Références
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L’Horreur Gothique
Dracula de Bram Stoker, et ses adaptations cinématographiques par Tod Browning, Terence Fisher et F.F. Coppola
Un vampire des Carpates s’invite dans l’Angleterre victorienne afin de conquérir de nouvelles victimes. Un tour de force dans ce roman : Le monstre principal n’apparaît presque jamais directement, mais seulement dans les récits des témoins de l’histoire. Les adaptations récentes mettent davantage l’accent sur l’aspect érotique ou romantique du mythe, quitte à abandonner l’idée d’un vampire complètement mauvais. Le travail de l’ambiance et la vraisemblance historique de Stocker a beaucoup dans le succès de l’œuvre.
Frankenstein de Mary Shelley et ses adaptations cinématographiques par James Whale (avec la fiancée de Frankenstein comme suite) et plus tard la Hammer
Un baron doit affronter la créature qu’il a contribué à créer, jusqu’à la pourchasser dans les lointains pôles. L’hubris des personnages y est mis en valeur: le baron créant à l’instar de Dieu, la créature exigeant avoir une compagne malgré sa nature monstrueuse, les rapports entre créateur et créature comme des rapports père-fils, une révolution nécessaire et une fin tragique pour réparer l’erreur que constitue la création du monstre.
Autres Œuvres
Le Cirque des Vampires de Robert Young
The Mummy de Karl Freund
The Walking Dead de Vktor Halperin
Inferno de Dario Argento
Les romans d’Anne Rice
Carmilla de Joseph Sheridan Le Fanu
Le château d’Otrante de Horace Walpole
L’Horreur expressionniste
Cinéma
Le Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene
Un inquiétant forain semble manipuler Cesare, un somnambule, pour lui faire commettre des meurtres. (à ne pas lire avant d’avoir vu le film) Le film vaut surtout pour ses décors qui font « carton-pâte » mais qui sont des modèles d’ambiance et de « logique » expressionniste. Les personnages, bons (narrateur) ou mauvais (le forain) ou ambivalents (Cesare) voient les cartes brouillées à la fin du film, et l’on s’aperçoit alors que le narrateur est un fou divaguant dans un asile, et que le forain n’est autre que le responsable dudit asile...
Le Golem de Paul Wegener
Nosferatu de F.W Murnau
Faust de F.W Murnau
Vampyr alias L’Étrange Aventure de David Gray de Karl Dreyer
Homonculus d’Otto Ripert
L’horreur onirique
Cinéma
La Compagnie des Loups de Neil Jordan
Une adolescente rêve d’une compagnie de loups-garous terrorisant un village. Le film, décrit comme un rêve, se déroule comme un conte de fée où l’héroïne passe de l’enfance à l’adolescence en devant se méfier des lycanthropes, hommes confondants confondant de séduction. Une scène du film reprend même le passage chez la grand-mère du chaperon rouge. A la fin, le rêve dépasse la réalité de la pauvre endormie, mais nous n’en dirons pas plus...
La nuit du chasseur de Charles Laughton
Un prêtre véreux tente de s’emparer d’un héritage, mais deux enfants lui font obstacle... Un monument : des enfants soumis à la toute-puissance de l’adulte, un méchant au costume de prêtre improbable, des nursery rhymes qui parcourent le film, une fuite en avant dans une nature hostile avant d’être rattrapé, le tout sur fond de Grande Dépression des années 30...
La forteresse noire de Michael Mann
Des nazis pénètrent dans une antique forteresse d’Europe de l’Est et se font décimer par la créature qui s’y trouve enfermée. Un monument qui déborde de l’horreur onirique. On retrouve un Mal intemporel (le démon Radu Molasar) confronté au Mal temporel (des nazis complètement dépassés) dont il se nourrit, en terme d’âmes et de haine. Face à lui, un voyageur mystérieux chargé de le détruire. La transgression d’un interdit religieux s’y retrouve, quand le docteur juif tente de libérer le monstre pour combattre le Reich : peut-on remplacer un mal par un autre encore plus grand ? Le tout servi dans une atmosphère brumeuse assez exceptionnelle.
L’Échine du Diable et Le Labyrinthe de Pan de Guilllermo del Toro
Deux histoires fantastiques dans le cadre de la guerre civile espagnole. Ces films valent pour la sensibilité enfantine qui s’en dégage, pour leur dure confrontation au monde des adultes avec comme toile de fond la guerre, et le Mal « fantastique » éclipsé par le Mal qui caractérise certains hommes bien réels.
Saint-Ange de Pascal Laugier
Sleepy Hallow de Tim Burton (et le conte qui lui est associé)
Littérature
Ça de Stephen King (et son adaptation TV)
Les Contes d’Hoffmann
Contes enfantins divers (Hansel & Gretel, Le Petit Chaperon Rouge, Le Petit Poucet...)
