Dans la matinée du 25 mai 1920, cinq personnes se rendent à
Southampton pour occuper les cabines de première classe qui leur ont
été réservées à bord du navire de la « Royal Mail Line », la malle
poste des Indes. Ces cinq personnes, parmi plusieurs centaines de
passagers, nous intéressent tout particulièrement car elles sont les
protagonistes principaux de cette aventure. Leurs rôles doivent être
confiés à des joueurs qui tireront eux-mêmes les caractéristiques de
ces personnages. D'autres personnes passionnantes embarquent ce
jour-là. Leurs billets de première classe les amènent naturellement à
se voir convier à la table du capitaine durant la traversée. Ce sont
les personnages non joueurs qui sont décrits à la suite des personnages
joués.
La durée prévue pour le voyage est de 30 jours, avec escales à
Port Saïd, Suez, Aden et Calcutta pour finir. Lorsqu'il lève l'ancre,
le paquebot de la malle des Indes entraîne avec lui nos cinq Anglais
vers un destin au goût de sang et d'horreur...
Background des Personnages Joueurs
Le chasseur de gros gibier
C'est un coureur de brousse. Lors d'un de ses passages à
Londres, il remarqua une jeune femme brune, aux traits parfaits, et la
suivit. Il fut rapidement intrigué en la voyant s'engager dans des
quartiers peu recommandables et la curiosité remplaça bien vite ses
premières motivations. Cependant, au détour d'une rue, alors qu'il
s'attendait à voir devant lui le dos de sa charmante guide, il reçut
avec horreur la charge d'un tigre en furie, en plein Soho, et ne dut la
vie qu'à l'arrivée providentielle de badauds qui firent fuir l'animal.
Gravement blessé lors de l'accident, il se réveilla dans une chambre
inconnue et eut la surprise de reconnaître, en la personne de son
infirmière, la jeune femme qu'il suivait avant le drame. Durant les
deux semaines que dura sa convalescence, il ne lui arracha pas un mot.
Une fois guéri, elle le drogua et le fit conduire dans un hôpital
public. Il ne retrouva jamais sa charmante hôtesse et garda depuis
cette aventure une fascination morbide à l'égard des tigres. Il a
décidé, coûte que coûte, de partir en Inde. Son but : la chasse au
tigre. Il a trouvé en la personne du Lord un sponsor de choix et a
résolu d'en profiter pour exorciser son obsession.
Lord N.
C'est un dilettante, amateur de sensations fortes et
d'aventures exotiques. Au grand scandale de sa famille et de ses
proches, il est revenu marié d'une de ses expéditions. Sa femme est une
de ces sauvages de Françaises, au caractère affirmé, à la langue bien
pendue et aux goûts dispendieux. « Une aventurière », dit-on dans les
milieux généralement bien informés. Le Lord ne connaît pas les Indes et
a choisi d'offrir une chasse au tigre à son épouse pour leurs cinq ans
de mariage.
Lady N.
Fille d'un aventurier plus ou moins trafiquant, Lady N. allie à
son sens de la survie un goût immodéré pour le luxe. C'est toutefois
une passionnée : l'anticonformisme et les émotions fortes sont les
traits marquants de son caractère. Tout son charme, aux yeux de son
britannique époux, tient à la délicate alliance de son caractère bien
français à un solide fond d'humour noir, très anglais aux dires de ce
dernier.
L'archéologue
La vie de cet homme est vouée à l'étude de l'architecture
orientale sacrée. Le but de son voyage est l'étude des sites urbains du
troisième millénaire, la fameuse civilisation de l'Indus, et des
temples rupestres des Indes. Il est absorbé dans ses travaux en
permanence et ne quitte ses livres et ses écrits que lorsque des
événements en rapport avec la civilisation indienne (architecte,
religion), surviennent.
Il a personnellement élaboré une théorie sur certaines sculptures
de créatures mihumaines mi-animales, qui hantent quelques-uns uns des
bas reliefs de ces temples souterrains et dont on lui a fait la
description. Cette théorie suppose que les dieux indiens, lorsque le
danger est grand pour eux de voir leurs zones d'activités souillées,
donnent à leurs fidèles, humains, la possibilité de prendre la forme
d'animaux sauvages capables de ravages effroyables. Malgré la précision
de certains textes anciens et la concordance avec des faits récents,
ces hypothèses effraient trop notre scientifique pour qu'il en fasse
part à un auditoire dont il prévoit aisément l'hilare incrédulité.
Le médecin
Ce jeune docteur, après une courte expérience dans la banlieue
ouvrière de Londres, s'est senti d'un coup submergé par des plus
grandes ambitions. Devant son avenir bouché, il a choisi l'exil dans
les Indes Orientales et rêve de découvrir sur place les causes et les
remèdes des principaux fléaux de cette région du monde. Il a rencontré
par hasard Lord N. et s'est arrangé pour l'accompagner aux Indes au
titre de médecin particulier. Il n'a pas l'intention de retourner en
Angleterre avant d'avoir abouti dans les recherches qu'il entreprendra
sitôt l'expédition terminée.
Background des Personnages Non Joueurs
Le colonel
C'est la première victime de ce scénario. Représentant du
pouvoir colonisateur britannique, il est la cible évidente de tout
fanatique indépendantiste. Son physique est caractéristique de
l'officier de Sa Majesté. On le retrouvera à l'avant du paquebot, la
gorge arrachée, cinq jours avant l'arrivée à Calcutta.
