Cette
aventure est prévue pour 3 à 5 vampires débutants, mais pour joueurs
expérimentés. Pour la faire jouer, il est préférable d’avoir accès, en
plus du livret Vampire, à Werewolf. Les termes en anglais et en
italique, en particulier dans la description du PNJ principal,
proviennent de Werewolf. Partout où cela était possible, le terme
équivalent français issu de la traduction de Vampire a été employé.
L’argument
Le prince de Perpignan semble vouloir
chercher à François Villon, prince de Paris. Il lui a déjà envoyé
plusieurs lettres incendiaires et menaçantes, dans lesquelles il dit
n’être absolument pas satisfait de la façon dont lui, ainsi que
plusieurs autres princes de province, sont considérés par la communauté
des vampires parisiens. A la fois magnanime et peu désireux de
provoquer une lutte fratricide qui pourrait s’étendre à d’autres cités
françaises, François Villon a décidé de répondre personnellement au
prince de Perpignan. Plutôt que de le faire par la poste, il veut faire
un geste qui flattera le destinataire, et qui renouera avec les
traditions: il lui fera délivrer, en main propre, un message de paix
rédigé sous forme de poème. Il a besoin de messagers...
Les personnages des joueurs, tous Parisiens, sont choisis pour aller à
Perpignan délivrer ce document. Peu importe leurs clans (1),
car c’est a communauté toute entière qui est en péril. Pour simplifier
les choses, il suffit par exemple d’affirmer que le prince de Perpignan
est du clan du plus vieux des personnages-joueurs. Pour une telle
mission, qui consiste à porter un message, il n’est pas nécessaire
d’envoyer des personnages ni trop vieux, ni trop puissants, car elle
est « absolument sans le moindre danger ! »
Au programme des réjouissances
Cette aventure n’est pas un scénario
d’action. Il s’agira uniquement pour les personnages de survivre dans
un environnement qui leur est étranger et qui peut se révéler hostile,
s’ils ne contrôlent pas leurs actes.
L’action se situe dans les derniers jours de juin (jours longs, nuits
très courtes) 1992 (2).
Parmi les divers modes de transport possibles pour rallier Perpignan,
un seulement est « viable » pour des vampires: la route. Faites
remarquer aux personnages que l’avion est trop dangereux car il oblige
à se présenter à l’avance à l’aéroport, et comporte de gros risques de
retard en cette période de grève. S’ils insistent, ils réaliseront
qu’il est trop tard pour réserver, car en ce début de vacances, tous
les vols sont complets en direction du sud-ouest et de l’Espagne. Idem
pour la SNCF, les trains de nuit arrivent à Perpignan après le lever du
jour. Si nos vampires ne possèdent pas de voiture, et qu’ils le font
remarquer à François Villon, celui-ci leur confiera un de ses vans
personnels, frappé à ses armes.
Une fois en route, ils seront bloqués au milieu de la nuit pendant
la traversée des Cévennes par des barrages de poids lourds et/ou de
paysans en colère, ayant déversé plusieurs tonnes de marchandises
diverses (fruits, légumes, moutons, béton, machines à laver...) sur la
route. La situation ne semble pas vouloir se débloquer avant le lever
du soleil...
La seule solution qui leur est offerte (ce sont des citadins, ils
éviteront de dormir en rase campagne) est d’aller passer la journée
dans la petite bourgade la plus proche en attendant que la voie soit
libérée. Cette petite ville, Màrvejols, est le lieu de résidence d’un
loup-garou. Ce dernier, après avoir détecté la présence des vampires,
va tenter de les débusquer et éventuellement de les détruire. Chaque
jour d’immobilisation dans la ville verra une série d’actions qu’il
tentera dans ce sens. Ces actions seront fonction du lieu choisi par
les vampires pour passer leurs périodes diurnes. Si les personnages
passent plus de deux journées au même endroit, ils auront de grandes
chances d’être retrouvés et tués. Pour survivre, il faut qu’ils
déménagent toutes les nuits ou presque. Faites en sorte qu’ils se
rendent compte qu’ils sont surveillés, épiés, par quelqu’un ou quelque
chose qu’ils n’arrivent pas à définir, du moins au début. Ils seront
d’autant plus facilement détectables s’ils tuent des gens de la ville.
