Et revoici le Samouraï. Cette nouvelle mouture de ce personnage de
légende a été supervisée et approuvée par Gary Gygax... soi-même!
Dans le premier numéro de Causs Belli. nous avons présenté une nouvelle
classe de personnage le Samouraï. Créé par nos soins, ce personnage se
révéla mal conçu et inadapté au jeu par bien des égards. Pour remédier
à cet inconvénient, nous avons remodelé ce personnage, dont vous
trouverez les caractéristiques plus loin.
Le Samouraï n’a pas obligatoirement de très bonnes caractéristiques,
force 12 ou plus, sagesse au moins 15, constitution au moins 15,
dextérité au moins 16. Son alignement doit être obligatoirement loyal
avec une légère tendance au neutre.
Il ne peut y avoir au départ de Samouraï sans Seigneur, de qui il
dépend d’ailleurs.
Un Samouraï ne peut être bidasse que dans un seul cas (moine-Samouraï)
ou vice versa : c’est la seule exception possible. Un Samouraï ne peut
être qu’humain.
De plus, cette classe, par le code de l’honneur qui la régit, est
soumise à nombreuses restrictions tant au niveau des objets magiques
que des armes et protections qu’elle emploie. En effet, le Samouraï
méprise la possession et les biens, ainsi que toutes forces non
naturelles, dont il ne se servira pas de toute façon:
Potion de force, haste, héroïsme comme de tous les objets magiques qui
peuvent d’une manière ou d’une autre augmenter la force. De même, la
magie et les armures (1) n’ont aucun effet sur sa classe d’armure qui
dépend uniquement de sa rapidité et de son entrainement. La seule magie
qu’il utilise est les anneaux, les talismans, et les petits objets,
dont la liste restrictive sera donnée plus loin.
A main nue, un Samouraï combat comme un moine du même niveau mais sur
la table des guerriers, il n’a cependant pas les facultés des moines,
et il est quel que soit son niveau, limité au 4e dans ce cas
particulier.
Il se déplace également à la même vitesse qu’un moine du même niveau à
pied de même que précédemment, il ne progressera plus quand il aura
atteint le 6e niveau.
Un Samouraï ne peut combattre qu’avec de lourds malus (- 5) s’il
utilise des armes occidentales ou étrangères à sa race. Il est le seul
guerrier capable, à cause de la forme de son arc, de tirer à l’arc long
à cheval.
Un Samouraï obtient toujours un bonus de + 2 au toucher à l’arc, grâce
à son entraînement. Tous ses bonus, dus à sa force, sont intégralement
transmis tant au toucher qu’aux dégâts. Il les perdra s’il ne
s’entraîne pas régulièrement (une heure par jour en aventure, trois
heures au repos).
Détection du bien et du mal : le Samouraï peut quand il
se concentre repérer le bien ou le mal chez un personnage ou dans un
lieu. La portée de ce pouvoir est de vingt mètres et ne peut traverser
les portes. Le pourcentage de chances de détecter le bien et le mal
progresse de la même façon que le pouvoir de détection du danger. Quand
le Samouraï ne se concentre pas k pourcentage est réduit de 40 %.
Danger : il peut détecter le danger. Il n’y a pas de
portée réelle pour ce pouvoir. C’est une sensation qu’il peut ressentir
à une distance maximale de 100 mètres. Il n’est pas nécessaire de se
concentrer.
A : possibilité de récupérer 1 hp par niveau, par heure de repos
complet chaque jour.
B : le Kïaï. Le Samouraï peut quand il est concentré et quand il
combat, lancer le Kïaï afin de paralyser ses adversaires. Ceux-ci ont
droit à un jet de protection contre la pétrification. Si ce jet est
réussi, l’adversaire frappe à moins 2 de probabilité. Mais s’il est
raté, l’adversaire ne frappe pas durant ce round.
Plus le Samouraï est d’un niveau élevé, et plus le jet de protection
est affecté (- 1 pour chaque tranche de 3 niveaux atteinte par le
Samouraï) au-dessus du niveau de l’adversaire.