La femme du colonel
Le contraire d'une hystérique ; cette femme, généralement
effacée en présence de son mari, saura montrer de quelle trempe sont
les Anglaises. Elle mène d'office son enquête et fait peu de cas des
remontrances que pourrait lui attirer sa détermination.
La fille du colonel
Très pratique, fiancée à un jeune officier de l'armée des
Indes, Elisabeth est le modèle de la jeune fille de bonne famille. Un
seul incident peut ternir la réputation de ce modèle : après une
algarade avec le missionnaire blanc, peu après le départ, elle a choisi
le missionnaire indien comme confesseur, au grand dam de ses parents.
Ces derniers n'ont cependant rien fait pour contrarier cette pieuse
fréquentation, malgré l'origine du prêtre. Le chapitre « missionnaire
indien » expliquera pourquoi le tigre et cette jeune fille ne sont
qu'un seul et même être. Mc Untire, propriétaire terrien De retour
d'Ecosse où l'appelait une histoire d'héritage, il regagne sa
plantation de thé, aux abords de Gauhati. C'est un homme solide, avare
de son assistance, de ses paroles et de son sourire. Son air sombre
n'incite pas à la discussion, mais il sera finalement toujours
disponible pour aider ses compatriotes en cas de difficultés graves.
Le mage indien
Ce mage appartient à la race Sikh. Ce peuple mêle étroitement
guerre et religion. Dans ses conditions, l'aspect terrible de ses
membres est parfaitement compréhensible. Le mage ne fait pas exception
à la règle. C'est cependant un homme cultivé, possédant de solides
connaissances universitaires. Son statut social et son billet de
première classe lui ont ouvert l'accès à la table du commandant, mais
il n'y est pas spécialement bienvenu. Le but de son voyage en occident
reste un mystère pour les voyageurs et l'homme écoute plus qu'il ne
parle. Seule une extrême violence pourra l'amener à parler de son motif
de voyage : l'inspection spirituelle des communautés Sikhs en Grande-
Bretagne. Rien de plus ! Il quittera les passagers du paquebot à
Calcutta pour se rendre au temple d'or d'Amritsar.
Le missionnaire blanc
Le Révérend père D. Garrick rejoint la mission de Gauhati, dans
l'Assam, en compagnie du Révérend Pandi Ganikor. Si on l'interroge au
sujet du différend qui s'est instauré entre lui et la fille du colonel,
il s'abritera derrière le secret de la confession, pour ne pas avouer
qu'il jalouse l'emprise de son compagnon indien sur la jeune fille
Le missionnaire indien
Pandi Ganikor a fait ses études au séminaire anglican des
missions de l'empire britannique. Nommé à Gauhati, il partit rejoindre
le paquebot, un de ces beaux matins brumeux, si caractéristiques de la
région de Southampton. Il n'arriva jamais. Il avait été repéré quelques
semaines auparavant par un fanatique indien indépendantiste, recherché
par Scotland Yard. Celui-ci avait conçu le plan de rejoindre son pays
en se substituant à ce prêtre renégat. Suivant la voie de Kali, il
étrangla Ganikor alors que celui-ci se rendait vers le bateau, puis il
prit sa place.
Pandi Ganikor n'étant pas connu du R.P. D. Garrick; le rebelle
Taji Hamouni passa sans problème pour sa victime. Il a acquis les
connaissances religieuses nécessaires à la pratique de son sacerdoce,
mais c'est avant tout un prêtre de Kali et un adorateur de Krishna le
Noir. Il possède un pouvoir de contrôle mental assez poussé, dont il a
profité pour subjuguer la fille du colonel anglais. Le moment venu, il
l'a transformée en tigre et l'a lancée sur son père. Il accomplira le
voyage avec toute la troupe, jusqu'à la mission. Il recontactera les
fidèles rebelles du temple détruit de Krishna et organisera le
massacre.
La malle poste des Indes
Le voyage jusqu'à Port Saïd se passe sans histoires. Une escale
de deux jours étant prévue dans cette ville, les aventuriers pourront
souhaiter se rendre quelque part. Il est possible d'effectuer l'aller-
retour jusqu'au Caire ou Alexandrie durant les deux jours. Un jeune
Américain demeurant à Port Saïd loue volontiers ses services et son
avion (bimoteur six places) pour des excursions. Il s'agit d'un jeune
fou décidé à s'enrichir rapidement, tout en menant une existence
aventureuse. Son avion sert à de nombreux trafics, mais l'insouciance
du jeune homme le protège du masque maléfique qui marque si souvent ce
type d'homme. Il dispose d'une autonomie de 250 km et n'ira au bout de
son carburant que s'il est sûr d'en trouver au terme du trajet.
Cette escale à Port Saïd peut servir de prétexte à nombre
d'aventures. Si les monuments de la vallée des Rois ne sont pas
accessibles, la distance étant trop grande, il reste possible de
visiter de nombreux endroits particulièrement édifiants, comme le
quartier des libraires, proche d'Al-Azhar Madrasa, au Caire, la plus
ancienne université du monde.
Le bateau quitte Port Saïd deux jours après son arrivée et entame
le passage du canal de Suez. Il s'arrête pour une escale d'une journée
dans la ville. Il est possible que des retombées de l'excursion
précédente surviennent à ce moment. Une journée de halte, c'est bien
peu, et sans doute nos héros se contenteront- ils de visiter Suez.
