Un scénario Casus Belli pour Vampire

Casus Belli N° 73

Une petite ville si tranquille

Cette aventure est prévue pour 3 à 5 vampires débutants, mais pour joueurs expérimentés. Pour la faire jouer, il est préférable d’avoir accès, en plus du livret Vampire, à Werewolf. Les termes en anglais et en italique, en particulier dans la description du PNJ principal, proviennent de Werewolf. Partout où cela était possible, le terme équivalent français issu de la traduction de Vampire a été employé.

L’argument

Le prince de Perpignan semble vouloir chercher à François Villon, prince de Paris. Il lui a déjà envoyé plusieurs lettres incendiaires et menaçantes, dans lesquelles il dit n’être absolument pas satisfait de la façon dont lui, ainsi que plusieurs autres princes de province, sont considérés par la communauté des vampires parisiens. A la fois magnanime et peu désireux de provoquer une lutte fratricide qui pourrait s’étendre à d’autres cités françaises, François Villon a décidé de répondre personnellement au prince de Perpignan. Plutôt que de le faire par la poste, il veut faire un geste qui flattera le destinataire, et qui renouera avec les traditions: il lui fera délivrer, en main propre, un message de paix rédigé sous forme de poème. Il a besoin de messagers...
Les personnages des joueurs, tous Parisiens, sont choisis pour aller à Perpignan délivrer ce document. Peu importe leurs clans (1), car c’est a communauté toute entière qui est en péril. Pour simplifier les choses, il suffit par exemple d’affirmer que le prince de Perpignan est du clan du plus vieux des personnages-joueurs. Pour une telle mission, qui consiste à porter un message, il n’est pas nécessaire d’envoyer des personnages ni trop vieux, ni trop puissants, car elle est « absolument sans le moindre danger ! »

Au programme des réjouissances

Cette aventure n’est pas un scénario d’action. Il s’agira uniquement pour les personnages de survivre dans un environnement qui leur est étranger et qui peut se révéler hostile, s’ils ne contrôlent pas leurs actes.
L’action se situe dans les derniers jours de juin (jours longs, nuits très courtes) 1992 (2). Parmi les divers modes de transport possibles pour rallier Perpignan, un seulement est « viable » pour des vampires: la route. Faites remarquer aux personnages que l’avion est trop dangereux car il oblige à se présenter à l’avance à l’aéroport, et comporte de gros risques de retard en cette période de grève. S’ils insistent, ils réaliseront qu’il est trop tard pour réserver, car en ce début de vacances, tous les vols sont complets en direction du sud-ouest et de l’Espagne. Idem pour la SNCF, les trains de nuit arrivent à Perpignan après le lever du jour. Si nos vampires ne possèdent pas de voiture, et qu’ils le font remarquer à François Villon, celui-ci leur confiera un de ses vans personnels, frappé à ses armes.
Une fois en route, ils seront bloqués au milieu de la nuit pendant la traversée des Cévennes par des barrages de poids lourds et/ou de paysans en colère, ayant déversé plusieurs tonnes de marchandises diverses (fruits, légumes, moutons, béton, machines à laver...) sur la route. La situation ne semble pas vouloir se débloquer avant le lever du soleil...
La seule solution qui leur est offerte (ce sont des citadins, ils éviteront de dormir en rase campagne) est d’aller passer la journée dans la petite bourgade la plus proche en attendant que la voie soit libérée. Cette petite ville, Màrvejols, est le lieu de résidence d’un loup-garou. Ce dernier, après avoir détecté la présence des vampires, va tenter de les débusquer et éventuellement de les détruire. Chaque jour d’immobilisation dans la ville verra une série d’actions qu’il tentera dans ce sens. Ces actions seront fonction du lieu choisi par les vampires pour passer leurs périodes diurnes. Si les personnages passent plus de deux journées au même endroit, ils auront de grandes chances d’être retrouvés et tués. Pour survivre, il faut qu’ils déménagent toutes les nuits ou presque. Faites en sorte qu’ils se rendent compte qu’ils sont surveillés, épiés, par quelqu’un ou quelque chose qu’ils n’arrivent pas à définir, du moins au début. Ils seront d’autant plus facilement détectables s’ils tuent des gens de la ville.
S’ils décident de dormir dans leur van, en pleine nature, le loup-garou les localisera dès le premier jour et les tuera sans coup férir...
Après trois jours, les barrages seront levés et les vampires, s’ils ont survécu, pourront continuer leur voyage la nuit suivante, sans problème... Le prince de Perpignan, ne désirant que se faire un peu de publicité au sein de la communauté vampirique, recevra les ambassadeurs de François Villon et répondra favorablement àson message de paix

