INTRODUCTION :

En 1900, les nouveaux riches d'Amérique découvrent l'Europe. Pour ces gens n'ayant pas de passé historique, le vieux monde est un émerveillement. Un certain snobisme mais aussi Je désir de se créer des origines poussent certains à acheter de vieilles demeures en France ou en Angleterre. C'est une époque bénie pour la noblesse déchue d'Europe. Les dots des riches héritières américaines, en quête de titre, redorent plus d'un blason.

Monsieur et Madame HARBORNE appartiennent à cette catégorie d'Américains. Lors d'un séjour en Angleterre, ils ont acheté un manoir près du village d'ASHBY pour une somme dérisoire. La demeure nécessitant des travaux de réfection, ils en profitèrent pour visiter la France. Lors de ce voyage ils rencontrèrent les personnages et les invitèrent cordialement à passer quelques jours dans leur manoir. Pourquoi pas pour le réveillon de Noël.

DEVERS HALL :

Devers Hall est le manoir acquis par les Harbome. C'est une bâtisse datant de 1640, située à 5 km du village d'Ashby. Une grande allée de hêtres mène de la grille de fer forgé à la demeure, composée d'un corps de bâtiment principal flanqué de deux ailes.

Les travaux ont été interrompus, seuls le corps de bâtiment principal et l'aile ouest sont habitables.

REZ DE CHAUSSEE :

Comme la plupart des manoirs élisabethains du XVIIème siècle, le corps central de l'édifice est un hall immense. De là part un monumental escalier sculpté conduisant au premier étage, où sont situées les chambres.

Une porte à double battant donne accès à la salle de banquet, remarquable par sa dimension, son plafond sculpté, ses moulures raffinées, ses grandes fenêtres à meneaux de pierre aux carreaux de vitrail multicolores . Attenante à cette pièce est aménagé un salon, ce fut à une période reculée la grande bibliothèque du manoir. Outre des divans confortables, des tables de salon basses, un piano à queue lui donne son nom actuel de salle de musique. Au fond de cette pièce, une porte basse et voûtée s'ouvre sur six marches de pierre menant à une petite pièce manifestement plus ancienne que le reste de la maison. Les Harbome y ont fait aménager un salon servant de fumoir ; on peut y remarquer une imposante cheminée au manteau minutieusement sculpté et des lambrissages aux curieux dessins de formes géométriques ; une seule fenêtre de petite taille, aux vitraux non pas multicolores mais rouges, diffuse un peu de lumière.

Note au MJ :

lorsque les personnages entrent dans cette pièce, faites un jet sous le fluide, accordez un bonus de 2 aux ecclésiastiques ; ceux pour qui le jet est réussi se sentiront mal à l'aise ... Une impression désagréable leur restera de leur séjour dans cette pièce, il y règne d'après eux une atmosphère malsaine ... peut-être même maléfique !


Cette pièce est le coeur de Devers Hall, le seul vestige illustrant sa sinistre légende. Au dessus de la porte est sculpté le blason de Robert Devereux, comte d'Essex, favori de la reine Elizabeth qui le fit décapiter lorsqu'il se révolta contre elle. En fait, Devers Hall est une défonnation de DEVERS HALL. Robert Devereux posséda ce château mais n'y vécut jamais lui-même.

Gravée sur le rebord intérieur de la fenêtre, une inscription en latin médiéval donne l'identité de celui qui y vécut. Elle peut être traduite sans trop de difficulté (en 1900 le latin était enseigné dans de nombreuses écoles comme matière obligatoire - faire un jet de culture générale).

Le texte en est: "Ici, par la grâce de son noble patron, Robert Devereux, mon seigneur d'Essex, a oeuvré Maccabées Nosta de Padoue, élève de Michel de Nostredame, cherchant la lumière".

Nosta avait la réputation d'être astrologue et un peu magicien. Il fut élève du célèbre Michel de Nostredame, plus connu sous le nom de Nostradamus.