L'étape suivante est Aden, capitale du protectorat britannique
d'Aden. Cette ville doit la particularité de son caractère à sa
situation géographique : elle se trouve à la frontière des mondes
africains et arabes. Malgré la Mer Rouge, obstacle naturel, la
population est extrêmement mêlée. Dans les souks d'Aden, le miracle et
l'horreur se côtoient, à l'image des populations. Il est toujours
possible d'y trouver son bonheur, ou son malheur. L'escale de deux
jours devrait sembler courte aux passagers, mais sait-on jamais...
peut-être la trouveront-ils trop longue à leur goût.
Le voyage se poursuit tranquillement jusqu'au soir du deuxième
jour de navigation, alors que le paquebot aura déjà croisé au large de
Socotora. Durant le repas, auquel le colonel - pourtant si ponctuel -
ne s'est pas encore joint, un steward affolé s'approche du capitaine et
lui parle à l'oreille. Un jet de Psychologie réussi permettra de voir
que le steward est en proie à une vive émotion et qu'il refrène mal sa
terreur. Sitôt entendu les quelques mots que lui chuchote l'homme, le
capitaine pâlit et se lève précipitamment. Son regard pèse
particulièrement sur la femme et la fille du colonel, tandis qu'il
prononce difficilement quelques mots d'excuse à l'intention de ses
hôtes. Il disparaît rapidement à la suite du messager, après avoir
demandé au médecin de bord de l'accompagner. Si une personne tente de
les suivre, elle sera poliment, mais fermement, priée de s'en abstenir.
1) Le capitaine et le médecin sont suivis discrètement.
Ils ne font pas particulièrement attention et sont faciles à pister. Le
poursuivant les verra s'arrêter au centre d'un attroupement de
passagers, difficilement contenus par des membres de l'équipage.
L'autorité du capitaine a, semble- t-il, plus d'effet, mais une dizaine
de curieux se tiennent toujours aux aguets. Le poursuivant assistera
alors à la scène suivante : les deux officiers s'approchent d'une forme
recouverte d'une bâche et soulèvent celle-ci. Le corps du colonel
apparaît alors sous la lumière électrique des lampes de coursive, la
gorge horriblement arrachée. Cette vue provoque la perte d'un point de
Santé Mentale, à moins de réussir un jet de dés sous la SAN. Il n'y a
aucun témoin du meurtre parmi les curieux.
2) Personne ne suit les officiers. Le second prend la
place du capitaine et le repas se termine sans les deux hommes. Deux
heures après l'incident, le capitaine et le second viennent frapper à
la porte de la cabine du colonel. Ils informent sa femme qu'elle est
désormais veuve. Pendant ce temps, le médecin de bord se rend à la
cabine du docteur londonien et le prie de le suivre et de se préparer à
un choc. Il lui annonce la mort du colonel et lui parle de la blessure.
Il l'emmène ensuite auprès du cadavre et lui demande son opinion. Il
assouvira facilement la curiosité du docteur. Il ressort de leur
conversation que seule une bête fauve aurait pu commettre une telle
blessure. A la connaissance du médecin de bord, il n'existe aucun
animal susceptible de provoquer de tels dommages sur le navire. Ces
conclusions sont suffisamment affolantes pour provoquer chez les deux
hommes la perte de 1D3 points de Santé Mentale. Un jet de dés réussi
sous la SAN leur permettra de ne perdre qu'un point.
Le lendemain, alors qu'il ne reste que quatre jours avant
d'arriver à Calcutta, le responsable du troisième pont signale un cas
de délire. Il s'agit d'un homme qui prétend avoir vu un tigre énorme se
jeter sur le colonel et lui ouvrir la gorge d'un claquement de
mâchoires. Bien que le médecin ait conclu à ta mort par morsure de
fauve, cette hypothèse reste improbable, car il n'y a pas la moindre
trace de tigre à bord. Sur les lieux du meurtre, le talent Trouver
Objet Caché permettra de découvrir des poils jaunes dans une des lames
du parquet. Le talent Zoologie permettra de déterminer qu'il s'agit de
poils de tigre. Il sera alors possible (Trouver Objet Caché une seconde
fois) de déceler des traces de griffes sur le parquet, tout près de
l'endroit où le corps a été découvert... Jusqu'à l'arrivée du bateau à
Calcutta, le cadavre sera conservé dans une chambre froide. Les hommes
de la sécurité du bord mèneront une enquête acharnée, mais le seul
témoin semble être l'homme délirant du troisième pont. Aucun tigre ne
sera trouvé à bord. Si les aventuriers s'intéressent aux réactions des
personnages nonjoueurs, ils se rendront compte des détails suivants :
la femme du colonel s'avère être une femme de tête. Elle harcèle tout
le monde, ne perd pas de temps en vaines lamentations, et délaisse sa
fille la plupart du temps.
Cette dernière est d'ailleurs en proie à un accès de religiosité
et profite du temps libre accordé pour le passer avec le faux
missionnaire indien. Un jet de dès réussi sous le talent Psychologie
permettra de voir que celui-ci semble ravi. La mort du colonel ferait-
elle son bonheur ? Sans doute est-elle responsable du redoublement de
piété de sa fille, mais un religieux ne pourrait se satisfaire d'un
résultat obtenu à un tel prix. Sans doute l'homme d'église a-t-il
quelque idée peu avouable en tête. Le missionnaire anglais est, quant à
lui, très troublé. Si on lui parle de cette affaire, il ne pourra
s'empêcher de mettre l'accent sur la conduite trouble de la jeune fille
et de son homologue indien. Il fera remarquer que la fille du colonel
était arrivée au dîner en retard, l'air curieusement absent, et que le
missionnaire indien semble particulièrement ravi de sa présence assidue
à ses côtés. Il est cependant évident que cet Anglais est malade de
jalousie et que ses propres sentiments sont peu dignes d'un pasteur de
foi.
