1906 - Lundi 9 juillet,
Paris somnole dans la chaleur estivale. A 19 heures, Joséphine
Beauregard, jeune personne de 24 ans, quitte le domicile de Dicter
Krurnbach, le premier secrétaire de l’Ambassade d’Autriche-Hongrie à
Paris.
A 20 heures, Joséphine rentre dans son petit deux pièces,
au 16 de la rue Saint Paul, après quelques emplettes.
Le mardi 10 juillet, on retrouve le corps d’une jeune femme vêtue
seulement d’une chemise de nuit, en forêt de Fontainebleau. Il s’agit
de Joséphine Beauregard, poignardée à plusieurs reprises...
Note : quels genres d’individus pourront être
susceptibles de s’intéresser à pareille affaire ? En premier lieu, et
selon toute logique, les autorités policières; en second lieu, la
presse, toujours à l’affut d’une enquête sensationnelle ; enfin
pourquoi pas, d’honnêtes citoyens en villégiature à Fontainebleau,
voulant faire toute la lumière sur cette sordide affaire.
Nous vous conseillons tout de même d’avoir, parmi vos personnages,
un commissaire de police ou mieux encore, le juge d’instruction chargé
de l’affaire.
Paris
Mercredi 11 juillet 1906
« Découverte macabre en forêt de Fontainebleau.
Hier matin Monsieur Raymond Soulex, garde-chasse de son état, a
découvert, lors d’une ronde dans les sous-bois, le corps d’une jeune
femme vêtue seulement d’une robe de nuit. La victime, qui avait les
poignets entravés par une cordelette, aurait selon toute vraisemblance
succombé à plusieurs coups de couteau. La gendarmerie de Fontaine-bleau
chargée de l’affaire est épaulée par la brigade criminelle de Paris. »
Voici ce que pourront lire les personnages, dans les journaux parisiens
ou dans la gazette de Fontainebleau.
A la « criminelle », ou au bureau du juge d’instruction, arriveront les
premiers éléments d’enquête:
- La victime s’appelle Joséphine Beauregard, elle était
domiciliée à Paris (16 rue Saint Paul). Sans famille, sortant de
l’assistance publique, elle a été placée il y a trois ans comme femme
de chambre chez un certain Alphonse Gobineau.
- L‘enquête
médico-légale affirme que la victime a été frappée trois fois à
l’abdomen par une arme blanche (type couteau de chasse) ; deux
blessures ont entrainé la mort. Le décès remonte à quatre ou cinq
heures avant la découverte du corps. La victime ne semble pas avoir été
déplacée après sa mort, par contre elle a été violée.
- Le
rapport de gendarmerie indique que l’on a trouvé des traces de pneus
sur un chemin proche de l’endroit où a été découvert le corps.
Au domicile de Joséphine Beauregard, 16 rue Saint Paul
La première personne que l’on rencontre en entrant dans le hall
de cet immeuble est l’inévitable concierge: Madame Poiret, une brave
femme qui n’a ni ses yeux, ni sa langue dans sa poche. Elle indiquera
(à la police seulement, ou aux personnes mandatées) que Mademoiselle
Beauregard habitait au sixième étage. Selon Madame Poiret, c’était
quelqu’un de bien qui ne recevait jamais personne (on peut lui faire
confiance). Une fois seulement, un homme l’a attendue dans le hall, «
un monsieur très classe, d’une trentaine d’années, portant de superbes
moustaches, pas causant pour deux sous... », c’était il y a une
quinzaine de jours. Madame Poiret affirmera avoir vu Mademoiselle
Beauregard rentrer chez elle lundi soir vers vingt heures. Elle ne l’a
pas vue ressortir, et aucune personne étrangère à l’immeuble n’est
entrée ce soir-là.
Il n’y a pas d’ascenseur dans l’immeuble et, pendant
l’ascension des six étages, Madame Poiret talonnera les per-sonnages,
les noyant sous un flot de questions. Arrivée devant la porte de
l’appartement, la concierge leur deman-dera s’ils ont prévenu le
propriétaire de l’immeuble de leur visite. Elle indiquera, si on le lui
demande, qu’il s’agit de Monsieur Gobineau.
L’intérieur du petit appartement est simple mais coquet; un
résultat de qualité A ou B en Perception indiquera qu’il a été fouillé
préalablement. Si la concierge est toujours présente (elle ne demande
que ça…), elle précisera que personne à sa connaissance n’y est entré
depuis lundi soir.