S’ils décident de dormir dans leur van, en pleine nature, le
loup-garou les localisera dès le premier jour et les tuera sans coup
férir...
Après trois jours, les barrages seront levés et les vampires,
s’ils ont survécu, pourront continuer leur voyage la nuit suivante,
sans problème... Le prince de Perpignan, ne désirant que se faire un
peu de publicité au sein de la communauté vampirique, recevra les
ambassadeurs de François Villon et répondra favorablement àson message
de paix
Marvejols
Après un voyage sans encombre depuis
Paris, l’oreille collée aux informations pour éviter les bouchons et
les barrages, les personnages se font bloquer à 200 km de Perpignan, en
pleine Lozère (un des départements les plus pauvres de France). Il est
presque 2 heures du matin et la ville la plus proche est Marvejols, à 3
kilomètres. Le soleil se levant à 5 heures, ils ont largement le temps
d’aller s’abriter en ville.
Marvejols compte environ six mille habitants, et le «
centre-ville » est relativement petit. On y trouve tous les commerces
normaux d’une petite agglomération, plusieurs bars et restaurants,
quelques médecins, une pharmacie, une station-service (dont les pompes
sont à sec, les camions de ravitaillement sont eux aussi bloqués sur
les routes), un hôtel, une église et un hôpital psychiatrique. Sur une
des places de la ville, se dresse une statue à la « mémoire » d’une
célébrité locale: la Bête du Gévaudan. C’est dans cette région, au
XVIIIe siècle, qu’un animal monstrueux (ressemblant fort à un énorme
loup d’après certains) fit une bonne centaine de victimes parmi la
population pastorale. La Bête fut abattue sans que l'énigme de son
identité soit révélée.
Les personnages ont en fait quatre possibilités de logement :
la cave d’une maison privée (habitée ou non);
la crypte de l’église des Pénitents;
les caves et les sous-sols de l’institution du Sacré-Cœur (un
pensionnat et un collège);
les sous-sols de l’hôpital Ste-Catherine.
Les deux derniers choix sont
intéressants pour les vampires, pour des raisons évidentes de source de
nourriture: un fou ou un enfant, venant déclarer qu’il a été attaqué
par un vampire, n’a aucune chance d’être pris au sérieux... En fait, on
le verra, seul l’asile est un bon choix pour se nourrir et l’église
pour se cacher.
Chef de bande...
Garak est un loup-garou qui vit à
Marvejols depuis quinze ans. C’est un paria parmi les siens car il n’a
pas suivi sa tribu quand celle-ci est partie dans les Alpes italiennes.
Elle s’apparentait aux Fils de Gaia (Children of Gaia) et cherchait
l’équilibre entre les hommes et les loups. Garak a vécu ses premières
années parmi les humains (c’est un Homid) et comprend parfaitement leur
mentalité et leurs façons d’être. Néanmoins, il est de nature sauvage
et guerrière (Ahroun), il sait, quand c’est nécessaire, passer à l’acte
et utiliser la force. Il y a huit ans, il a intégré la meute de loups
d’un parc animalier proche de Marvejols; un refuge et une cachette
idéaux pour lui. C’est désormais le chef de meute et il mène son
existence de loup parmi ses congénères et tente, dans la mesure de ses
moyens, de lutter pour l’environnement, contre la pollution et la
décadence, les cancers de la planète Terre, etc. (pour plus de détails,
consulter L’épreuve du Feu sur Werewolf p. 36).
Garak n’est resté à Marvejols que dans un seul but, celui de
protéger et surveiller ses enfants. Les garous ne peuvent se reproduire
entre eux, ils peuvent par contre avoir des enfants soit avec des
humains soit avec des loups. Une fois sur dix, leur descendance sera
garou, mais la transformation ne sera détectable qu’à l’adolescence. Le
gène étant récessif, il n’est pas impossible que les petits-enfants, ou
arrière-petits-enfants soient eux-mêmes des garous. C’est la raison
pour laquelle les garous surveillent attentivement leur descendance. En
tant que mâle dominant de sa meute, Garak est le seul à pouvoir
procréer, il y a donc plusieurs garous potentiels parmi ses
enfants-loups. Mais il surveille particulièrement Hélène, sa fille née
d’une humaine (voir plus loin). Il a en quelque sorte étendu sa
protection à l’ensemble de la ville et veut faire en sorte que la
future communauté de loups-garous, qui ne manquera pas de s’établir
dans la région, y vive dans de bonnes conditions.
