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L’histoire
Jean Balmain, diplômé de psychologie et génial bricoleur,
avait
trouvé la méthode idéale pour alimenter son compte en banque:
organiser des séances de spiritisme et de nécromancie de pacotille
pour soutirer de l’argent aux gogos… Cela ne le rendit pas
très populaire auprès de ses voisins cartésiens ou des intégristes
religieux, mais il avait un certain succès, si ce n’est un
succès certain, auprès des âmes crédules.
Son fils, Guillaume, persuadé de la réalité des pouvoirs de son
père, l’assistait en toute bonne foi (après tout, les Balmain comptent
de nombreux rebouteux ou sorciers dans leurs ancêtres…).
Un soir, alors que Jean préparait dans son laboratoire un nouveau
trucage, il déclencha un incendie. Guillaume, qui dormait à
l’étage, sortit précipitamment pour demander de l’aide aux voisins,
qui la lui refusèrent tout net…
Ils ne levèrent pas le plus petit doigt pour secourir l’indésirable.
Les pompiers arrivèrent trop tard pour sauver l’occultiste, qui
périt dans les flammes.
Peu de temps après, des phénomènes de poltergeist commencèrent
à affliger le voisinage, alors que Guillaume changeait peu
à peu de comportement… On commença à parler de malédiction
et les agences immobilières virent affluer les demandes de
vente. La mort de Jean a en fait permis la création d’un fantôme
bien particulier, une Haine, qui cherche maintenant à se venger
en provoquant des poltergeists et en manipulant Guillaume…
Cependant, la présence de tous les trucages mis en place par
Balmain risque de fort compliquer l’enquête…
Introduction
Les rumeurs sur les poltergeists et les autres événements qui
perturbent le voisinage finissent par attirer l’attention des
observateurs
de la SAVE. Une équipe est déléguée sur place, constituée
bien évidemment par les personnages des joueurs. Voici le
texte de la lettre que reçoit chaque agent:
« Cher ami (Chère amie),
Un des membres de notre organisation habitant Châteauroux a
relevé dans la presse locale un article assez rocambolesque: La
rue Pasteur serait-elle hantée? Il semblerait qu’une série de
phénomènes
étranges se soient dernièrement déroulés dans un
quartier de Châteauroux, au point que les habitants cherchent
tous à déménager. Nous craignons qu’il ne s’agisse pas simplement
d’un article à sensation ni d’un canular, et que quelque
chose de plus grave se cache derrière cette histoire. Votre mission
est de voir exactement ce qu’il en est, d’enquêter sur la
manifestation éventuelle de créature(s) de l’Inconnu, et d’établir
ou non la réalité d’une hantise. Le quartier concerné, dans la
vieille ville, ne sort absolument pas de l’ordinaire. Aucun événement
marquant ne s’y est jamais produit, à part peut-être l’incendie
qui a récemment détruit une pièce aménagée en laboratoire
et provoqué la mort d’une personne.
Vous pourrez contacter sur place notre agent Gisèle Nantier, qui
exerce les fonctions de bibliothécaire municipale. Elle effectue à
Châteauroux un important travail d’archivage pour notre organisation
et ne devra jamais intervenir directement. Cependant, l’aide
qu’elle pourra vous apporter sera limitée mais inestimable si
vous avez besoin de renseignements sur la ville de
Châteauroux. Pour toutes demandes d’informations supplémentaires,
vous recevrez notre réponse dans les dix jours. Signalez
toutes vos découvertes au Grand Quartier général de Dublin.
Bonne chance.