Les personnages pourront toutefois découvrir, grâce à un jet
de Perception, un médaillon sur lequel a été apposée la photo d’un
homme. Il s’agit de l’individu qui attendait Joséphine dans le hall une
quinzaine de jours auparavant. La concierge le confirmera. Si les
personnages ont l’idée de regarder dans le poêle en fonte, ils
constateront que des papiers y ont été brûlés. Il ne reste de lisible
qu’un morceau de ce qui devait être une lettre, portant les mots «
Meine Liebe ».
Monsieur Alphonse Gobineau
Il est très probable que les personnages aient dans l’idée de
lui poser quelques questions. Monsieur Gobineau n’y verra aucun
inconvénient. C’est un homme d’une cinquantaine d’années, directeur du
crédit belge à Paris, il a effectivement pris Mademoiselle Beauregard à
son service, comme femme de chambre. Monsieur Gobineau est très affecté
par la mort de Joséphine (c’est ainsi qu’il l’appelle). Il avait
beaucoup d’affection pour elle, et lorsqu’elle lui a appris, il y a
cinq mois, qu’elle démissionnait, il lui a fait promettre qu’elle
donnerait des nouvelles. Gobineau vit seul et considérait un peu
Joséphine comme sa fille, c’est pourquoi il lui louait à un très faible
prix ce petit appartement de la rue Saint Paul.
En lui remettant sa démission, la jeune femme lui a confié
qu’elle avait fait la connaissance d’un homme prénommé Dieter, et
qu’elle allait se marier. Il ne sait rien de ce Dieter, sinon qu’il est
diplomate.
Note : il est impossible aux personnages de procéder à
une enquête dans les milieux diplomatiques. Mais, en se postant non
loin de l’ambassade d’Autriche-Hongrie et en notant les allées et
venues, ils verront l’homme dont ils ont, la photo en sortir,
accompagnant à chaque fois l’ambassadeur Von Gusenberg.
Fontainebleau
Les personnages, s’ils ont parmi eux le magistrat instructeur
ou le commissaire de la criminelle, logeront à l’auberge du Cerf Blanc.
Le patron, Maurice Thomas, est un homme charmant, d’une cinquantaine
d’années, toujours prêt à rendre service.
A cette période de l’année, l’auberge est en pleine
effervescence. De nombreux parisiens viennent y passer quelques jours
de détente dans un cadre confortable.
Maurice Thomas n’a jamais vu la jeune dame assassinée en forêt
par contre, si quelqu’un fait allusion à l’ambassade
d’Autriche.-Hongrie, il confiera que, tous les mois, il héberge
l’ambassadeur, ainsi que plusieurs membres de l’ambassade. Ceux-ci
doivent d’ailleurs arriver vendredi..,
Raymond Soulex
Garde-chasse de la forêt de Fontainebleau, cet homme d’une
quarantaine d’années a tout d’une caricature: l’air bourru, la langue
qui roule sur les R, franchouillards à souhait, tout droit sorti d’un
roman de Vincenot ou de Cloche-merle». C’est lui qui a découvert le
corps, le 10juillet.
« J’avais repéré des collets, la veille au soir, dans le
secteur. Alors le matin du dix, ni une ni deux, je m’rends sur place
pour prendre les braconniers la main dans sac, si vous voyez c’que
j’veux dire... Et là, personne. Et sur quoi c’est-y que j’tombe point ?
La p’tite dame, raide comme une souche !... Ah, y’avait point de doute,
elle était bel et bien bonne pour la tombe ! C’est pour le coup que
j’en ai oublié les collets des Gauthier, j’ai foncé à la gendarmerie
prévenir les autorités de ma découverte, si vous voyez c’que j’veux
dire.
Les Gauthier ? Oh, allez, on les connaît dans l’coin... Des
braconniers, des gens de sac et de corde, des propres à rien ! Ils
habitent au fond des, bois, dans une cabane. »
Les frères Gauthier
Félix et Armand Gauthier vivent effectivement dans une masure
située en forêt, dans une clairière, près d’une source. Il faudra aux
personnages une heure de marche s’ils veulent s’y rendre; et cela n’est
possible, que si l’un d’eux connaît bien la région ou s’ils sont
accompagnés par des gendarmes.
A la vue de ces derniers, les frères Gauthier tenteront de
prendre la fuite. Armand sortira le premier, armé d’une vieille pétoire
(Habileté -3) et tentera de tenir tout le monde en respect pendant que
Félix s’enfuira.