Quand il se déplace sous forme humaine, il prend l’identité d’un
ouvrier agricole saisonnier, pour passer inaperçu et ne pas éveiller la
curiosité.
Garak n’a jamais été confronté à
des vampires. C’est la première fois qu’il en passe à sa portée, mais
il sait d’instinct qu’ils sont « mauvais ». Malgré tout, il n’attaquera
pas forcément au premier contact, il voudra les étudier attentivement
avant de frapper. Peut-être même a-t-il des scrupules d’attaquer le
premier des êtres qui n’ont, pour le moment, rien fait de répréhensible
sur son territoire.
En termes de jeu, si Garak demande aux loups de la meute de
Ste-Lucie de le suivre pour aller chasser les vampires hors des enclos
du parc, seulement vingt sur les cinquante le suivront. Les autres
préféreront rester à l’abri, nourris et logés par Gérard Ménégari
Passent les jours et les nuits...
La première journée ne pose aucun
problème aux personnages, si ce n’est qu’ils sont repérés par le
loup-garou grâce à son pouvoir Sense Wyrm. Sous forme humaine, Garak
vient souvent regarder sa fille jouer dans la cour de l’institution du
Sacré-Cœur.
Chaque lieu où les vampires peuvent se cacher durant la journée
est décrit de façon sommaire, avec les actions entreprises par Garak si
ils y séjournent un, deux, trois jours ou plus.
Garak
Force 4 Charisme 2 Perception 4
Dextérité 3 Manipulation 1 Intelligence 2
Vigueur 4 Apparence 2 Astuce 2
Talents : Vigilence 4, Spors 2, Bagarre 4, Esquive 3, Intimidation 2,
Primal-Urge 2
Compétences : Animaux 2, Furtivité 3, Survie 3, Commandement 2
Connaissances : Investigation 3, Rituels 1, Soins vétérinaires 2
(c'est à dire l'équivalent de médecine mais appliqué aux animaux
seulement), Occultisme 1
Dons : Smell of Man, Razor Claws, Sense Wyrm, The Falling Touch, Resist
Pain, Mother's Touch, Luna's Armor
Gnosis 4, Rage 6, Volonté 7
Une maison particulière
La majorité des maisons ne possède
qu’un seul étage, s’ouvrent sur un jardin à l’arrière et ont une cave.
Les habitants utilisent la cave pour stocker du bois, du charbon, du
vin ou des conserves. Les vampires devront faire en sorte de ne pas
être découverts par les occupants habituels de la maison durant la
journée. A eux de trouver le meilleur moyen. La vie diurne d’un
vampire, solitaire ou non, mais (arawayfrom home, n’est pas toujours un
partie de plaisir...
L’après-midi du premier jour, Garak, de passage en ville, sentira
l’odeur des vampires et prendra le reste de la journée à les localiser.
Le soir, il se cachera dans les environs et les verra sortir (les
vampires le repéreront ou non, en fonction de leurs capacités). Il est
clair qu’il ne les attaquera pas à ce moment-là: de nuit et seul contre
plusieurs, il sait qu’il n’a aucune chance. Un peu plus tard dans la
nuit, après les avoir surveillés quelques heures, Garak rentrera chez
lui, à Sainte-Lucie.
Le second jour. Garak tente de se déguiser en facteur, en
employé EDF-GDF ou en livreur de bois ou charbon pour pouvoir pénétrer
dans la maison et trouver l’endroit où les vampires se cachent.
Le troisième jour. Si les vampires sont au même endroit, Garak
rentre dans la maison, profitant d’une absence de son occupant habituel
et tue les vampires.
Bien entendu, si les personnages déménagent pour aller dans une
autre maison, tout est à refaire pour Garak, comme s’il s’agissait du
second jour.
