INTERVIEW

LES GENS qui font le Jeu : Steve Jackson & Ian Livingstone

Article paru dans Casus Belli N° 32

Qui sont-ils ? Que font-ils ? Notre reporter les a rencontrés pour vous.
  • Casus Belli : Vous vous connaissez depuis longtemps tous les deux ?
  • Ian Livingstone : Un sacré bout de temps, oui ! Steve et moi, nous nous sommes rencontrés à l’école...
  • Steve Jackson : ... Et nous nous sommes toujours bien entendus. Evidemment, de temps à autre, il nous arrive de ne pas être d’accord, mais rien de grave. (Regards complices).
  • C.B. : Comment en êtes-vous venus à créer une maison d’édition de jeux ?
  • S.J. : Nous avons toujours été passionnés de jeux. En 1975, quand nous avons découvert Donjons et Dragons, nous avons tout de suite adoré les jeux de rôle. Alors, nous avons décidé de monter notre propre société d’édition.
  • I.L. : ll y a quelque chose de très excitant à créer une entreprise ! De plus, nous avions envie de travailler dans un domaine qui nous plaisait. Mais au début, ça nous a imposé quelques sacrifices. Ainsi, j’ai été amené à quitter un emploi très lucratif pour lancer Games Workshop.
  • S.J. : A l’époque, la compagnie ne ressemblait pas à ce qu’elle est devenue depuis. Notre appartement de Shepperd’s Bush constituait notre seul et unique local. Nous avons aussi hésité longtemps avant de trouver un nom. Nous avons failli nous appeler « Galactic Games » ou « Games Garage ». (Rires).
  • C.B. : Quand avez-vous réalisé que ça allait marcher ?
  • I.L. : Lors du premier Game’s day, la convention que nous organisons chaque année à Londres. C’était en 1980, je crois. Il y avait eu plus de 1000 visiteurs. Nous étions sidérés...
  • C.B. : Vous avez des projets en cours ?
  • I.L. : Eh bien, nous avons déjà publié beaucoup de choses pendant ces six derniers mois : Warrior Knights, Judge Dredd, Railway Rivals, etc... Mais nous allons bientôt réaliser les éditions anglaises de Paranoïa et de Cosmic Encounter. L’année prochaine, il y aura peut-être un jeu tiré de 2000 A.D. (revue anglaise qui publie Judge Dredd. Ndlr) et une version améliorée d’Apocalypse, un de nos anciens jeux.
  • C.B. : Et en ce qui concerne la France ?
  • S.J. : Gallimard devrait sortir courant mai une édition française de Talisman, un jeu de plateau de Games Workshop. Et puis, lorsque nous avons traversé Paris en voiture, nous nous sommes dit qu’il pourrait être intéressant de sortir Battlecars !
  • C.B. : Et aujourd’hui, quels sont vos jeux préférés ?
  • En chœur : Donjons et Dragons !
  • S.J. : Nous y jouons encore au moins une fois tous les quinze jours. Nous apprécions aussi l’Appel de Cthulhu.
  • I.L. : En jeux de plateau, nos préférences vont vers Warrior Knights, 1829 (un jeu sur les chemins de fer. Ndlr) et Summit, un vieux, vieux produit de Milton Bradley.
  • C.B. : Au fait, que faites-vous en ce moment ?
  • S.J. : Nous écrivons de nouveaux livres-aventure.
  • I.L. : J’ai presque terminé la suite de « Deathtrap Dungeon » (Le Labyrinthe de la mort), qui s’appellera « Trial of Champions ».
  • C.B. : Vos livres ont-ils remporté le même succès dans le monde entier ?
  • I.L. : Non, aux Etats-Unis ils n’ont pas vraiment réussi à percer. Les Américains connaissaient déjà les « Endless Quest * » de T.S.R., quand ils ont découvert nos livres...
  • S.J. : Mais ils marchent très bien en Angleterre (3,5 millions d’exemplaires vendus) et en France (plus de 2 millions d’exemplaires). Ça marche aussi pas mal au Japon, semblerait-il
  • C.B. : Vous devez être riches ! On nous a dit que vous rouliez en Porsche...
  • S.J. : Oh mais, les nôtres sont vieilles. Elles ont déjà trois ans ! (Rires)
* En France les « Quêtes sans fin », publiées chez Solar.