Si les personnages se montrent fins psychologues et arrivent à
amadouer Armand sans utiliser la force, il leur confiera que son frère
Félix a vu des « choses» le matin du meurtre. Félix est le type même de
l’idiot, mais ce n’est pas un mauvais garçon. Agé de 23 ans (son frère
en a 28), il vit du braconnage mais n’a jamais volé quoi que ce soit et
encore moins agressé quelqu’un.
Si Raymond Soulex est présent lors de l’audition de Félix
Gauthier, ce dernier ne dira pas un mot, se contentant de fixer ses
chaussures en reniflant et de hocher la tête en signe de réponse. Un
jet en Perception -2 indiquera qu’il a peur de parler en présence du
garde-chasse. Soulex ne partira que si les personnages lui demandent
expressément. Félix déclarera alors que le fameux matin du meurtre il
allait relever les collets lorsqu’il a vu la jeune femme allongée par
terre. Il a pensé qu’elle dormait, alors il s’est caché pour la
regarder. Peu de temps après, il a vu arriver Soulex qui s’est penché
sur elle. Le garde-chasse a commencé à la tripoter et à lui faire des «
choses ». Félix a pris peur et c’est enfui.
Note : Félix Gauthier dit la vérité. Raymond Soulex est
un abject nécrophile qui a profité de l’aubaine. Mais ce n’est pas
tout. Soulex cache d’autres choses beaucoup plus graves. Seulement
comment accorder crédit aux déclarations d’un simple d’esprit ?
Une fouille dc la cabane des frères Gauthier permettra de
découvrir, au milieu d’un inimaginable désordre, une boite en fer blanc
contenant divers objets, un mouchoir brodé, un mégot de cigare,
quelques photos sans importance découpées dans des journaux et un
portefeuille. La boîte appartient à Armand, il y glisse tout ce qui a
de la valeur à ses yeux. Le mouchoir brodé, il l’a ramassé un dimanche
soir devant l’église de Fontainebleau ; le mégot de cigare, il l’a
chipé dans un cendrier du « Café des Amis » les photos, il les a
découpés dans des vieilles revues ; quant au porte-feuille, il l’a volé
à l’auberge du Cerf Blanc mardi soir, alors qu’il allait livrer du
gibier braconné a Maurice Thomas.
Il contient des papiers établis à Bratislava, en Slovaquie, au nom de
Joseph Svoboda et une photo de Joséphine Beauregard...
Note : Svoboda est un anarchiste slovaque exilé. Vivant
à Paris depuis un an, il rêve d’assassiner le duc Von Güsenberg,
ambassadeur d’Autriche-Hongrie. Assisté de deux compatriotes. Gustav
Petrovsky et Ludvig Masarvk, il a repéré les allées et venues de
Joséphine chez Dieter Grumbach, le premier secrétaire de Von Güsenberg.
L’enlever en passant par les toits fut un jeu d’enfant, la questionner
sur les habitudes de l’ambassadeur aussi (vous avez compris que
Joséphine était la maîtresse de Grumbach, et il se trouve qu’elle était
au courant de bien des détails, comme ces weekends mensuels). N’ayant
plus besoin des services de Joséphine. Svoboda l’a assassinée en forêt,
espérant que personne ne la découvrirait avant longtemps.
Après les révélations de Félix Gauthier, il est fort probable
que les joueurs aient quelque envie d’aller jeter un coup d’œil chez
Raymond Soulex.

La maison du garde-chase
C’est très certainement l’endroit le plus dangereux de la
région. Soulex se montrera agréable, sauf si quelqu’un fait allusion
aux dires de Félix. Dans ce cas il pâlira, son visage se crispera, il
réfutera les déclarations d’un demeuré, déclarant que cet imbécile à
l’esprit dérangé a cru voir des choses alors qu’il examinait le corps
afin de s’assurer du décès.
L’intérieur de la maison est propre mais l’obscurité y est
dérangeante. Soulex prétend garder les volets clos pour éviter qu’il ne
fasse trop chaud.
Note : le meneur de jeu devra effectuer un jet de
Fluide pour chaque personnage présent. Celui pour lequel le jet sera
réussi aura la désagréable impression que l’obscurité est tangible et,
surtout, que même si l’on ouvrait les volets, il ne ferait pas plus
clair.
La maison de Soulex renferme quelques secrets :
• Dans le garde-manger, un personnage réussissant une
Perception -2 trouvera une petite trappe camouflée (mais pas assez) par
quelques conserves. La trappe s’ouvre sur une cache dans laquelle se
trouve un épais livre: PSEUDOMONARCHIA DAEMONUM. Il est écrit en latin,
et sa lecture demanderait
de nombreux mois d’étude, il s’agit d’un répertoire exhaustif
des créatures de l’enfer. Dans la reliure du livre a été glissée une
liste de noms sur laquelle figurent ceux de Von Güsenberg et de Dieter
Grumbach. En entête de la liste, il y a trois lettres majuscules: NTR.