L'Ecossais ne semble pas affecté outre mesure, mais le mage
indien est très intrigué par cette histoire de tigre. Il se refusera
toutefois à dire quoi que ce soit.
Le témoin du meurtre, s'il est interrogé par les aventuriers leur
apparaîtra comme un être mentalement touché, mais sincère. Il prétend
avoir vu un tigre se jeter sur le vieil homme, lui ouvrir la gorge avec
ses crocs, puis disparaître d'un bond, comme il était venu. Cet homme a
en horreur tous les types de fourrure et exècre les poils, sous quelque
forme que ce soit (Doraphobie aggravée). Dès l'arrivée au port de
Calcutta, la police monte à bord et interroge tous les habitués de la
table du capitaine, puis les autres voyageurs. Au cours de
l'interrogatoire, Lord N. reçoit une invitation pour la soirée donnée
par le Vice-roi en l'honneur de l'anniversaire de sa femme. La
colonelle et sa fille y sont également conviées. Malgré le chagrin qui
les frappe, elles se rendent à la fête.
Chez le Vice-roi
Le Palais du Vice-roi est l'un des plus beaux de Calcutta. Le
vaste édifice est cerné de jardins merveilleux que la douce tiédeur de
la nuit invite à fréquenter. Cependant, les nouveaux venus sont avertis
que la mousson est arrivée depuis quelques jours et que les pluies
torrentielles qui tombent soudainement ne sont pas les moindres de ses
désagréments. Des centaines de serpents envahissent régulièrement les
jardins, sitôt que la pluie cesse, en quête de nourriture.
Alors que la fête bat son plein, un coup de feu retentit à
l'extérieur. Il est rapidement suivi d'un second coup. La musique et
les rires cessent brutalement. Le silence se fait durant une seconde où
tout se passe au ralenti. Le vacarme reprend bientôt ses droits. Les
femmes s'évanouissent dans les bras des jeunes lieutenants, qui
attendent en vain des ordres cohérents de leurs supérieurs. Ceux qui
sortent butent dans ceux qui entrent. La panique est totale et ne cesse
que quelques minutes plus tard, lorsque les invités se rendent compte
que seuls deux coups de feux ont retenti. Les visages se décrispent
alors et les plaisanteries jaillissent, la plupart ayant pour victimes
les rebelles indépendantistes, pour exorciser la frayeur passée.
Dans le jardin, c'est malgré tout le branle-bas. Les soldats
accourus ont vite fait de découvrir un horrible carnage. Un jeune
couple anglais, le lieutenant Brad Majors et sa fiancée, Janet Weiss,
est retrouvé déchiqueté. Les divers morceaux du corps de la jeune fille
gisent, épars, sur le chemin, autour du cadavre du lieutenant. Les yeux
de ce dernier, agrandis par l'horreur, ne parviennent pas malgré leur
expression, à détourner l'attention de la gorge béante, largement
ouverte, et du bras arraché dont la main tient encore un pistolet
réglementaire. La mort des deux amoureux remonte à peu de temps, car le
sang jaillit encore à gros bouillons de leurs plaies indicibles...
Toutes les personnes présentes doivent réussir un jet de dés sous la
Santé Mentale ou perdre 1D6 points de SAN. Si le jet est réussi, la
perte reste de 1 point. Rapidement, les plus vifs organisent les
recherches. On apporte des lampes tempête et les soldats recherchent
avec rage les traces du criminel. La vérité transparaît rapidement les
seules traces visibles sont celles d'un couple de tigres ; les marques
de crocs et de griffes décelées sur les corps ne laissent d'ailleurs
aucun doute. Il est possible alors que les aventuriers fassent le
rapport avec le meurtre du bateau. Si c'est le cas, le choc n'en sera
que plus grand et la perte d'1 point de SAN s'ensuivra pour tous ceux à
qui cette comparaison se sera imposée.
Les traces des tigres mènent les pisteurs à l'un des murs de la
propriété et disparaissent. Il n'y a aucune trace de l'autre côté du
mur. La raison en est que les deux tigres ne l'ont jamais franchi.
Parvenus à ce point, la fille du colonel et sa compagne, Madame Claudia
Evans, ont repris forme humaine. Sans un mot, avec des gestes de
somnambules, elles ont remis leurs robes du soir, leurs souliers
vernis, et sont reparties vers le palais où elles sont parvenues dans
un état mental à peu près normal. Il faut noter que si elles étaient
couvertes du sang de leurs victimes sous leur forme féline, aucune
trace de ce type n'était plus visible sur leur peau. A l'endroit de
leur métamorphose, les aventuriers pourront trouver une chaîne avec un
médaillon si l'un d'eux utilise avec succès le talent Trouver Objet
Caché. A l'intérieur du médaillon, on pourra trouver la photo d'un
officier britannique et une dédicace : « A Claudia, ma femme bien-aimée
».
Une dizaine de mètres plus loin, sur le sentier, des recherches
actives amèneront peut-être nos héros à déceler des traces fines
laissées dans le sol humide par deux paires de souliers féminins. Ces
traces mènent au palais.