Le Samouraï a 3% de chances par round et par niveau de pouvoir lancer
le Kïaï avec efficacité. Tirer à chaque round lorsque le Samouraï
désire utiliser ce pouvoir.
C : + 1/2 hp par niveau au dommage quand il se sert d’une de ses armes
traditionnelles dues à l’entraînement.
D: le Samouraï peut, quand il se concentre, amener sa force à 18 % avec
tous les ajustements qui en découlent et ceci un round par heure et par
niveau (utilisable en combat). Cependant, dans un tel état de
concentration, le Samouraï est obligé de pousser son Kïaï.
E : possibilité d’éviter un missile s’il réussit son jet de protection
contre la pétrification (faculté identique à celle du moine, sauf pour
une attaque magique).
F : possibilité de masquer l’esprit à I’E.S.P. 15 % de hase + 2 % par
niveau supplémentaire.
G : résistance à la chaleur et au froid naturels et non magiques.
H : résistance à la faim ; 1 jour par niveau à partir du 9, cependant
soustraire — 2 au toucher, cumulatifs par jour sans manger.
I : si un Kïaï réussit son effet, il a 0,5 % de chances, par niveau du
Samouraï, de tuer net son adversaire sinon traiter les effets comme un
Kïaï normal.
Il n’y a pas de saving throws contre cette faculté, si la victime ne
possède pas dix niveaux ou dés de coup au-dessus, elle aura un jet de
protection à – 7, contre le poison. La pénalité au jet de protection
diminue d’un point par niveau de la victime au-dessus du dixième.
J : à partir du treizième niveau, l’épée du Samouraï, ou toute arme
tranchante qu’il manie, réussit sur un jet naturel de 20 (retrancher –
1, par niveau supérieur au l3). Tranche un membre ou une partie du
corps de son adversaire, partie à déterminer aléatoirement. Exemple :
un Samouraï du 14 tranche, s’il fait 19 ou 20 au dé.
K: au l6e niveau, le Samouraï possède la prescience des attaques de ses
adversaires, traitée comme E.S.P. Cependant, il n’y a aucune
possibilité de masquer ses intentions d’attaques, même avec un mind bar
; la seule exception étant réservée aux moines à partir du 11e et aux
Samouraïs du même niveau que leur adversaire.
Auquel cas, hormis ces deux exceptions, cette faculté permet au
Samouraï de frapper toujours en premier et d’abaisser sa classe
d’armure de - 2 (au dé de l’adversaire).
MUSHASHI
Les adversaires ne doivent pas vous toucher du doigt.
C’est le propre du vrai courage de vivre quand il faut vivre et de
mourir seulement quand il faut mourir.
Un Samouraï a le droit de vie et de mort sur tout homme de classe
inférieure. Au Japon, le Samouraï est la caste la plus élevée.
Un Ronin est un Samouraï sans emploi ou sans maître qui vit de
l’enseignement de son art ou en louant ses services.
La transparence intérieure est l’adéquation instantanée entre l’attaque
et la défense. Voir est plus important que de regarder, la règle est de
voir sans voir, de percevoir sans fixer l’attention, de pressentir et
non de parer ou de répondre à une attaque, ce sont les yeux intérieurs
qui voient.
Les Armes du Samouraï
LA VOIE ROYALE POUR LES JAPONAIS EST CELLE DU SABRE ET DE L’ARC
Le sabre est la richesse, le patrimoine familial il se charge de la vie
de son possesseur, il est l’âme du Samouraï
Le sabre est l’objet le plus précieux du Samouraï et il est manié avec
le plus grand respect et pos-sède une âme propre.
Deux des plus célèbres types de sabres étaient le Masamune et Murasama.
Masamune : lame qui devient le produit achevé de la puissance mentale
et spirituelle de son créateur.
Murasama : extrêmement tranchants ces sabres sont maléfiques et
assoiffés de sang.
Pour reconnaître ces deux types de sabres, les uns des autres, les
tremper dans un cours d’eau, les feuilles mortes évitent le Masamune,
mais se jettent sur le Murasama en se faisant couper en deux.