(Neue Teutonische Reiter, les Nouveaux Chevaliers Teutoniques).
• L’armoire de la chambre de Soulex, possède un faux plancher
que l’on peut déceler grâce à Un jet de Perception -1. Soulex y a caché
une étrange panoplie : une robe et une cape noires sur lesquelles une
croix blanche barrée d’un aigle a été brodée. Les personnages
réussissant un jet de Culture générale reconnaîtront la croix de
l’ordre des Chevaliers Teutoniques, les autres; n’y verront que l’aigle
prussien. Dans une poche de la robe a été glissée une chevalière sur
laquelle un démon est, gravé. Une bête grotesque aux yeux fixes et aux
griffes acérées.
Les personnages, s’ils en ont l’idée, peuvent regarder si la
créature infernale représentée sur la chevalière est men-tionnée dans
livre Pseudomonarchia Daemonum. S’ils lisent le latin, il leur faudra
réussir un jet de Perception 3 pour apprendre qu’il s’agit d’Umbakrail,
ou Umbaqurahal ou encore S’aamed, le démon de l’obcurité.
Note: l’étude de ce genre d’ouvrage ne se fait jamais
sans risque. Le personnage qui se plongera dans la recherche du démon
devra effectuer un jet de Spiritualité (événement 1) à chaque
tentative.
Si les personnages trouvent ces pièces à conviction, Soulex se
soumettra, et les conduira à la remise où il ouvrira une trappe
conduisant à la cave.
Prétendant tout leur expliquer, il descendra avec eux. Arrivé
en bas, il murmurera le nom d’Umbakrail. Aussitôt, et quelle que soit
la source de lumière utilisée par les personnages, tous seront plongés
dans l’obscurité la plus totale. Un jet d’Ouverture d’Esprit (ordre 1)
sera nécessaire pour ne pas paniquer, d’autant plus qu’ils sentiront
une présence maléfique tapie au fond de la cave.
Umbahrail est désormais présent. Il se jettera sur quiconque
approche de lui, mais ne pourra occasionner des blessu-res que si cette
personne rate un jet de Spiritualité (ordre 3).
Umbakrail adore faire souffrir avant de tuer...
Pour retrouver l’escalier et sortir de cet enfer, les
personnages devront réussir un jet de Perception. Attention, un échec
non qualifiable jettera son auteur dans les griffes d’Umbakrail !...
Soulex, quant à lui, a profité de la confusion pour s’échapper
par un passage souterrain menant au cœur de la forêt. Il restera
invisible jusqu’à samedi soir.
De retour à l’auberge du Cerf Blanc, si les personnages
demandent à voir Svoboda, ils apprendront qu’il est reparti ce matin.
Il ne leur reste plus maintenant qu’à attendre l’arrivée de Von
Güsenberg.
Week-end sylvestre
Vendredi 13 au soir
Von Güsenberg, accompagné par Dieter Grumbach et six hommes de
l’ambassade, arrivera vers 19 heures à l’auberge du Cerf Blanc. Maurice
Thomas se montrera très cérémonieux durant toute la soirée :
l’ambassadeur est un client de marque. La soirée se passera sans
problème. L’ambassadeur semblera on ne peut plus calme et serein et
sortira même pour regarder passer la retraite aux flambeaux du 13
juillet.
Samedi 14
L’animation va régner durant tout ce jour de fête nationale
défilé de majorettes avec la fanfare municipale, kermesse paroissiale,
tombola, pétards ( !!!) de quoi passer une excellente journée
ensoleillée...
L’incontournable bal du 14juillet aura lieu sur la place de
Fontainebleau, juste en face de l’auberge du Cerf Blanc. Après dîner,
Von Güsenberg, accompagné de son « état-major », ira se dégourdir les
jambes. Il passera devant la buvette, mais bientôt se dirigera vers la
voiture de l’ambassade pour y monter à toute vitesse et se diriger vers
la forêt.
Où peut bien aller Von Güsenberg en pleine nuit ?
Sachez tout d’abord, et certains personnages l’auront peut-être
remarqué, que c’est une nuit de pleine lune : ensuite que la forêt
regorge d’endroits aux appellations étranges. Ainsi, si les personnages
se sont renseignés, ils auront appris ou se trouve la croisée du
dolmen, le chêne aux loups, les rochers du diable, ou mieux encore, la
clairière obscure...