Gabriel Buendia
Quartier général national de la SAVE. France »
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La rue Pasteur
C’est une vieille rue de Châteauroux, avec des maisons
séparées
les unes des autres par de petits jardinets. La plupart sont
très anciennes, et trois d’entre elles datent même du XVIe siècle
(la maison de Balmain fait partie de ces dernières). En consultant
les archives municipales, on pourra découvrir que l’ancien
cimetière se trouvait au bout de la rue… On peut aussi observer
les restes d’une petite chapelle détruite aujourd’hui et intégrés
au mur de façade de l’une des maisons (la ligne du portail et
l’emplacement muré de fenêtres à vitraux restent visibles). Les
archives indiquent la date de construction des maisons. Tous ces
renseignements peuvent être obtenus par l’intermédiaire de
Gisèle Nantier.
L’une des premières démarches des personnages sera sans
doute de poser quelques questions aux habitants du quartier.
Dès que le sujet des « phénomènes étranges » est abordé, l’hostilité
surgit. Personne ne souhaite vraiment parler de ces phénomènes
surnaturels, d’autant plus que la plupart des gens cherchent
à partir et que de telles rumeurs sont mauvaises pour la
vente des maisons… Mais le nombre des cartésiens va en diminuant
car la fréquence des poltergeists augmente.
Voici quelques voisins choisis au hasard (n’hésitez pas à en
inventer d’autres, en marquant bien les différences entre chaque
famille). Avec de la patience et de la persuasion, les langues
finissent par se délier… Ne révélez pas toutes ces informations
à la première visite, et n’hésitez pas à claquer quelques portes
au nez des enquêteurs. Surtout, continuez à broder sur les
débuts de conversation suggérés. La signification des astérisques
(*) est donnée plus loin.
• Xavier Fourcade*, comptable. C’est un fou de Dieu, qui voit
Satan et le Mal partout. Sa femme, Thérèse*, est aussi hystérique
que lui. Quant au fils, Gilbert, c’est la honte de la famille:
c’est un fan de hard rock et de Black Sabbat!
Les parents: « Tout ça, c’est de la faute du sorcier du n°
5.
Quand on pactise avec Satan, on joue avec le feu! D’ailleurs, il
doit rôtir en enfer, cet impie! Ça ne doit pas le dépayser!… »
Gilbert: « Tu parles, ils sont tous à moitié fous dans ce
coin. Y’en
a pas un pour rattraper l’autre. Quand ils te bassinent pas avec
Satan, c’est pour te chuchoter des conneries sur les messages
de l’au-delà… Pfff… Bonjour les allumés… »
• Dominique Hingant*, artiste peintre. Il vit seul depuis
l’internement
de sa femme. Il hait Jean Balmain qu’il rend responsable
de la folie de son épouse. C’est en effet à la suite d’une séance
de spiritisme particulièrement « corsée » que cette dernière a
perdu la raison, il y a deux ans. Depuis, il perd lui aussi pied et
sa haine prend l’allure d’une obsession meurtrière. Il peint sans
cesse le portrait de sa femme, qui était très belle (sa demeure
doit abriter plus de cent toiles la représentant).
« Fichez-moi le camp! Je ne veux plus entendre parler de ce criminel
ni de sa maison soi-disant hantée. » Hinguant ne dira rien
de plus et fermera définitivement sa porte.
• La famille Puyau. Rien de remarquable, si ce n’est que le
fils
âgé de vingt ans est un rôliste convaincu. Il a déjà organisé un
Cthulhu grandeur nature dans le grenier de sa maison, et d’aucuns
pensent que tous ces phénomènes pourraient être un
canular de sa part.
« Balmain? Cet escroc? Il a fait son beurre, avec ses séances
d’occultisme. La moitié des veuves de Châteauroux venaient
chez lui pour discuter avec leur défunt époux. Et je ne parle pas
des vieilles filles à l’affût du moindre ragot d’outre-tombe ou des
toquées de la boule de cristal! »
• Robert Cherrier, professeur de physique. Ce cartésien
convaincu a de plus en plus de mal à conserver son scepticisme.
Mais il niera jusqu’à l’échafaud avoir assisté à des phénomènes
surnaturels. Il connaît la haine d’Hingant pour Balmain.