Marvejols

Après un voyage sans encombre depuis Paris, l’oreille collée aux informations pour éviter les bouchons et les barrages, les personnages se font bloquer à 200 km de Perpignan, en pleine Lozère (un des départements les plus pauvres de France). Il est presque 2 heures du matin et la ville la plus proche est Marvejols, à 3 kilomètres. Le soleil se levant à 5 heures, ils ont largement le temps d’aller s’abriter en ville.

Marvejols compte environ six mille habitants, et le « centre-ville » est relativement petit. On y trouve tous les commerces normaux d’une petite agglomération, plusieurs bars et restaurants, quelques médecins, une pharmacie, une station-service (dont les pompes sont à sec, les camions de ravitaillement sont eux aussi bloqués sur les routes), un hôtel, une église et un hôpital psychiatrique. Sur une des places de la ville, se dresse une statue à la « mémoire » d’une célébrité locale: la Bête du Gévaudan. C’est dans cette région, au XVIIIe siècle, qu’un animal monstrueux (ressemblant fort à un énorme loup d’après certains) fit une bonne centaine de victimes parmi la population pastorale. La Bête fut abattue sans que l'énigme de son identité soit révélée.

Les personnages ont en fait quatre possibilités de logement :
Les deux derniers choix sont intéressants pour les vampires, pour des raisons évidentes de source de nourriture: un fou ou un enfant, venant déclarer qu’il a été attaqué par un vampire, n’a aucune chance d’être pris au sérieux... En fait, on le verra, seul l’asile est un bon choix pour se nourrir et l’église pour se cacher.

Chef de bande...

Garak est un loup-garou qui vit à Marvejols depuis quinze ans. C’est un paria parmi les siens car il n’a pas suivi sa tribu quand celle-ci est partie dans les Alpes italiennes. Elle s’apparentait aux Fils de Gaia (Children of Gaia) et cherchait l’équilibre entre les hommes et les loups. Garak a vécu ses premières années parmi les humains (c’est un Homid) et comprend parfaitement leur mentalité et leurs façons d’être. Néanmoins, il est de nature sauvage et guerrière (Ahroun), il sait, quand c’est nécessaire, passer à l’acte et utiliser la force. Il y a huit ans, il a intégré la meute de loups d’un parc animalier proche de Marvejols; un refuge et une cachette idéaux pour lui. C’est désormais le chef de meute et il mène son existence de loup parmi ses congénères et tente, dans la mesure de ses moyens, de lutter pour l’environnement, contre la pollution et la décadence, les cancers de la planète Terre, etc. (pour plus de détails, consulter L’épreuve du Feu sur Werewolf p. 36).
Garak n’est resté à Marvejols que dans un seul but, celui de protéger et surveiller ses enfants. Les garous ne peuvent se reproduire entre eux, ils peuvent par contre avoir des enfants soit avec des humains soit avec des loups. Une fois sur dix, leur descendance sera garou, mais la transformation ne sera détectable qu’à l’adolescence. Le gène étant récessif, il n’est pas impossible que les petits-enfants, ou arrière-petits-enfants soient eux-mêmes des garous. C’est la raison pour laquelle les garous surveillent attentivement leur descendance. En tant que mâle dominant de sa meute, Garak est le seul à pouvoir procréer, il y a donc plusieurs garous potentiels parmi ses enfants-loups. Mais il surveille particulièrement Hélène, sa fille née d’une humaine (voir plus loin). Il a en quelque sorte étendu sa protection à l’ensemble de la ville et veut faire en sorte que la future communauté de loups-garous, qui ne manquera pas de s’établir dans la région, y vive dans de bonnes conditions.
Quand il se déplace sous forme humaine, il prend l’identité d’un ouvrier agricole saisonnier, pour passer inaperçu et ne pas éveiller la curiosité.