L’affront fait au sabre, est un affront fait au Samouraï.
On doit toujours viser plus loin que la cible, on doit viser très loin,
c’est notre vie. Tout notre esprit qui part dans la flèche et lorsque
l’on a tiré ce n’est jamais fini. Une flèche, une vie.
Un tir, une vie le rythme unique qui engage l’être tout entier.
Maître Awa.
Le Samouraï possède toujours + 1 aux jets de protection, et + 2 naturel
contre la magie et les attaques mentales, Ces bonus sont cumulables
avec les bonus de sagesse ou autres.
La classe d’armure limitée du Samouraï est bien évidemment de - 10.
Un Samouraï ne peut pas avoir les psionics, et est insensible aux
formes de domination psionique quelles qu’elles soient.
En outre, il possède des facultés de voleur, qu’il utilise au même
niveau que le dernier pour se cacher dans l’ombre et se mouvoir
silencieusement.
François Marcela-Froideval
(1) Autrement sans armure, de dos et
surpris, il a une classe d’armure 10. Un Samouraï ne combat en armure,
généralement que lors d’une bataille ; dans ce cas, sa classe d’armure
est de 2 quels que soient son niveau et la qualité de ses adversaires,
et sa vitesse bloquée à celle d’un moine du second niveau.
Rectificatif
Casus Belli N° 07 - mars-avril 1982
Après parution de l'article sur le "Samouraï" dans le précédent numéro,
nous nous sommes aperçus de nombreux manques et omissions...
indépendants de notre volonté. Veuillez nous en excuser.
Voici les corrections, et une forme codifiée de la loi du Bushidô, qui
pourra vous donner des idées quant à la manière de jouer votre
Samouraï.
Possibilité de récupérer un point de coup par niveau et par heure de
repos complet chaque jour, à raison d'un point de coup par heure.
Exemple : un Samouraï du 6e niveau mettra 6 heures pour récupérer 6
points de coup.
Erreur dans le tableau récapitulatif : la 15e ligne est complètement
inutile.
Par contre, la 16e ligne, à savoir 15, il faut lire à la place de 2 450
000 points d'expérience marqués, 2 500 000 points d'expérience; le
reste, classe d'armure - 5, est correct.
Au niveau des habiletés, l'habileté J, placée sur le tableau au 16e
niveau, est en fait, à placer au 13e niveau comme le texte l'indiquait.
Au niveau des armures du Samouraï, le Tachi donnait une taille large
3-6, ce qui donne en fait 3-18 ; Même erreur au niveau du Katana. La
phrase en dessous du tableau récapitulatif n’était pas tout à fait
correcte, et nous vous donnons la phrase rectifiée :
"Au-dessus du 10e niveau, le Samouraï possèdera 3 hp par niveau
supplémentaire et ceci jusqu'au 15e niveau. Au-delà du l6e niveau, il
faudra 500 000 points d'expérience pour obtenir un niveau
supplémentaire. Le Samouraï jette, pour obtenir le nombre de ses points
de coup, des dés à 8 faces et au premier niveau, il en tire 2, ce qui
lui donnera donc, au 10e niveau, 11 dés à 8 faces".
En réponse à vos nombreuses lettres, et aux principales questions qui
nous sont demandées, le Seigneur du Samouraï doit être obligatoirement
un personnage non joueur et joué par le Dungeon Master. Les Dieux
japonais décris dans "le Dieu, demi-dieu et héros" seraient, selon moi,
à proscrire ; ils n'eurent d'influence que dans le Japon très antique ;
car rapidement, le bouddhisme et le shintoïsme se placèrent au-dessus
de toutes les autres religions. Dans le Japon médiéval, il y a très peu
de traces des dieux décrits dans le deities and demigods. Cependant, si
ces dieux, vous plaisent, vous pouvez transformer leur niveau de
guerrier en niveau de Samouraï. Cependant, ces dieux sont complètement
proscrits de mes campagnes, car non conformes à la réalité de la règle
d'or des Samouraïs.