« L’hystérie devient collective. Ça ne m’étonnerait pas que ce soit
un incendie criminel. La police n’a pas vraiment enquêté, mais
tout cela sent la vengeance à plein nez. Rien de mystérieux là-dedans. »
• Sylvain Loison, médecin. Il vit avec une gouvernante qui
tient
sa maison, et qui allait régulièrement consulter l’occultiste.
Dr Loison: « Ces histoires de poltergeists? Ça ne
m’étonnerait
pas que ce soit une vengeance du fils Balmain. Personne n’a
voulu lui ouvrir sa porte la nuit de l’incendie, alors il monte cette
mystification en représailles. »
Mlle Richardot: « M. Balmain était un grand médium. Ses
pouvoirs
étaient immenses, mais il semblait avoir peur ces derniers
temps. Peut-être un mauvais esprit a-t-il voulu se venger de
lui? »
• Éric Izard, commerçant (buraliste). Il n’a qu’une envie,
c’est
de partir d’ici! Il essaiera systématiquement de vendre sa maison
aux agents de la SAVE à chaque fois qu’ils viendront lui rendre
visite.
« Balmain? Depuis que sa femme l’a quitté, il s’est bien enrichi.
Je ne sais pas pourquoi elle l’a plaqué, mais depuis qu’il avait
monté son espèce de cabinet de médium, il roulait sur l’or. Il a
même pu payer de sacrées études à son fils! Enfin, je ne sais
pas trop s’il faut croire ces histoires surnaturelles, mais à jouer
avec le feu on finit par se brûler. Euh… enfin… c’est pas ce que
j’voulais dire… »
• Pierre Harter*, clerc de notaire. Il a fait circuler une
pétition
pour faire interdire à Balmain d’exercer « son activité de marabout
dans un voisinage respectable et respecté ». Représentant
typique de la morale bien-pensante, il pense que Balmain n’a eu
que ce qu’il méritait.
« Je suis sûr que le fils reprochait à Balmain d’avoir provoqué le
départ de sa mère. Si ça trouve, c’est lui qui a tué son père… »
• Frédéric Fayolle, photographe. Il a trop lu de revues
spécialisées
sur les phénomènes paranormaux, et a toujours une explication
bizarre à fournir sur la moindre chose, sur un ton très
docte. D’habitude, il glose sur la localisation de l’Atlantide ou la
résurgence du mouvement druidique, mais les événements qui
secouent actuellement le quartier font son délice.
« Vous n’avez jamais entendu parler des phénomènes de combustion
spontanée? Il paraît que quand le taux d’ionisation de
l’air atteint un certain seuil, et que les conditions magnétiques
terrestres sont propices, des corps peuvent prendre feu tout
seuls et enflammer ce qui les entoure. Cependant, la manifestation
reste toujours confinée dans un rayon de trois mètres et… »
Quant aux manifestations surnaturelles incriminées, il s’agit
essentiellement de déplacements intempestifs d’objets (portes
qui claquent sans le moindre courant d’air, chaises qui avancent
toute seules, objets qui flottent, tombent vers le plafond puis
chutent lourdement au sol, etc.) mais aussi des illusions puissantes
qui affectent tous les sens pendant quelques secondes:
flammes qui apparaissent et disparaissent soudainement, nourriture
qui pourrit dans l’assiette pour redevenir normale l’instant
d’après, sang qui suinte des murs, etc. (Vous pouvez utiliser les
films Poltergeist et Carrie comme source d’inspiration.)
Maison truquée ou maison hantée?
Guillaume vit toujours au n° 5 de la rue Pasteur. Troublé par
tout
ce qui se passe, il est persuadé que le fantôme de son père est
responsable des événements (il n’a pas tort), mais il ne l’avouera
jamais. Il a peur d’être pris pour un fou, et de plus, il ne veut
pas « trahir » son père.