Garak n’a jamais été confronté à des vampires. C’est la première fois qu’il en passe à sa portée, mais il sait d’instinct qu’ils sont « mauvais ». Malgré tout, il n’attaquera pas forcément au premier contact, il voudra les étudier attentivement avant de frapper. Peut-être même a-t-il des scrupules d’attaquer le premier des êtres qui n’ont, pour le moment, rien fait de répréhensible sur son territoire.
En termes de jeu, si Garak demande aux loups de la meute de Ste-Lucie de le suivre pour aller chasser les vampires hors des enclos du parc, seulement vingt sur les cinquante le suivront. Les autres préféreront rester à l’abri, nourris et logés par Gérard Ménégari

Passent les jours et les nuits...

La première journée ne pose aucun problème aux personnages, si ce n’est qu’ils sont repérés par le loup-garou grâce à son pouvoir Sense Wyrm. Sous forme humaine, Garak vient souvent regarder sa fille jouer dans la cour de l’institution du Sacré-Cœur.
Chaque lieu où les vampires peuvent se cacher durant la journée est décrit de façon sommaire, avec les actions entreprises par Garak si ils y séjournent un, deux, trois jours ou plus.

Garak

Force 4 Charisme 2 Perception 4
Dextérité 3 Manipulation 1 Intelligence 2
Vigueur 4 Apparence 2 Astuce 2
Talents : Vigilence 4, Spors 2, Bagarre 4, Esquive 3, Intimidation 2, Primal-Urge 2
Compétences : Animaux 2, Furtivité 3, Survie 3, Commandement 2
Connaissances : Investigation 3, Rituels 1, Soins vétérinaires 2 (c'est à dire l'équivalent de médecine mais appliqué aux animaux seulement), Occultisme 1
Dons : Smell of Man, Razor Claws, Sense Wyrm, The Falling Touch, Resist Pain, Mother's Touch, Luna's Armor
Gnosis 4, Rage 6, Volonté 7

Une maison particulière

La majorité des maisons ne possède qu’un seul étage, s’ouvrent sur un jardin à l’arrière et ont une cave. Les habitants utilisent la cave pour stocker du bois, du charbon, du vin ou des conserves. Les vampires devront faire en sorte de ne pas être découverts par les occupants habituels de la maison durant la journée. A eux de trouver le meilleur moyen. La vie diurne d’un vampire, solitaire ou non, mais (arawayfrom home, n’est pas toujours un partie de plaisir...
L’après-midi du premier jour, Garak, de passage en ville, sentira l’odeur des vampires et prendra le reste de la journée à les localiser. Le soir, il se cachera dans les environs et les verra sortir (les vampires le repéreront ou non, en fonction de leurs capacités). Il est clair qu’il ne les attaquera pas à ce moment-là: de nuit et seul contre plusieurs, il sait qu’il n’a aucune chance. Un peu plus tard dans la nuit, après les avoir surveillés quelques heures, Garak rentrera chez lui, à Sainte-Lucie.

Le second jour. Garak tente de se déguiser en facteur, en employé EDF-GDF ou en livreur de bois ou charbon pour pouvoir pénétrer dans la maison et trouver l’endroit où les vampires se cachent.

Le troisième jour. Si les vampires sont au même endroit, Garak rentre dans la maison, profitant d’une absence de son occupant habituel et tue les vampires.
Bien entendu, si les personnages déménagent pour aller dans une autre maison, tout est à refaire pour Garak, comme s’il s’agissait du second jour.