L’église des Pénitents
Située à l’ouest de la zone piétonne
du centre-ville, c’est une petite église gothique datant de la fin du
XVe siècle, bâtie sur des fondations romanes du XIe. La crypte, située
sous le chœur, est accessible de l’intérieur, par une grille en métal
fermée par un gros cadenas rouillé. La crypte n’est ni restaurée, ni
ouverte à la visite et personne n’y va en temps normal, mis à part des
rats et parfois quelques chats. La nuit, les grandes portes des
Pénitents sont closes par une grosse serrure dont seuls le curé et la
Jacquote, une vieille femme chargée de l’entretien de l’église, ont un
double. Derrière le bâtiment, et donnant sur la sacristie, il y a une
seconde por-te, beaucoup plus discrète, plus petite et plus facile à
crocheter que la porte principale. Lorsque les vampires voudront
rentrer dans l’église, à l’aube, le père Béranger y sera, en pleine
prière. Seul, tout de noir vêtu et immobile dans l’obscurité, il est
peu probable que les vampires le détectent.
De toute façon, c’est lui qui les interpellera lorsqu’ils
forceront la grille de la crypte. Si l’action « dérape » et que les
personnages abandonnent là le corps du curé, c’est à jacquote qui le
découvrira et alertera la police. Cela risque de rendre la survie très
difficile aux vampires, car Garak aura alors une raison officielle à
invoquer pour fouiller ou faire perquisitionner l’endroit où il pense
pouvoir les trouver.
Le second jour. Malheureusement pour Garak, et heureusement
pour nos vampires, pendant la journée il y a toujours du monde à
l’église... Quelques bigotes en mal de bénitier, des touristes bloqués
(eux aussi) par les barrages de camions, des randonneurs scouts faisant
le tour de France par les GR (chemins de Grande Ran-donnée). Il est
donc impossible au loup-garou, ainsi qu’à qui que ce soit, d’entrer
discrètement dans la crypte. Garak va se mettre en planque près de
l’église, attendre la sortie nocturne des vampires et espérer qu’ils se
séparent pour frapper. Il ne les attaquera de front que si ils s’en
prennent aux gens de la ville, sinon il ne tient pas à prendre des
risques inutiles.
Le troisième jour. L’église des Pénitents est l’endroit le
plus sûr pour se reposer, à condition que les vampires ne commettent
pas d’erreur... Si le père Béranger a été assassiné, par exemple, ou
s’il est possible de démontrer à la police que quelqu’un de mal
intentionné se cache dans la crypte (traces de sang, effraction très
visible, etc.), Garak la fera intervenir. La police, en découvrant
«plusieurs personnes dans un état proche du coma » dans la crypte,
demandera à un médecin de les emmener à l’hôpital... et le soleil de
juin fera le reste
L’Institution du Sacré-Cœur
C’est à la fois une école primaire et
un collège qui regroupent toute la population d’âge scolaire de la
ville et des environs. Elle est située juste derrière l’église des
Pénitents. De jour, environ sept cents enfants et professeurs y
travaillent. La nuit, cette institution mixte tenue par des
religieuses, abrite une centaine de pensionnaires.
Hélène, la fille de Garak, en fait partie. A neuf ans, elle
termine son CM2 et attend impatiemment les vacances pour aller chez son
oncle, Gérard Ménégari, le responsable du parc animalier de Ste-Lucie.
L’établissement a été construit sur un long réseau de caves
humides et pratiquement abandonnées dans lesquelles il devrait être
très simple pour les personnages de se cacher pendant la journée. De
nuit, ils auront bien entendu la possibilité de se nourrir dans les
dortoirs, situés au deuxième et troisième étage du bâtiment principal.
Mais pour chaque enfant attaqué, si le jet d’un D100 indique 01,
le hasard aura voulu qu’il s’agisse d’Hélène. A partir de cet instant,
le but de Garak ne sera plus seulement de préserver Marvejols, mais de
détruire les coupables. Il ne les lâchera plus. Même lorsqu’ils
quitteront la ville, il les poursuivra avec sa meute jusqu’à Perpignan,
ce qui peut donner des développements intéressants pour d’autres
scénarios...
Le second jour. Garak se déguisera en livreur, en balayeur ou
en éboueur pour pénétrer dans l’institution pendant la journée. Le
soir, Hélène fera une petite fugue et ira chez son oncle, à SteLucie.
Si les vampires sont à l’institution, ils la verront s’en aller. Mais
Garak la remarquera aussi et il la protégera. Si les vampires ne sont
pas à l’institution, mais qu’ils cherchent en ville de quoi manger, ils
ont une chance sur deux de la repérer, et Garak avec eux, puisqu’il les
surveille.