Si les personnages viennent lui poser des questions ou lui
demander de visiter la maison, il se montera méfiant au premier
abord. Il refuse de se laisser piéger par des journalistes avides
d’articles à sensation. Mais il se laissera peu à peu convaincre
d’aider les agents de la SAVE à enquêter, car il se sent un peu
fautif de ce qui se passe, « par solidarité familiale ». Dans un
premier
temps, il les accompagnera quand ils visiteront la demeure,
mais si la confiance s’installe entre eux, il leur laissera finalement
le champ libre.
La Haine n’est pas véritablement le fantôme de Jean Balmain
mais une créature de l’Inconnu apparue pour venger sa mort.
Elle cherche donc à punir les voisins qui ont refusé leur aide au
cours de l’incendie, et plus particulièrement tous ceux qui détestaient
Jean Balmain de son vivant (ils sont signalés par un astérisque).
Ce sont ces derniers que Guillaume Balmain (sous
Influence) tentera de tuer. Le contrôle du fantôme sur Guillaume
n’est pas permanent. Il se « réserve » pour les grandes occasions.
Cependant, au fur et à mesure que les agents de la SAVE
viendront fouiner dans les affaires de Balmain, la créature de
l’Inconnu prendra des mesures pour protéger sa vengeance. La
Haine peut intervenir dans un rayon de deux cents mètres
autour de la maison. Au-delà de cette limite, les phénomènes
cessent. Elle doit être présente à côté de Guillaume quand elle
le manipule. Bien sûr, ce dernier n’est absolument pas conscient
de ce qu’il fait dans ces moments-là.
L’incendie
Il y a eu une véritable « tempête de feu » dans une seule
pièce
(cette mystérieuse tempête fait jaser tout le voisinage). Le reste
de la maison a été épargné. Quand les pompiers sont arrivés,
l’incendie était déjà terminé et ils n’ont pu que constater les faits.
Le laboratoire a entièrement brûlé (les murs sont noirs de suie et
les meubles totalement calcinés).
C’est en mettant au point un nouveau trucage destiné à faire
apparaître subitement des flammes dans un creuset que Jean
Balmain a déclenché l’incendie. Il manipulait de l’oxygène pur
arrivant du centre de commande (voir le plan) par des tuyaux
dissimulés dans les murs. Une étincelle provoquée par un
minuscule court-circuit a déclenché la catastrophe. L’oxygène
s’est consumé en quelques secondes, provoquant des flammes
intenses mais brèves.
Les trucages de Balmain
Grâce à un arsenal d’effets spéciaux, Balmain mettait en scène
de superbes séances d’occultisme. Les murs des pièces et les
meubles sont truffés de circuits électroniques, de câbles électriques,
de micros, de haut-parleurs, de cellules photoélectriques,
de rayons infrarouges, de petits moteurs télécommandés…
qui ont réussi à donner l’illusion d’une maison « vivante ».
L’explication officielle du médium, que peut donner Guillaume,
était la suivante: la maison abrite un esprit perturbé, un ancêtre
de Jean, un sorcier brûlé au XVIIe siècle. La vibration de son
âme provoque ces phénomènes étranges et permet la création
d’un lien privilégié avec le monde des esprits… (Cette explication
risque de faire hurler de rire les agents de la SAVE; n’hésitez
pas à en rajouter dans l’occultisme de pacotille.)
Le bureau
L’acte d’accusation du sorcier est encadré et placé sur la
cheminée.
Il s’agit d’une formule latine. Guillaume avertit les enquêteurs
et leur fait jurer de ne jamais la prononcer à voix haute.
S’ils lui désobéissent (on parie combien?), ils provoquent un
phénomène de poltergeist général dans toute la maison. Des
meubles bougent dans toutes les pièces, les rideaux se soulèvent,
la lumière vacille, un mur tremble! En fait, un simple micro
capte les mots et la séquence latine déclenche le phénomène
par une commande vocale relayée par un ordinateur. Les
meubles affectés sont bien sûr truqués et actionnés par des
mécanismes discrets.