L’église des Pénitents

Située à l’ouest de la zone piétonne du centre-ville, c’est une petite église gothique datant de la fin du XVe siècle, bâtie sur des fondations romanes du XIe. La crypte, située sous le chœur, est accessible de l’intérieur, par une grille en métal fermée par un gros cadenas rouillé. La crypte n’est ni restaurée, ni ouverte à la visite et personne n’y va en temps normal, mis à part des rats et parfois quelques chats. La nuit, les grandes portes des Pénitents sont closes par une grosse serrure dont seuls le curé et la Jacquote, une vieille femme chargée de l’entretien de l’église, ont un double. Derrière le bâtiment, et donnant sur la sacristie, il y a une seconde por-te, beaucoup plus discrète, plus petite et plus facile à crocheter que la porte principale. Lorsque les vampires voudront rentrer dans l’église, à l’aube, le père Béranger y sera, en pleine prière. Seul, tout de noir vêtu et immobile dans l’obscurité, il est peu probable que les vampires le détectent.
De toute façon, c’est lui qui les interpellera lorsqu’ils forceront la grille de la crypte. Si l’action « dérape » et que les personnages abandonnent là le corps du curé, c’est à jacquote qui le découvrira et alertera la police. Cela risque de rendre la survie très difficile aux vampires, car Garak aura alors une raison officielle à invoquer pour fouiller ou faire perquisitionner l’endroit où il pense pouvoir les trouver.

Le second jour. Malheureusement pour Garak, et heureusement pour nos vampires, pendant la journée il y a toujours du monde à l’église... Quelques bigotes en mal de bénitier, des touristes bloqués (eux aussi) par les barrages de camions, des randonneurs scouts faisant le tour de France par les GR (chemins de Grande Ran-donnée). Il est donc impossible au loup-garou, ainsi qu’à qui que ce soit, d’entrer discrètement dans la crypte. Garak va se mettre en planque près de l’église, attendre la sortie nocturne des vampires et espérer qu’ils se séparent pour frapper. Il ne les attaquera de front que si ils s’en prennent aux gens de la ville, sinon il ne tient pas à prendre des risques inutiles.

Le troisième jour. L’église des Pénitents est l’endroit le plus sûr pour se reposer, à condition que les vampires ne commettent pas d’erreur... Si le père Béranger a été assassiné, par exemple, ou s’il est possible de démontrer à la police que quelqu’un de mal intentionné se cache dans la crypte (traces de sang, effraction très visible, etc.), Garak la fera intervenir. La police, en découvrant «plusieurs personnes dans un état proche du coma » dans la crypte, demandera à un médecin de les emmener à l’hôpital... et le soleil de juin fera le reste

L’Institution du Sacré-Cœur

C’est à la fois une école primaire et un collège qui regroupent toute la population d’âge scolaire de la ville et des environs. Elle est située juste derrière l’église des Pénitents. De jour, environ sept cents enfants et professeurs y travaillent. La nuit, cette institution mixte tenue par des religieuses, abrite une centaine de pensionnaires.
Hélène, la fille de Garak, en fait partie. A neuf ans, elle termine son CM2 et attend impatiemment les vacances pour aller chez son oncle, Gérard Ménégari, le responsable du parc animalier de Ste-Lucie.
L’établissement a été construit sur un long réseau de caves humides et pratiquement abandonnées dans lesquelles il devrait être très simple pour les personnages de se cacher pendant la journée. De nuit, ils auront bien entendu la possibilité de se nourrir dans les dortoirs, situés au deuxième et troisième étage du bâtiment principal.
Mais pour chaque enfant attaqué, si le jet d’un D100 indique 01, le hasard aura voulu qu’il s’agisse d’Hélène. A partir de cet instant, le but de Garak ne sera plus seulement de préserver Marvejols, mais de détruire les coupables. Il ne les lâchera plus. Même lorsqu’ils quitteront la ville, il les poursuivra avec sa meute jusqu’à Perpignan, ce qui peut donner des développements intéressants pour d’autres scénarios...

Le second jour. Garak se déguisera en livreur, en balayeur ou en éboueur pour pénétrer dans l’institution pendant la journée. Le soir, Hélène fera une petite fugue et ira chez son oncle, à SteLucie. Si les vampires sont à l’institution, ils la verront s’en aller. Mais Garak la remarquera aussi et il la protégera. Si les vampires ne sont pas à l’institution, mais qu’ils cherchent en ville de quoi manger, ils ont une chance sur deux de la repérer, et Garak avec eux, puisqu’il les surveille.

