- Casus Belli : Vous vous connaissez depuis longtemps
tous les deux ?
- Ian Livingstone : Un sacré bout de temps, oui !
Steve et moi, nous nous sommes rencontrés à l’école...
- Steve Jackson :
... Et nous nous sommes toujours bien entendus. Evidemment, de temps à
autre, il nous arrive de ne pas être d’accord, mais rien de grave.
(Regards complices).
- C.B. : Comment en êtes-vous venus à créer une maison
d’édition de jeux ?
- S.J. :
Nous avons toujours été passionnés de jeux. En 1975, quand nous avons
découvert Donjons et Dragons, nous avons tout de suite adoré les jeux
de rôle. Alors, nous avons décidé de monter notre propre société
d’édition.
- I.L. : ll y a quelque chose de très
excitant à créer une entreprise ! De plus, nous avions envie de
travailler dans un domaine qui nous plaisait. Mais au début, ça nous a
imposé quelques sacrifices. Ainsi, j’ai été amené à quitter un emploi
très lucratif pour lancer Games Workshop.
- S.J. : A
l’époque, la compagnie ne ressemblait pas à ce qu’elle est devenue
depuis. Notre appartement de Shepperd’s Bush constituait notre seul et
unique local. Nous avons aussi hésité longtemps avant de trouver un
nom. Nous avons failli nous appeler « Galactic Games » ou « Games
Garage ». (Rires).
- C.B. : Quand avez-vous réalisé que ça allait marcher
?
- I.L. :
Lors du premier Game’s day, la convention que nous organisons chaque
année à Londres. C’était en 1980, je crois. Il y avait eu plus de 1000
visiteurs. Nous étions sidérés...
- C.B. : Vous avez des projets en cours ?
- I.L. :
Eh bien, nous avons déjà publié beaucoup de choses pendant ces six
derniers mois : Warrior Knights, Judge Dredd, Railway Rivals, etc...
Mais nous allons bientôt réaliser les éditions anglaises de Paranoïa et
de Cosmic Encounter. L’année prochaine, il y aura peut-être un jeu tiré
de 2000 A.D. (revue anglaise qui publie Judge Dredd. Ndlr) et une
version améliorée d’Apocalypse, un de nos anciens jeux.
- C.B. : Et en ce qui concerne la France ?
- S.J. :
Gallimard devrait sortir courant mai une édition française de Talisman,
un jeu de plateau de Games Workshop. Et puis, lorsque nous avons
traversé Paris en voiture, nous nous sommes dit qu’il pourrait être
intéressant de sortir Battlecars !
- C.B. : Et aujourd’hui, quels sont vos jeux préférés ?
- En chœur : Donjons et Dragons !
- S.J. : Nous y jouons encore au moins une fois tous
les quinze jours. Nous apprécions aussi l’Appel de Cthulhu.
- I.L. :
En jeux de plateau, nos préférences vont vers Warrior Knights, 1829 (un
jeu sur les chemins de fer. Ndlr) et Summit, un vieux, vieux produit de
Milton Bradley.
- C.B. : Au fait, que faites-vous en ce moment ?
- S.J. : Nous écrivons de nouveaux livres-aventure.
- I.L. : J’ai presque terminé la suite de « Deathtrap
Dungeon » (Le Labyrinthe de la mort), qui s’appellera « Trial of
Champions ».
- C.B. : Vos livres ont-ils remporté le même succès
dans le monde entier ?
- I.L. :
Non, aux Etats-Unis ils n’ont pas vraiment réussi à percer. Les
Américains connaissaient déjà les « Endless Quest * » de T.S.R., quand
ils ont découvert nos livres...
- S.J. : Mais ils
marchent très bien en Angleterre (3,5 millions d’exemplaires vendus) et
en France (plus de 2 millions d’exemplaires). Ça marche aussi pas mal
au Japon, semblerait-il
- C.B. : Vous devez être riches ! On nous a dit que
vous rouliez en Porsche...
- S.J. : Oh mais, les nôtres sont vieilles. Elles ont
déjà trois ans ! (Rires)
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