Le troisième jour. Si les personnages sont au même endroit,
Garak rentre dans l’institution, car il est très facile de se cacher à
la fois des enfants et des surveillants de l’établissement et tue les
vampires.
L’hôpital Ste-Catherine
Hôpital et asile psychiatrique,
Ste-Catherine n’a que vingt-cinq résidants permanents et environ autant
d’infirmiers musclés. L’hôpital est géré par les religieuses du
Sacré-Cœur, mais se présente exactement comme un centre médical
classique, avec ses urgences, ses salles de soins, etc. Un parking
réservé au personnel médical est construit sous les bâtiments
principaux, et son système de ventilation et sa machinerie sont autant
de recoins propices pour se cacher dans la journée.
Le second jour. En ambulancier ou en ouvrier d’une entreprise
de dératisation, Garak pénètre dans les sous-sols et les parkings
souterrains de l’hôpital pour localiser les vampires.
Le troisième jour. Si les vampires sont au même endroit, Garak
pénètre dans l’hôpital et les tue. Il ne lui est pas difficile de
rentrer dans les sous-sols sans rencontrer de membres du personnel
hospitalier.
Hors de la ville
Si
les personnages décident de sortir de Marvejols, pour continuer à pied
leur voyage ou se nourrir, il est très important qu’ils restent groupés
en permanence. S’ils quittent la ville après avoir commis un ou
plusieurs meurtres, Garak sera impitoyable et les suivra sur environ 40
km, profitant de la moindre occasion pour les éliminer. Ensuite, il
reprendra ce qu’il estime être «sa charge« et retournera auprès de sa
fille.
Les personnages doivent comprendre que s’ils partent à pied
avec l’intention de passer les barrages routiers et reprendre leur
voyage ensuite, la faible durée des nuits ne leur permet pas d’aller
très loin et qu’ils risquent d’avoir à passer une journée dans des
conditions extrêmement difficiles. Au besoin, leur faire prendre
conscience de la filature pour qu’ils choisissent de ne pas prendre ce
risque (et vont-ils abandonner le beau van prêté par le prince de Paris
?).
Une possibilité est de se nourrir uniquement sur les barrages
de routiers et d’agriculteurs. Garak estimera alors qu’il n’a pas à
intervenir mais il les suivra quand même dans tous leurs déplacements,
et il est sur son terrain.
Hélène
Cette orpheline, née de père inconnu,
n’est pas réellement la nièce de Ménégari. C’est lui qui a recueilli
cette brunette aux yeux verts à la mort de sa mère, une jeune fille de
Marvejols, morte deux ans plus tôt dans accident de voiture. Hélène,
dès qu’elle peut s’échapper du pensionnat du Sacré-Cœur, court au parc
de Ste-Lucie. Contrairement à la majorité des enfants, elle n’a pas
peur des loups, et n’hésite pas à rentrer, avec l’oncle Gérard, dans
les enclos. Elle a un faible pour le chef de meute c’est le seul qui la
laisse le toucher. C’est la fille de Garak, mais celui-ci a tout fait
pour qu’elle l’ignore. Il préfère attendre de voir si elle a des
«dispositions« pour se révéler à elle. Aujourd’hui, à neuf ans, rien ne
permet de le déceler, mais elle héritera du patrimoine génétique de son
père et deviendra, à l’adolescence, capable de se transformer en louve.
Elle accompagnera alors Garak dans sa lutte contre le pourrissement de
la planète.
Le parc des Loups du Gévaudan
Ste Lucie se trouve a 3 km au nord de
Marvejols C’est là qu’a été aménagé un parc animalier de 4 hectares, à
flanc de montagne dans la forêt, Il abrite une cinquantaine de loups
originaires d’Europe et du Canada, dont certains sont nés àSte-Lucie.
Les loups sont dans deux enclos, dont le plus grand occupe plus de 2
hectares. Là ils se retrouvent en quasi-liberté, dans un cadre proche
de leur habitat naturel. Le petit enclos est réservé aux nouveau-nés ou
aux nouveaux arrivants, encore en phase d’acclimatation. On peut aussi
y voir une exposition fort bien documentée sur l’énigme de la Bête du
Gévaudan.