Le bureau contient aussi les dossiers de Balmain, rangés dans un
superbe bureau d’acajou: fichier de ses clients, détails sur la vie
personnelle de ses consultants, notes de travail, comptabilité. Il
est facile de déceler le psychologue diplômé derrière le médium…
Un portrait psychologique de tous ses patients est tracé, afin de
mieux répondre à leur attente.
Les comptes de Balmain sont impeccables, car il fait souvent l’objet
de contrôles fiscaux (dénonciation des voisins, certainement). Il
a gagné une fortune grâce à ses séances d’occultisme. Dans ses
papiers personnels, on peut aussi trouver un contrat d’assurancevie,
dont sa femme et son fils sont bénéficiaires (la somme est
rondelette).
Le salon
C’est là qu’avaient lieu les grandes séances de spiritisme.
Depuis sa place, Balmain contrôlait l’apparition d’hologrammes
en plaçant ses mains dans des rayons infrarouges placés de
façon stratégique. Un personnage assis à la place du « maître »
ou déplaçant ses mains à proximité déclenchera l’apparition d’un
ectoplasme: entité blanchâtre à la silhouette vaguement humaine…
Au même moment, un bruissement de « conversations spirituelles » se
fera entendre en bruit de fond.
Des haut-parleurs sont dissimulés dans le faux plafond, tous les
contacts électriques des lampes sont truqués et la table est équipée
de deux systèmes permettant de contrôler les outils essentiels
du médium: le oui-ja (planche présentant sur un cercle les
lettres de l’alphabet et les mots « oui » et « non », avec une aiguille
montée sur pivot) manipulé grâce à un jeu d’aimants, et un
minuscule vérin pour faire basculer la table (et ainsi frapper un
ou plusieurs coups). Ces deux mécanismes se commandent en
appuyant sur certaines moulures de la table. Bien sûr, une
superbe nappe dissimule tout cela.
Le laboratoire
Cette pièce abritait tout un bric-à-brac occulte pour les
consultations
particulières: boule de cristal, baguettes de sorcier, pentacles
tracés à l’encre rouge sur du parchemin, etc. (révélations
de Guillaume). Il ne reste plus que des cendres.
Les murs calcinés peuvent facilement révéler leurs secrets si on
les examine de près. Les fils électriques, les câbles et tous les
systèmes installés par Balmain ont quasiment été mis à nu par
l’incendie. C’est d’ailleurs pour cela que les pompiers ont conclu
à un accident, en supposant qu’un court-circuit avait mis le feu à
la pièce.
Le centre de commande (pièce secrète)
Cette pièce, cachée derrière un faux mur, est le centre
névralgique
de l’installation de Balmain. On y accède par la chambre
de ce dernier, en manipulant une moulure.
Un ordinateur permet
de programmer les manifestations occultes et télécommande
tous les objets truqués de la maison. Un matériel vidéo sophisti
qué permet de créer des hologrammes. Divers fils et câbles
électriques sortent des murs pour se connecter au matériel. Un
tuyau de caoutchouc arrive sur deux grosses bouteilles d’oxygènes
(vides) placées contre un mur.
Les manifestations réelles
Bien sûr, il est impossible que toutes les maisons du quartier
soient truquées. Les phénomènes qui ont lieu chez les voisins
sont parfaitement réels. Dans la demeure même de Balmain, les
poltergeists ne se sont plus manifestés depuis la mort de l’occultiste
(et pour cause!). Guillaume pourra confirmer la chose.
Si les personnages tentent de percevoir l’Inconnu dans la maison,
ils en trouveront des traces importantes dans la pièce
incendiée (c’est là que s’est manifestée la Haine pour la première
fois), et à proximité des endroits où le fantôme vient de provoquer
un poltergeist (uniquement pendant la manifestation et
dans les minutes qui suivent), et finalement sur Guillaume quand
celui-ci est directement manipulé.