La photo est celle du major Evans, commandant le fortin de
Gauhati, dans l'Assam, et actuellement présent à la soirée avec sa
femme. Ce renseignement peut être facilement obtenu auprès de n'importe
quel officier d'un grade supérieur à celui de capitaine, pourvu qu'il
ne soit pas fait référence à la tuerie. Dans le cas contraire, le
médaillon sera considéré comme un indice possible et sera saisi pour
être remis à l'autorité militaire chargée de l'enquête. Si les
aventuriers manoeuvrent assez finement pour obtenir ce renseignement,
il leur sera facile de retrouver la jeune femme. La ressemblance de
cette dernière avec la belle in connue de Soho paraîtra alors d'autant
plus évidente à notre chasseur de gros gibier, qu'il s'agit
effectivement de la même femme. Elle niera cependant l'avoir jamais
rencontré et seul un jet de dés sous le talent Psychologie permettra de
déterminer qu'elle ment.
Il vaudrait mieux que ce jet de dés soit fait secrètement par le
Gardien des Arcanes, le contraire ôtant une grande part de son piquant
à la situation. Si le chasseur se doute du rapport existant entre cette
jeune femme et les attaques soudaines de tigres, là où il ne peut s'en
trouver, et proclame haut et fort ses soupçons, il sera pris pour un
fou et sera probablement provoqué en duel par le mari, avant de se
faire expulser de la fête, et ce, quelle que soit la force probante de
ses assertions. Si le cas se produit, le chasseur ne perdra de toute
façon pas grand chose de la fête, car celle-ci est désormais très
compromise et chacun rentre chez soi. Cependant, si duel il y a,
celui-ci se déroulera à la sortie nord-est de la ville, à l'aube, et le
major étant l'insulté, l'arme choisie sera le sabre. Il serait de
mauvais goût de tenter d'y échapper car la colonne chargée de l'escorte
des voyageurs est justement composée de soldats de retour de permission
et le Major Evans la commande personnellement. Les aventuriers peuvent
préférer tenter le voyage sans escorte. Il sera alors utile de leur
préciser que la région est à ce point dangereuse qu'il est inconcevable
pour un groupe de quatre hommes et une femme de la traverser et d'en
sortir vivants.
La route de Gauhati
La voie ferrée qui relie Calcutta à Darjeeling est une pénible
expérience pour qui n'est jamais sorti de sa banlieue londonienne. Le
voyage se déroule cependant sans autre histoire que celles que
pourraient provoquer les aventuriers.
A Darjeeling, le Major Evans organise le convoi pour Gauhati et
celui-ci s'ébranle rapidement. Les deux missionnaires, la colonelle et
sa fille, le nouvellement promu Capitaine Jones, son fiancé, et le
planteur écossais font partie de la caravane.
Sur la route de Gauhati, la caravane est soudain attaquée.
L'assaut est brutal, bestial et désordonné autant qu'impressionnant.
Des hommes semblent jaillir de partout. Ils sortent de terre, tombent
des arbres et se jettent sur les soldats. Nombre d'entre eux sont
recouverts de peaux de tigres et portent, fixées aux poignets, des
armes imitant les griffes de cet animal. Après une courte bataille, les
indigènes rebelles se replient dans la forêt, laissant derrière eux
cinq Anglais morts, dix autres blessés, mais vingt morts parmi les
leurs.
Sur ces cadavres, on trouvera les armes décrites ci-dessus et les
peaux de tigre, mais aussi un tatouage, commun à tous. Le Major Evans
confiera au Lord qu'il s'agit de la marque des adorateurs de Krishna le
Noir et que ceux-ci forment, dans la région, le fer de lance de la
rébellion. La suite du voyage se déroule sans plus de péripéties.
Massacres à Gauhati
La vie s'organise au fort de Gauhati, où les aventuriers ont
facilement trouvé asile. Lord N. se proposait de chasser le tigre dans
cette région depuis son départ d'Angleterre, car on lui a vanté la
férocité des fauves de l'endroit. Quant à l'archéologue, c'est
justement dans les vieux temples de la contrée qu'il pense chercher la
justification de sa théorie dont la justesse semble horriblement se
confirmer depuis les meurtres du bateau et de la résidence du Vice-roi.
C'est donc dans un climat lourd de suspicions que l'horreur
éclate, la nuit du cinquième jour suivant l'arrivée de la caravane.
Depuis le fortin, les guetteurs aperçoivent la lueur d'un incendie dans
la direction de la mission. Sa femme y ayant passé la nuit en compagnie
de la fille du colonel et de la femme du capitaine Standford, son
second, le Major Evans est immédiatement réveillé. Une colonne est
constituée et part à bride abattue vers le lieu du sinistre.
Si des aventuriers participent à cette course éperdue, voici
devant quel spectacle celle-ci se terminera : des corps rompus, brisés,
démembrés, ouverts, déchiquetés parfois, jonchent le sol de la mission.
Tous les bâtiments, en dehors de ce dernier, sont la proie des flammes.
Dans l'un d'entre eux, on retrouvera les corps carbonisés de cinq
femmes. Elles ne sont pas identifiables, mais les épouses de deux
missionnaires et les trois femmes venues du fort ne sont visibles nulle
part. Le missionnaire indien n'est pas retrouvé non plus. Tous les
autres habitants recensés de l'endroit, vieillards, hommes, femmes et
enfants, sont retrouvés horriblement mutilés. L'imagination morbide des
meurtriers défie la conscience.
Le choc est tel qu'un jet de dés sous la Santé Mentale réussi ne
permettra pas d'empêcher la perte de 2 points de SAN. L'échec entraîne
la perte de 1D10 points. Ce qui peut être découvert par les aventuriers
dans le village de la mission :
- Les corps carbonisés appartenaient à des femmes de race bengali
(talent Chirurgie si une autopsie est réalisée).