Armes magiques : Le Samouraï méprise tous les objets magiques
permettant d'augmenter la force, et qui multiplient des capacités d'une
manière non naturelle. Ces armes ne seront, sauf exception (0,5% de
chance qu'il y ait une arme magique faite pour un Samouraï), jamais
magiques.
Simplement un sabre d'une excellente facture selon des métaux plus ou
moins différents, sera + 1, + 2, + 3. + 4, + 5. Il est déconseillé de
donner de telles armes avant des niveaux conséquents.
Un Samouraï n'utilisera jamais d'épée, ni de sharpness, ni de vorpale.
Il n'utilisera pas de potions, hormis celles de soin ou de
neutralisation du poison.
Il ne se servira jamais d'armes occidentales, sauf danger de mort.
Il n'aura pas d'amulettes ou anneaux de protection ; il pourra
simplement utiliser des anneaux tels que vols, invisibilité, si la
circonstance l'y oblige.
En fait, en attendant la liste exhaustive et restrictive qui paraîtra
dans un prochain numéro, nous laissons au D.M. le soin de voir quels
sont les types d'objets magiques dont peut se servir un Samouraï, sans
pour cela qu'il rentre en conflit avec son propre code de l'honneur.
La loi du Bushidô (sous forme codifiée) : Tout Samouraï digne de ce nom
se pliait à cette loi.
Le vrai courage consiste à vivre quand il est juste de 'vivre, à
mourir quand il est juste de mourir.
Songer à la mort avec la conscience vive de ce qu'exige l'honneur
d'un Samouraï (peser chaque parole avant de la prononcer) ; se demander
avant de répondre si ce que l'on a à dire est vrai.
Manger avec modération, éviter la volupté.
Après les tâches quotidiennes; se souvenir du mot "mort" ; ne pas
faillir de le mettre en son cæur.
Un homme qui méconnaît la vertu n'est pas un Samouraï. Pour tout
homme, les parents sont comme la tige de son propre corps, lui-même est
branche consanguine de ses parents.
Respecter la règle "de la tige et des branches" : l'oublier,
c'est ne jamais parvenir à comprendre ce qu'est la vertu.
Un samouraï se conduira en fils et en sujet fidèle. Il ne
quittera pas son suzerain, quand bien même le nombre de ses sujets
passerait de cent à dix, de dix à un.
En temps de guerre, le témoignage de sa loyauté consistera à se
porter s'il le faut au-devant des flèches ennemies sans faire cas de sa
vie.
Loyauté, esprit de justice, bravoure sont les trois vertus
naturelles du Samouraï.
Un Samouraï, où qu'il dorme, ne doit pas mettre les iambes dans
la direction du logement de son suzerain. De même, quand il s'exerce au
tir à l'arc, il ne doit pas pointer ni lancer sa flèche dans la
direction de son suzerain, ou encore quand il pose sa lance.
Le faucon ne pique pas les épis, même quand il meurt de faim. De
même un Samouraï se servant d'un cure-dents fera-t-il semblant de
s'être régalé, même quand il n'a pas mangé.
Si à la guerre un Samouraï perd le combat et s'il est obligé de
livrer sa tête, il manifestera hardiment son nom l'appel de l'ennemi et
mourra en souriant, sans aucune vile allure.
Etant gravement blessé, si gravement qu'aucune opération
chirurgicale ne puisse le guérir, il parlera correctement devant ses
supérieurs et ses pairs et mourra avec sang-froid, se rendait bien
compte de l'état de sa blessure.
Un Samouraï qui ne serait que fort n'est pas admissible. Sans
parler de la nécessité des études en science, il faut qu'il profite de
ses loisirs pour s'exercer à la poésie et comprendre la cérémonie du
thé.
Un Samouraï peut construire chez lui une salle de thé très sobre,
à condition d'employer des kakemono neufs, des tasses modernes et un
pot non vernissé.
(Tiré du Budo Shoshin Shu, par Daidoii Yuzan, 1639-1730).