Oui, c’est à cet endroit (la clairière obscure) que se rendent les
Autrichiens, et ça n’est pas la première fois.

Von Güsenberg est un
passionné d’histoire germanique. L’année passée, il a transmis sa
passion à Grumbach, à qui est venue l’idée saugrenue de refonder
l’ordre des chevaliers teutoniques. Von Güsenberg ayant l’habitude de
prendre le vert à Fontainebleau, il y a rencontré Soulex le
garde-chasse. De discussion en discussion, Soulex a réussi à détourner
l’idée originelle des Nou-veaux Chevaliers Teutoniques au profit d’un
culte voué à Umbakrail
Vers minuit, les Autrichiens retrouveront Soulex au lieu-dit «
la clairière obscure ». Ils revêtiront tous l’habit des Nouveaux
Chevaliers Teutoniques, se disposeront en arc de cercle et débuteront
une étrange cérémonie, au cours de la-quelle chacun s’entaillera
l’avant-bras. Le sang, récolté dans un petit bol, sera ensuite présenté
à Soulex qui étendra les mains au-dessus, récitant une incantation.
Aussitôt, Umbakrail fera son apparition (si des personnages
sont témoins de la scène, ils devront faire un jet d’Ouverture d’Esprit
ordre 4, et un jet de Spiritualité ordre 3). Tous les participants à la
cérémonie se prosterneront devant le démon. Soulex lira alors une liste
de noms (celle des personnages) et ordonnera à Umbakrail de s’emparer
de leurs âmes.
Le démon tentera durant la nuit de posséder le personnage
ayant le moins de Spiritualité (faire effectuer un jet de Spiritualité
ordre 4). Si Umbakrail parvient à posséder quelqu’un, il lui faudra
quatre heures pour assimiler se nouvelle enveloppe; quatre heures
durant lesquelles le personnage s’enfermera dans l’obscurité la plus
totale et sombrera dans le coma ; après quoi Umbakrail donnera libre
cours à son imagination...
Les possessions se termineront toutes par un suicide.
Note : faut-il préciser que les personnages ont tout
intérêt à ce que la cérémonie n’ait pas lieu jusqu’à cette phase
fi-nale ?... A ce propos, il est utile de savoir que seul Soulex peut
invoquer Urnbakrail.
Dimanche 15
Les événements prévus pour ce jour dépendront de ce qui s’est
passé durant la nuit; mais quoi qu’il en soit, c’est vers 14 heures que
Svoboda et ses acolytes ont prévu d’attenter à la vie de Von Güsenberg.
Le plan des anarchistes : Svoboda approchera
l’ambassadeur au moment où celui-ci sera installé sous un parasol de la
terrasse de l’auberge du Cerf Blanc. Arrivé à sa hauteur, il sortira
deux revolvers et tirera à bout portant sur Von Güsenberg, ne lui
laissant aucune chance de survie. Assis à une table voisine, Masaryk
couvrira Svoboda au cas où ce dernier s’avérerait menacé. Petrovsky,
quant à lui, sera le chauffeur; il attendra au volant d’une voiture que
Svoboda et Masatyk reviennent pour rentrer à Paris.
Conclusion
Si les personnages ont réussi à maîtriser Soulex, l’empêchant
ainsi d’évoquer Umbakrail, et s’ils ont fait avorter le complot des
anarchistes slovaques, nul doute qu’ils ne fassent la une des journaux.
Von Güsenberg sera rappelé à Vienne et un nouvel ambassadeur nommé à
Paris.
Dans ce cas de figure, le Meneur de Jeu accordera un jet sous
la Spiritualité, événement d’ordre 3 (gains possibles 1 à 3 points),
ainsi qu’un jet en Ouverture d’Esprit, événement d’ordre 3. Il
effectuera ensuite des jets sous le Fluide, événement d’ordre 3.
Si l’ambassadeur est assassiné, il y a de fortes chances que
les personnages aient à répondre de leurs faits et gestes durant le
week-end. Le juge d’instruction sera muté à Charleville-Mézières, le
commissaire à Besançon... Le Meneur de Jeu, dans son incommensurable
clémence, pourra toutefois accorder des jets de Spiritualité, Ouverture
d’Esprit et Fluide (événement d’ordre 2).
Si Soulex n’a pas été maîtrisé et si l’ambassadeur a été assassiné,
prions pour que les personnages trouvent un jour le repos...

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