- Il y a des traces de griffures sur le sol et on pourra retrouver
des poils de tigre. (Trouver Objet Caché).
- Le
carnet intime du Révérend D. Garrick est caché sous le tiroir de son
bureau. Il y est révélé que le missionnaire indien est tenu pour
responsable de l'algarade entre Garrick et la fille du colonel ; que
cet indien a de curieuses façons pour un prêtre chrétien et qu'il
semble ignorer nombre de préceptes de la vie religieuse ; que son
emprise sur la jeune fille est malsaine et quasi-hypnotique ; qu'il
porte un curieux tatouage sur la poitrine que Garrick attribue à son
appartenance probable à l'une des innombrables castes de l'Inde.
Dans les dernières pages, Garrick note que deux des femmes européennes
de la mission, ainsi que l'épouse du major Evans et celle du capitaine
Standford semblent être tombées sous l'influence du personnage -
Garrick en ressent un profond malaise ; la toute dernière page fait
référence à des rêves horribles. Il s'agit de scènes de massacre assez
proches de celles que le lecteur viendra sans doute de subir. Le
journal se termine sur cette phrase : « ils vont venir, bientôt, et
leur soif est immense ».
- Une carte pliée et insérée entre les pages de garde d'un
livre de prières, représente la région. C'est une carte artisanale et
peu lisible. Les carrés noirs représentent des temples et les lettres
qui les surmontent sont les initiales des dieux auxquels ils sont
dédiés. B correspond à Bouddha, V à Vishnou, I pour Indra, A pour Agni,
S pour Surya.
Les points d'interrogation correspondent à des temples en ruines dont
la dédicace n'a pas été retrouvée. L'un d’eux est en fait dédié à
Krishna et se trouve occupé par les rebelles.
La lecture du journal du Révérend est éprouvante, surtout quant
aux dernières pages. La santé mentale de nos chers indiscrets risque
d'en souffrir. S'ils tiennent le coup, aucun dommage n'en ressortira.
S'ils faiblissent, 1D6 points de SAN s'envoleront alors vers des cieux
qui ne sauront qu'en faire !...
Les jours qui suivent le massacre de la mission, des recherches sont
organisées, en vain. Nulles traces des criminels.
Les paysans des environs affluent vers le fortin et prient. Tous
craignent la colère de Krishna et prétendent que la présence des
mangeurs de boeufs (les Européens) va provoquer un grand désastre. Les
bonnes actions se multiplient en leur sein. On peut en conclure que ces
gens sentent leur fin proche et qu'ils gagnent ainsi des mérites en vue
de leur prochaine réincarnation.
De son côté, Mc Untire s'est barricadé avec sa femme, son bébé et
trois serviteurs dans la bâtisse principale de sa plantation. Il est
pour lui hors de question d'abandonner ses terres en face d'une bande
de sauvages et son entêtement est tel qu'il est même prêt à invoquer le
Roi Jacques d'Ecosse et Mary Stuart, si les soldats de sa Majesté lui
ordonnent de se réfugier au fortin. Il reste chez lui.
Cinq jours après le massacre de la mission, des coups de feu sont
perçus depuis le fort. Ils proviennent de la plantation. C'est la
tombée de la nuit et une trombe d'eau s'abat depuis deux heures dans la
région. Malgré tout, une équipe de secours s'organise rapidement.
Lorsqu'elle parvient à la plantation, tout est consommé : les restes
sanglants du corps aux troisquarts dévoré de Mc Untire gisent épars
dans la pièce principale. Ses trois serviteurs, mutilés de la plus
horrible façon, sont accrochés au plafond par des crocs enfoncés dans
leurs gorges. Leurs pieds et leurs mains sont tranchés, comme hachés
par des mâchoires d'acier. C'est là même le sort que l'irascible
écossais se vantait de vouloir faire subir aux rebelles dans le train
pour Darjeeling. Le missionnaire indien avait souri à cette évocation
et s'était contenté de répondre que ce n'étaient pas là des méthodes
chrétiennes ! Encore faut-il que les aventuriers s'en souviennent ! Il
n'y a pas autre chose à constater à la plantation, sinon les traces de
griffes et de crocs sur les victimes ainsi que la disparition du bébé
et de la femme de Mc Untire. SAN : 1D10 ou 2 points.
Le lendemain, un des soldats de la patrouille disparaît lors
d'une pénétration dans la jungle. Son cadavre décapité parvient au fort
dans la soirée, ficelé au dos de sa monture (1D6 ou 1 point). A sa
ceinture est fixé un message rédigé en un mauvais anglais. La missive
annonce la capture de six femmes blanches, dont Memsahib Evans, et d'un
bébé. Elle exige le départ immédiat des troupes impies en échange de la
libération de leurs femmes impures. La missive est signée Taji Hamouni,
chef de la milice terrestre de Krishna, le dispensateur de mort.
Neuf jours après le massacre de la plantation, alors que le major
Evans aura obstinément refusé de se plier au chantage, les cinq
premières disparues parviennent au fort, dans un état d'épuisement
évident : leurs vêtements sont en haillons ; elles ont faim et se
plaignent des traitements et sévices qu'elles ont eus à subir. Elles
ignorent où se trouve le camp des rebelles et prétendent avoir été
retenues prisonnières dans des cages de bambou accrochées aux plus
hautes branches des arbres. De plus, elles ont subi l'apposition sur
l'épaule gauche du tatouage des adeptes de Krishna. Les indigènes les
fuient d'ailleurs avec crainte en murmurant ces mots en bengali : « La
marque de l'Ancien », plusieurs fois. Tous quittent le fort dans la
journée et le Major Evans ne tentera rien pour les empêcher de partir.