Le troisième jour. Si les personnages sont au même endroit, Garak rentre dans l’institution, car il est très facile de se cacher à la fois des enfants et des surveillants de l’établissement et tue les vampires.

L’hôpital Ste-Catherine

Hôpital et asile psychiatrique, Ste-Catherine n’a que vingt-cinq résidants permanents et environ autant d’infirmiers musclés. L’hôpital est géré par les religieuses du Sacré-Cœur, mais se présente exactement comme un centre médical classique, avec ses urgences, ses salles de soins, etc. Un parking réservé au personnel médical est construit sous les bâtiments principaux, et son système de ventilation et sa machinerie sont autant de recoins propices pour se cacher dans la journée.

Le second jour. En ambulancier ou en ouvrier d’une entreprise de dératisation, Garak pénètre dans les sous-sols et les parkings souterrains de l’hôpital pour localiser les vampires.

Le troisième jour. Si les vampires sont au même endroit, Garak pénètre dans l’hôpital et les tue. Il ne lui est pas difficile de rentrer dans les sous-sols sans rencontrer de membres du personnel hospitalier.

Hors de la ville

Si les personnages décident de sortir de Marvejols, pour continuer à pied leur voyage ou se nourrir, il est très important qu’ils restent groupés en permanence. S’ils quittent la ville après avoir commis un ou plusieurs meurtres, Garak sera impitoyable et les suivra sur environ 40 km, profitant de la moindre occasion pour les éliminer. Ensuite, il reprendra ce qu’il estime être «sa charge« et retournera auprès de sa fille.
Les personnages doivent comprendre que s’ils partent à pied avec l’intention de passer les barrages routiers et reprendre leur voyage ensuite, la faible durée des nuits ne leur permet pas d’aller très loin et qu’ils risquent d’avoir à passer une journée dans des conditions extrêmement difficiles. Au besoin, leur faire prendre conscience de la filature pour qu’ils choisissent de ne pas prendre ce risque (et vont-ils abandonner le beau van prêté par le prince de Paris ?).
Une possibilité est de se nourrir uniquement sur les barrages de routiers et d’agriculteurs. Garak estimera alors qu’il n’a pas à intervenir mais il les suivra quand même dans tous leurs déplacements, et il est sur son terrain.

Hélène

Cette orpheline, née de père inconnu, n’est pas réellement la nièce de Ménégari. C’est lui qui a recueilli cette brunette aux yeux verts à la mort de sa mère, une jeune fille de Marvejols, morte deux ans plus tôt dans accident de voiture. Hélène, dès qu’elle peut s’échapper du pensionnat du Sacré-Cœur, court au parc de Ste-Lucie. Contrairement à la majorité des enfants, elle n’a pas peur des loups, et n’hésite pas à rentrer, avec l’oncle Gérard, dans les enclos. Elle a un faible pour le chef de meute c’est le seul qui la laisse le toucher. C’est la fille de Garak, mais celui-ci a tout fait pour qu’elle l’ignore. Il préfère attendre de voir si elle a des «dispositions« pour se révéler à elle. Aujourd’hui, à neuf ans, rien ne permet de le déceler, mais elle héritera du patrimoine génétique de son père et deviendra, à l’adolescence, capable de se transformer en louve. Elle accompagnera alors Garak dans sa lutte contre le pourrissement de la planète.

Le parc des Loups du Gévaudan

Ste Lucie se trouve a 3 km au nord de Marvejols C’est là qu’a été aménagé un parc animalier de 4 hectares, à flanc de montagne dans la forêt, Il abrite une cinquantaine de loups originaires d’Europe et du Canada, dont certains sont nés àSte-Lucie. Les loups sont dans deux enclos, dont le plus grand occupe plus de 2 hectares. Là ils se retrouvent en quasi-liberté, dans un cadre proche de leur habitat naturel. Le petit enclos est réservé aux nouveau-nés ou aux nouveaux arrivants, encore en phase d’acclimatation. On peut aussi y voir une exposition fort bien documentée sur l’énigme de la Bête du Gévaudan.