Le Magicien d’Oz de Frank Baum
La tour d’écrou de Henry James
Vathek de William Beckford
Le Moine de Lewis et Melmoth l’errant de Maturin :
deux chefs d’œuvre rejoignant notre thème de la tentation est délaissant des héros enfantins. Pour ceux qui désirent développer les thèmes de la corruption, de la tentation, avec Melmoth comme parfait Tourmenteur. Attention, décalage historique vers la période révolutionnaire.
L’horreur sadique
Cette codification vous permettra de vous reporter immédiatement aux œuvres concernées suivant l’inspiration recherchée.
Nous avons choisi d’opter pour une vision très large du genre, qui fera (on s’en réjouit d’avance) bondir plusieurs d’entre vous : vous trouverez ici aussi bien des films à suspense que des films d’horreur; la seule constante est la relation entretenue entre un chasseur (ou des chasseurs) et sa (ou ses) proie(s), plus généralement un sadique et une personne essayant de survivre à ses machinations. Ne nous en tenez pas rigueur, votre classification sera sûrement aussi valable.
A = milieu arctique
C = milieu campagnard
D = milieu désertique
E = milieu exotique
F = milieu forestier
P = milieu carcéral
S = milieu spatial
U = milieu urbain
ext = en extérieur
hcl = en huis-clos
Littérature
Uext - Le Prix du Danger de Robert Sheddey - 1953
Uext - Je Suis une Légende de Richard Matheson - 1954
Fext - Rambo de David Morrell - 1972
Uext - Running Man de Stephen King - 1982
Uext - Dragon Rouge, Le Silence des Agneaux et Hannibal de Thomas Harris - 1981, 1988 et 1999
Uext - American Psycho de Bret Easton Ellis - 1991
Cinéma
Eext - Les Chasses du Comte Zaroff d’Irving Pichel & Ernest B. Schoedsack - 1932
Un homme échoué sur une île va devoir se soumettre au plaisir de son hôte : une chasse à l’homme dont il sera le gibier… Outre le cynisme de Zaroff, les dialogues entre la proie et le prédateur sont particulièrement intéressants. L’utilisation du décor en général et de la forêt en particulier est particulièrement habile.
Uhcl - Masques de Cire de Michael Curtiz (et son remake de 1953 : L’Homme au Masque de Cire) - 1933
Cext - 2000 Maniacs de Herscheil Gordon Lewis - 1964
Chcl - La Baie Sanglante de Mario Bava - 1971
Fext - Délivrance de John Boorman - 1972
Cext - Massacre à la Tronçonneuse (et ses suites) de Tobe Hooper - 1974
Uhct – Assaut de John Carpenter - 1976
Uext - Halloween, la Nuit des Masques (et ses suites) de John Carpenter - 1978
Shcl - Alien, le Huitième Passager (et ses suites) de Ridley Scott - 1979
Eext - Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato - 1980
?hcl - Le Monstre du Train de Roger Spottiswoode - 1980
Fhcl – Evil Dead (et ses suites) de Sam Raimi - 1981
Dext - Mad Max 2 de George Miller - 1981
Eext - Sans Retour de Walter Hill - 1981
Ahcl - The Thing de John Carpenter - 1982
Uext - Les Griffes de la Nuit (et ses suites) de Wes Craven - 1984
Chcl - Le Jour des Morts-Vivants de George Romero - 1985
Uhcl - .Bloody Bird de Michele Soavi - 1986
Uext - La Cité Interdite de Yoshiaki Kawajiri - 1987
Ecxt - Predator (et sa suite) de John Mac Tiernan - 1987
Uext - Running Man de Paul Michael Glaser - 1987
Uext - Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme - 1991
Uext - Lectures Diaboliques de Tibor Takacs - 1989
Phcl - Fortress de Stuart Gordon - 1993
Uext - Se7en de David Fincher - 1995
Cext - Battle Royale (et ses suites) de Kinji Fukasaku - 2000
Uext - 28 Jours Plus Tard de Danny Boyle - 2002
Chcl - Calvaire de Fabrice du Welz - 2004
Uhcl - Saw (et ses suites) de James Wan - 2004
L’horreur parapsychologique
Cinéma
La Maison du Diable de Robert Wise (d’après le roman de Shirley Jackson)
Un groupe d’investigateurs tente de percer le mystère d’une soi-disant maison hantée. Le lieu parvient à assujettir complètement les visiteurs, dont bon nombre ont une personnalité ou un passé troubles. Pourtant, on ne parvient jamais à trancher entre l’hypothèse surnaturelle d’une hantise, ou réaliste d’une folie collective. Aucun effet spécial, mais bon nombre d’éléments de décor (miroirs, flaques d’eau, escaliers, bruits étranges) viennent renforcer l’atmosphère paranoïaque et étouffante qui s’en dégage.
Amityville, La Maison du Diable de Stuart Rosenberg - 1979
L’Aventure de Mme Muir de Joseph L. Mankiewicz -1947
House of Wax de André De Toth - 1953
Hypnose de Richard Eichberg - 1920
Poltergeist de Tobe Hooper - 1982
Shining de Stanley Kubrik (d’après un roman de Stephen King) - 1980
L’Exorciste de William Friedkin - 1973
L’horreur psychologique
Littérature
Un Élève Doué de Stephen King (in Différentes Saisons) - 1982
Un adolescent américain de bonne famille découvre que son voisin n’est autre qu’un ancien nazi ayant dirigé un camp de concentration. Plutôt que de le dénoncer, son attirance naturelle pour le Mal le pousse à faire chanter le vieil homme, à qui il demande de tout lui raconter...