Le lendemain, le fort est attaqué. Il y a dans son enceinte 310
hommes, 15 sousofficiers et cinq officiers. Sans doute les aventuriers
sont-ils présents eux aussi, mais ce n'est pas forcément le cas. Face à
cette troupe aguerrie, 1500 fanatiques, tatoués sur l'épaule gauche, se
ruent vers les remparts de terre sèche et de bois. Durant toute la
journée, les multiples assauts sont repoussés. La garnison subira ce
jour-là une perte de 25 % de ses effectifs. Environ 300 cadavres de
rebelles joncheront le champ de bataille à la tombée de la nuit. Deux
heures avant l'aube, l'alerte est de nouveau donnée. Plus d'un millier
de sauvages chargent sur les 248 soldats survivants. Au cours de la
mêlée, alors que chacun défend vaillamment sa part de rempart, les cinq
captives des rebelles sortent dans la cour et se dévêtent.
Commence alors une scène fantastique, épouvantable. Ces corps,
tous jeunes et beaux, se disloquent, se déforment, grossissent et
prennent finalement l'aspect de tigresses énormes. Toutes, grâce au
pouvoir du mage, sont maintenant transformées en garous. Les personnes
assistant à cette métamorphose doivent réussir un jet de dés sous la
Santé Mentale ou perdre 1D8 points de SAN. La réussite entraîne malgré
tout une perte de 1 point.
La scène ne s'arrête malheureusement pas là ! Les fauves, une
fois leur transformation opérée, bondissent sur les remparts et
entament une danse de mort dans les rangs anglais. Les rebelles en
profitent et commencent à prendre pied dans le fort où leurs ersatz de
griffes font, hélas, merveille. La situation semble pourtant rester
favorable aux militaires qui parviennent à faire fuir les tigres et
démoralisent en partie les rebelles dépourvus d'armes à feu. Pendant ce
temps, et s'il n'a pas été trop dérangé, Taji Hamouni, prêtre de
Krishna et grand adorateur des Anciens, achève le sort d'appel de
Shub-Niggurath. Auprès de lui se tient un de ses sombres rejetons qui
assiste le mage dans son invocation. Si nul ne l'empêche de finir, la
Chèvre noire des Bois aux Mille Chevreaux apparaîtra au centre du fort
et massacrera tous ceux qui ne lui sont pas dévoués. La vue d'un
chevreau entraîne la perte d'1D20 points de SAN, à moins qu'un jet sous
la Santé Mentale ne soit réussi, la perte n'étant alors que de 1D3. La
vue de Shub-Niggurath provoque la perte de 1D100 points de SAN, ou de
1D10 en cas de réussite du jet de dé maintenant classique.
Le temple de Krishna
Il ne reste de ce temple que le sanctuaire central, les
chapelles radiales et les galeries qui y mènent, le tout faisant
environ 46 m de long. Des galeries et enceintes, les plus longues
faisant à l'origine plus de 150 m, il ne reste que des ruines croulant
sous la végétation. Il est quasiment impossible de trouver ce temple
sans l'aide de la carte du livre de prière, à moins d'une chance, ou
d'une malchance, incroyable.
Dans les vestiges qui cernent le sanctuaire, plus de 1500 hommes
vivent, s'organisent, veillent et prient. Ils sont la force de frappe
de la milice terrestre de Krishna et le poing qui s'abattra sur les
mangeurs de boeuf impies. Ils montent une garde vigilante auprès de
Taji Hamouni et dix de ces fanatiques le suivent dans tous ces faits et
gestes, tant que la situation le permet. Le mage laisse ses hommes en
arrière lorsqu'il reprend son personnage de missionnaire ou lorsqu'il
entre en contact avec des créatures du Mythe. Lors de l'assaut contre
le fort anglais, ne resteront dans le temple que les dix gardes
d'Hamouni qui se disposeront auprès des quatre entrées du sanctuaire
central. Ils sont armés de leurs pseudo-griffes et frappent avec les
deux bras à chaque round. Ils sont dévoués jusqu'à la mort. Toutes les
cérémonies et tous les sacrifices décrits dans ce scénario se déroulent
dans le sanctuaire rond central, sous la protection vigilante des
gardes. Voici la chronologie des actions de Taji Hamouni.
- 2ème jour après son arrivée à la mission, il assure son contrôle
mental sur madame Mc Untire et madame Standford.
- 3ème jour, prise de contrôle de la première des deux femmes de
missionnaire.
- 4ème jour, prise de contrôle de la seconde épouse.
- Nuit du 5ème jour, il dirige le massacre de la mission et se sert
de ses cinq tigresses. Mme Mc Untire n'est pas utilisée.
- Nuit
du 10ème jour, il ordonne à Mme Mc Untire le massacre des habitants de
la plantation, bébé non compris. Il se rend ensuite sur les lieux pour
parachever le travail, et entraîne derrière lui la veuve et l'orphelin.
- 11ème
jour, il fait capturer un des soldats de la patrouille discrètement, et
le donne en pâture à un sombre rejeton de Shub-Niggurath qu'il invoque
à ce moment. Il envoie ensuite son cadavre au fort avec un message
qu'il sait intolérable.