Dès que les investigations des agents de la SAVE deviennent
trop précises, le fantôme commence par faire tomber délibérément
des objets lourds sur les enquêteurs, pour les pousser à
partir. Ensuite, il lancera des illusions terrifiantes sur eux
(n’oubliez
pas de demander un Test-Peur approprié).
Si les personnages passent la nuit dans la maison, il choisira
particulièrement ce moment pour les attaquer. Finalement,
quand toutes les approches « subtiles » auront échoué, il prendra
le contrôle de Guillaume et le forcera à attaquer les personnages:
d’abord en préparant des accidents (fils électriques dénudés,
marche sabotée dans l’escalier) et si cela ne suffit pas,
avec des méthodes plus directes: le grand couteau de cuisine…
La Haine n’est pas particulièrement intelligente. Quand la ruse
échoue, elle utilise « la grosse artillerie ».
Éventuellement, la Haine tentera de prendre le contrôle d’un des
personnages grâce à la discipline Influence. Ce dernier ressentira
une haine intense pour ses compagnons et deviendra extrêmement
agressif à leur égard. De plus, il les poussera à abandonner
l’enquête et à conclure à une simple mystification, un
canular où l’Inconnu n’a absolument pas sa place.
Expéditions nocturnes
Si les personnages surveillent Guillaume Balmain, ils
remarqueront
que ses activités deviennent de plus en plus suspectes.
Une nuit sur deux à partir du moment où ils ont lié connaissance
avec Guillaume, il accomplira les actions suivantes:
— Le jeune homme sabote les freins de la voiture de Pierre
Harter, garée dans le jardin devant sa maison. Si personne
n’intervient,
le clerc de notaire se tuera le lendemain matin dans un
accident de la route.
— Guillaume pénètre dans la cave de la maison des Fourcade,
et met le feu à la cuve à mazout qu’elle abrite. Toute la famille
périra dans l’incendie.
— Il se rend finalement dans le jardin de Dominique Hinguant et
tente de pénétrer dans la maison. Il a un couteau de cuisine
dans sa poche et compte bien s’en servir.Malheureusement, le
peintre le surprend et décide de passer lui aussi aux actes.
Il s’ensuit alors un combat terrible entre les deux hommes, l’un
d’eux étant possédé par une créature de l’Inconnu, l’autre par
une folie meurtrière… Il faut intervenir rapidement pour les séparer,
sinon Guillaume finira par tuer Hinguant, après avoir été à
moitié étranglé (il a reçu dix blessures).
Note technique: les deux hommes infligent des dégâts de CD
4
et voient tous leurs scores physiques augmentés de +30 à
cause de la frénésie qui les habitent.
Opération destruction
Pour se débarrasser de la Haine, plusieurs méthodes sont
possibles:
• Eloigner du quartier Guillaume et ses quatre victimes désignées.
Leur absence devra durer au moins un an. La Haine est
attachée au site et ne pourra pas suivre Guillaume. L’absence
des victimes et de son « outil » l’affaiblira peu à peu et elle finira
par disparaître.
Pour mettre cette méthode en oeuvre, il faudra remarquer que
Guillaume s’attaque uniquement à certaines personnes au cours
de ses expéditions nocturnes, et que ce sont les plus virulentes
envers Jean Balmain. De plus, aucun phénomène étrange ne se
déroule au-delà de deux cents mètres du n° 5 de la rue Pasteur,
alors qu’un autre « ennemi de Balmain » réside plus loin et n’est
pas inquiété par les poltergeists.
• En détruisant la maison où la Haine s’est manifestée.
• En parvenant à ramener les quatre victimes à de meilleurs sentiments
envers Jean Balmain. Il s’agit alors de déployer des trésors
de persuasion. Nous admettrons qu’un « pardon chrétien »
des offenses du mécréant sera suffisant…
• Guillaume parvient à tuer les quatre victimes désignées.
Gageons que ce n’est pas la méthode que choisiront les agents
de la SAVE.
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