Le Cas Étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde de Robert Louis Stevenson - 1886
La Métamorphose de Franz Kafka - 1915
Journal d’un Monstre de Richard Matheson - 1950
Je suis d’Ailleurs (The Outsider) de H.P. Lovecraft - 1961
La Ballade de la Balle Élastique de Stephen King - 1984
Pilgrim de Tituothy Findley - 1999
Cinéma
L’Échelle de Jacob d’Adrian Lyne - 1990
Un vétéran du Vietnam est brusquement envahi par des visions, des hallucinations qui portent à croire qu’il devient fou. L’échelle symbolisait le lien rompu entre l’humain et le divin. Le héros tente de chasser les démons du passé dans un purgatoire qui est la vie réelle. Déroutant puisqu’on a du mal à savoir la véritable raison de son trouble, les interprétations se valant toutes.
La Féline de Jacques Tourneur - 1942
Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot - 1955
Les Yeux sans Visage de George Franju - 1956
Le Voyeur de Michael Powell -1960
Le Carnaval des Âmes (Carnival of Souls) de Herk Harvey - 1962
Le Locataire de Roman Polanski - 1976
Eraserhead de David Lynch - 1977
Patrick de Richard Franklin - 1978
Driller (The Driller Killer) d’Abel Ferrara - 1979
Dead Zone de David Cronenberg - 1983
L’Antre de la Folie de John Carpenter - 1995
Un Élève Doué de Bryan Singer - 1998
La Neuvième Porte de Roman Polanski - 1999
Emprise de Bill Paxton - 2001
Toute la filmographie d’Alfred Hitchcock
TV
Alfred Hitchcock présente - 1955/1962
La Quatrième Dimension (Twilight Zone) - 1959/1964
La Cinquième Dimension (Twilight Zone) - 1985-1989
Le Voyageur (The Hitchhiker) - 1983-1991
Jeux vidéos
Silent Hill 4
Plus axé sur la claustration et le voyeurisme que les autres épisodes, Silent Hill 4 prend place dans l’appartement du personnage, d’où il lui est possible d’épier, par la serrure, ses voisins. Ce point de départ va lui permettre d’explorer d’autres mondes cauchemardesques.
L’horreur objective
Cinéma
La tétralogie des Zombies de Romero
L’invasion progressive des morts revenus à la vie, et de l’humanité qui tente de leur survivre. Le propos évolue rapidement vers la satire sociale (société de consommation dans Zombies, dérives sécuritaires dans Dawn of the Dead). L’invasion des zombies met en lumière la corruption et la bêtise des hommes, surtout qu’au fil des épisodes, certains morts-vivants se voient affublés de caractères humains.
Vampires de John Carpenter - 1998
Pour l’affrontement entre chasseurs et prédateurs, sans concession et sans le côté chic des suceurs de sang de la Harnmer.
Angel heart d’Alan Parker - 1987
Pour son ambiance poisseuse de New York à la Nouvelle Orléans, pour une figure diabolique très originale, tout en respectant les codes du film noir...
Dark city, Equilibrium, Brazil
Des films dans des univers d’anticipation ou urbains très noirs, avec des réflexions poussées sur la nature humaine, au diapason donc de notre thème d’horreur objective, générée par la société humaine.
Elephant Man de David Lynch et Freaks, la monstrueuse parade de Tod Browning : pour les monstres humains.
Littérature
L’aliéniste et L’ange des ténèbres de Caleb Carr
Cité ici car il parle des prémisses de l’aliénisme et des techniques d’enquête, en traquant des meurtriers en série pour le moins complexes. Pas de surnaturel mais une horreur distillée par la réalité bien morbide, un excellent dérivatif aux nombreuses œuvres sur Jack l’éventreur.
The Brave (Rafael, derniers jours) de Gregory McDonald
Conclusion
« Le genre fantastique inquiète et console. Son absurdité apparente est l’antidote de l’absurdité réelle du monde où nous nous débattons ». AM Schmidt
Notre panorama a balayé l’horreur suscitée par les errements du rationalisme du XVIIIème siècle, du scientisme du XIXème et de la science du XXème. Les dogmes religieux et les peurs qu’ils suscitent (damnation, fin du monde) sont progressivement remplacés ou adaptés par les certitudes des savants qui souffrent des mêmes maux (limites éthiques de la science, avenir chaotique du progrès).
Désormais, quand Alice disparaîtra à travers le miroir de vos aventures, vos personnages pourront développer toute leur science sur l’hypnose ou l’antimonde, ils seront toujours autant effrayés par cet inquiétant décalage suscité par le Pays des Merveilles, où la reine n’hésite pas à faire tomber les têtes.