- Le 19ème jour, il ordonne aux cinq
premières captives de se rendre au fort et d'y attendre la 21ème nuit
pour se transformer devant tous en tigresses, et de semer dans les
rangs anglais la mort et la désolation.
- Le 20ème jour, il
lance ses troupes sur le fort et se met en quête de victimes pour
l'invocation de Shub-Niggurath, à moins qu'il ne dispose déjà d'un
groupe d'aventuriers pour ce faire.
- La 21ème nuit, il invoque Shub-Niggurath avec l'assistance de son
chevreau, et la lance sur les Anglais impies.
Si les aventuriers sont tombés entre ses mains depuis assez longtemps,
il se plaira à les plonger dans des abîmes d'horreur. Son plaisir sera
de demander à l'une de ses femmes de se changer et de mettre l'enfant
en pièces. Il y a 80 % de chances que Mrs Mc Untire soit présente à ce
moment, et il lui demandera à elle, de préférence. Ceci sera suffisant
pour faire perdre à toute personne normalement constituée 1D8 points de
Santé Mentale (2 points si le dé est réussi). Il ne se contentera pas
de cette scène et, saisissant le cerveau encore chaud de l'enfant, il
le jettera en pâture à sa troupe de rats noirs qu'il garde enfermé dans
une cage d'acier. Il prend ensuite une boite métallique, la caresse
tendrement comme s'il parlait à une enfant chérie, puis l'ouvre et en
verse le contenu, des centaines de minuscules araignées, dans les
entrailles ouvertes du petit cadavre. La SAN descend alors de 2D6 à 3
points. Tous ces chiffres s'entendent à l'égard d'un personnage de sexe
masculin. Ils seront aggravés si une femme est témoin de cette
abomination.

Caractéristiques
Le mage sikh
FOR 12, CON 10, TAI 12, INT 14, EDU 14, POU 13, DEX 08,APP 06, VIE 11,
SAN 50.
ATT : Kriss 35 %, Dom : 1D6.
Archéologie: 50 % ; Psychologie : 40 %.
Mc Untire
FOR 13, CON 13, TAI 14, INT 17, EDU 08, POU 10, DEX 12, APP 08, VIE 13,
SAN 70.
ATT : Fusil de Chasse 60 %, Dom : 4D6/2D6/1D6 ; Boxe 80 %, Dom : 1D3.
Premiers soins : 50 % ; Trouver Objet Caché : 45 % ; Zoologie : 50 %.
Missionnaire britannique
FOR 12, CON 08, TAI 12, INT 14, EDU 14, POU 12, DEX 05, APP 05, VIE 10,
SAN 50.
ATT : Boxe 50 %, Dom: 1D3.
Premiers Soins : 60 %.
Taji Hamouni
FOR 12, CON 10, TAI 18, INT 14, EDU 07, POU 18, DEX 17, VIE 14, APP 16,
SAN 30.
ATT : Pistolet 9 mm 30 %, Dom : 1D10 ; Kriss 40 %, 1D4 + 2 ; Boxe 50 %,
1D3.
Premiers soins 60 % ; Se Cacher : 50 % ; Ecouter : 50 % ; Trouver Objet
Caché 60 % ; Discrétion: 40 %.
Le major Evans
FOR 16, CON 10, TAI 14, INT 13, EDU 13, POU 11, DEX 13, APP 10, VIE 12,
SAN 75.
ATT : Fusil 30/36 50 %, Dom : 2D6 + 3 ; Sabre 60 %, 1D6 + 1D4 + 1.
Premiers Soins: 40 % ; Trouver Objet Caché: 50 % ; Discrétion 30 %.
Les Tigresses
FOR 26, CON 15, TAI 17, INT 16, VIE 16, POU 12, DEX 19, APP 11.
Armure: 2 points, ATT : morsure 50%, Dom: 1D10 + 1D6 + 1D4 ; Griffes 75
%, 1D8 + 1D6 + 1D4 ; Lacération 85 %, 2D8 + 2D6 + 1D4.
Déplacement Silencieux: 70 % ; Se Cacher: 75 %. Suivre une Piste: 45 %.
Ces tigresses étant des garous, elles ne subissent de dommage que des
armes en argent et du feu.
Effet sur la SAN : Pendant la transformation 1D8/1.
Adorateurs de Krishna
Ils possèdent les caractéristiques moyennes du peuple bengali, mais
leur SAN n'est que de 30 au maximum. Ils attaquent avec des kriss (50%;
1D6) ou avec de fausses griffes qu'ils se fixent sur l'avant-bras (60 %
; 1D3 par bras muni de cette arme).
Sombres Rejetons de Shub-Niggurath
FOR 57, CON 17, TAI 59, INT 15, POU 20, DEX 14, VIE 38.
ATT : Tentacule 80 %, Dom 4D6 + absorption de force 1D3/round.
Sorts : 7 à choisir.
Discrétion : 60 % ; Se cacher dans les bois: 80 %.
Effet sur la SAN : 1D20/1D3.
Shub-Niggurath
FOR 72, CON 170, TAI 120, INT 21, POU 70, DEX 28, VIE 145.
ATT : Tentacule 100 %, Dom : attrape une victime ; Piétinement 75 %,
11D6. Morsure Automatique, 1D6 points de FOR/round.
Sorts : Tous ceux ayant trait aux Autres Dieux, plus « Création de
Portail », « Malédiction d'Azathoth », et « le Signe de Voor ».
Effet sur la SAN : 1D100/1D10.