Gérard Ménégari
C’est le responsable du parc, qu’il a
fondé une dizaine d’années plus tôt. La cinquantaine alerte et burinée,
c’est un bonhomme jovial, toujours à raconter une histoire, la sienne,
celle de ses loups, de la création du parc, peu importe. Il est
intarissable sur Canis lupus et la sauvegarde des espèces animales en
voie d’extinction en général. Il affirme volontiers que la mauvaise
réputation des loups est une machination créée dans le but de les
exterminer, que les loups ne peuvent pas attaquer l’homme, tant ils en
ont peur. La Bête du Gévaudan n’est pour lui qu’une mystification
montée par un noble local pour couvrir les meurtres commis par le chien
de guerre de son fils dégénéré. Il y a huit ans de cela, un loup est
arrivé de lui-même et s’est mêlé à sa meute. Bien que très surpris de
rencontrer un loup en liberté, il l’a bien entendu accepté. En quelques
mois, l’animal est devenu le chef de la meute, incontesté depuis. Ce
«nouveau s, c’est Garak, évidemment.
L’attitude de Ménégari, très amical envers ses loups, les
défendant avec fougue et parlant d’eux comme des êtres humains et
parfois mieux, n’hésitant pas à pénétrer, de jour comme de nuit, dans
les enclos, pourra laisser croire aux personnages que c’est lui le
garou... En fait, il n’en est rien. Si Ménégari est attaqué par les
vampires, Carak le défendra, avec tous les membres de sa meute.
Le père Béranger
C’est tout à fait l’archétype du curé
de campagne. Pour lui, Marvejols est une grande ville et il loue le
Seigneur de lui en avoir confié la charge. Il passe le plus clair de
son temps en prière dans son église, car les temps modernes font que
peu de gens viennent, hélas, le déranger. En voyant les personnages
tenter d’entrer par effraction dans la crypte, il est persuadé de
pouvoir les en empêcher, simplement par sa présence. En aucun cas il ne
sera violent. Il croit en la puissance de la parole de Dieu (en terme
de jeu, attribuez-lui un niveau de Foi de 5). Cela devrait lui
permettre, si les vampires se montrent à lui sous leur vraie nature, de
les tenir en respect quelque temps, mais pas de leur échapper s’ils
insistent. Ce niveau relativement bas tient compte du fait qu’il est
très croyant, mais qu’il est totalement incrédule face aux créatures de
la nuit. S’il en réchappe, son discours risque fort d’être tellement
incohérent que personne ne pourra imaginer une seule seconde que ce
sont des vampires qu’il a rencontrés... sauf Garak, bien sûr.
La Jacquote
Cette brave femme est une grenouille
de bénitier-chef, qui passe son temps à l’église, au service de Dieu et
du curé. Elle n’est jamais plus heureuse que quand elle cire les bancs
et passe l’aspirateur dans la sacristie, ou encore quand elle repasse
les soutanes du père Béranger. Si le prêtre disparaît, c’est elle qui
remuera les foules pour Je retrouver. En cas de scène brutale dans
l’église pendant la nuit, c’est elle qui en verra les conséquences le
lendemain matin et qui alertera la police
Les autres
En ce qui concerne les
caractéristiques des humains rencontrés dans ce scénario, basez-vous
sur les quelques exemples donnés dans Vampire - La Mascarade. Ce sera
le cas, par exemple, pour un policier, un infirmier ou un enseignant de
l’institution du Sacré-Cœur, ou encore des routiers ou des commerçants.
A priori, les policiers sont armés d’un revolver (.38 spécial) et la
moitié des infirmiers ont une matraque courte à leur disposition.
Quelques personnes en ville pourront posséder un fusil de chasse
(utiliser la carabine comme type d’arme). Il en est de même sur les
barrages de camionneurs et d’agriculteurs.
André Foussat
illustration: Rolland Barthélemy
1) Ils peuvent faire partie des
Korrigans, le clan décrit dans notre hors-série spécial scénarios.
La réussite de « La ballade de l’oublié » expliquant que Villon leur
confie la mission de ce présent scénario.
2) Souvenez-vous, c’est à cette époque que la France a été paralysée
par la grève des routiers...