Gérard Ménégari

C’est le responsable du parc, qu’il a fondé une dizaine d’années plus tôt. La cinquantaine alerte et burinée, c’est un bonhomme jovial, toujours à raconter une histoire, la sienne, celle de ses loups, de la création du parc, peu importe. Il est intarissable sur Canis lupus et la sauvegarde des espèces animales en voie d’extinction en général. Il affirme volontiers que la mauvaise réputation des loups est une machination créée dans le but de les exterminer, que les loups ne peuvent pas attaquer l’homme, tant ils en ont peur. La Bête du Gévaudan n’est pour lui qu’une mystification montée par un noble local pour couvrir les meurtres commis par le chien de guerre de son fils dégénéré. Il y a huit ans de cela, un loup est arrivé de lui-même et s’est mêlé à sa meute. Bien que très surpris de rencontrer un loup en liberté, il l’a bien entendu accepté. En quelques mois, l’animal est devenu le chef de la meute, incontesté depuis. Ce «nouveau s, c’est Garak, évidemment.
L’attitude de Ménégari, très amical envers ses loups, les défendant avec fougue et parlant d’eux comme des êtres humains et parfois mieux, n’hésitant pas à pénétrer, de jour comme de nuit, dans les enclos, pourra laisser croire aux personnages que c’est lui le garou... En fait, il n’en est rien. Si Ménégari est attaqué par les vampires, Carak le défendra, avec tous les membres de sa meute.

Le père Béranger

C’est tout à fait l’archétype du curé de campagne. Pour lui, Marvejols est une grande ville et il loue le Seigneur de lui en avoir confié la charge. Il passe le plus clair de son temps en prière dans son église, car les temps modernes font que peu de gens viennent, hélas, le déranger. En voyant les personnages tenter d’entrer par effraction dans la crypte, il est persuadé de pouvoir les en empêcher, simplement par sa présence. En aucun cas il ne sera violent. Il croit en la puissance de la parole de Dieu (en terme de jeu, attribuez-lui un niveau de Foi de 5). Cela devrait lui permettre, si les vampires se montrent à lui sous leur vraie nature, de les tenir en respect quelque temps, mais pas de leur échapper s’ils insistent. Ce niveau relativement bas tient compte du fait qu’il est très croyant, mais qu’il est totalement incrédule face aux créatures de la nuit. S’il en réchappe, son discours risque fort d’être tellement incohérent que personne ne pourra imaginer une seule seconde que ce sont des vampires qu’il a rencontrés... sauf Garak, bien sûr.

La Jacquote

Cette brave femme est une grenouille de bénitier-chef, qui passe son temps à l’église, au service de Dieu et du curé. Elle n’est jamais plus heureuse que quand elle cire les bancs et passe l’aspirateur dans la sacristie, ou encore quand elle repasse les soutanes du père Béranger. Si le prêtre disparaît, c’est elle qui remuera les foules pour Je retrouver. En cas de scène brutale dans l’église pendant la nuit, c’est elle qui en verra les conséquences le lendemain matin et qui alertera la police

Les autres

En ce qui concerne les caractéristiques des humains rencontrés dans ce scénario, basez-vous sur les quelques exemples donnés dans Vampire - La Mascarade. Ce sera le cas, par exemple, pour un policier, un infirmier ou un enseignant de l’institution du Sacré-Cœur, ou encore des routiers ou des commerçants. A priori, les policiers sont armés d’un revolver (.38 spécial) et la moitié des infirmiers ont une matraque courte à leur disposition. Quelques personnes en ville pourront posséder un fusil de chasse (utiliser la carabine comme type d’arme). Il en est de même sur les barrages de camionneurs et d’agriculteurs.

André Foussat
illustration: Rolland Barthélemy

1) Ils peuvent faire partie des Korrigans, le clan décrit dans notre hors-série spécial scénarios.
La réussite de « La ballade de l’oublié » expliquant que Villon leur confie la mission de ce présent scénario.

2) Souvenez-vous, c’est à cette époque que la France a été paralysée par la grève des routiers...