Il vécut dans cette demeure jusqu'à la mort de son protecteur sur l'échafaud en 1601. La légende dit que Nosta ne fut pas l'élève de Nostradamus, mais son maître en sorcellerie, peut-être même le Malin, ou un de ses envoyés. A la mort du Comte, Nosta disparut et le château fut vendu à une famille espagnole, les MIGUEL. Ils étaient craints par les habitants de la région, des bruits effrayants couraient sur leur compte. Ils célébraient des messes noires et des sabbats. Jusqu'en 1640, les Miguel terrorisèrent si bien les alentours que les villageois d'Ashby, las de vivre dans la peur, décidèrent de mettre un tenne à ces activités diaboliques. Ils ne purent punir toute la famille, celle-ci ayant réussi à fuir, mais capturèrent la plus jeune fille de la famille, Isabel Miguel. Malgré sa jeunesse et sa grande beauté, la malheureuse fut brûlée comme sorcière.

Le château fut détruit et sur ses ruines fut bâti le château actuel pour une famille respectable. Elle n'y demeura que peu de temps. De 1640 à l'époque actuelle, personne n'est resté longtemps à Devers Hall. Chaque fois qu'une famille a voulu y vivre, un de ses membres a péri, brûlé. Sept personnes sont ainsi mortes à Devers Hall, victimes d'un incendie se déclarant subitement dans une pièce. Les personnages pourront se rendre compte que certaines pièces ont été restaurées. Un jet de perception réussi rend évident que ces restaurations, exécutées à différentes périodes, ne sont pas dues aux travaux entrepris par les Harbome. Ces incendies ne se sont jamais étendus au-delà des pièces où ils se sont déclarés.

Cette demeure souffre d'une malédiction peu commune. Elle est possédée par l'esprit de Nosta, ou plutôt par un suppôt du Malin. Nosta ne peut se manifester et apparaître dans la demeure qu'en des conditions bien précises. La légende de Devers Hall est que Maccabées Nosta, ou le Malin, apparaît en réponse à la moindre pensée, parole ou action mauvaise à l'intérieur des murs.

L'ARRIVEE A DEVERS HALL :

Le 22 décembre, les personnages arrivent en gare d'Ashby, vers 15 heures. Les voitures qui devaient les attendre ne sont pas encore arrivées, probablement retardées par la neige qui tombe depuis le matin. En attendant, il y a toujours la possibilité de prendre un peu de réconfort au buffet de la gare. Ashby est une petite ville et ce que l'on appelle buffet n'en a vraiment que le nom !

Les personnages n'auront à y attendre qu'environ trente minutes.

S'ils se renseignent auprès d'un employé de la gare sur Devers Hall, il leur sera répondu sur un ton embarrassé que Devers Hall est bien loin du village, de toute façon il n'y a qu'à attendre la voiture du château, vu que personne ne veut aller dans ce coin-là.

La population d'Ashby refuse en règle générale de parler de cette demeure; manifestement mal à l'aise, les gens éludent les questions, et leur réticence tourne rapidement à l'agressivité. Quelqu'un insistant sur le sujet s'entendra répondre : "Si vous avez envie de griller, c'est votre affaire, mais laissez-nous en dehors de ça !"

Insister plus ne servira à rien, si ce n'est à s'attirer des propos désobligeants sur ces gens qui viennent s'installer dans un pays qui n'est pas le leur, surtout qu'après tout on ne va pas les embêter chez eux !

Le trajet de la gare à Devers Hall, encombré par la neige, est difficilement praticable. A un km du château, les invités passent près d'un monastère du XVème siècle. Sa bibliothèque renfermee de vieux ouvrages, notamment sur l'histoire de la région, et dans lesquels les personnages pourraient apprendre la légende de Devers Hall.

Bien sûr, dans l'immédiat, ils ne font que passer et ont surement hâte d'arriver chez leur hôte. Le voyage, pour aussi confortable qu'il fut, les a fatigués, et de plus il fait vraiment froid.

Ils arrivent au manoir vers 17 heures, et sont chaleureusement accueillis par les Harborne. Le majordome, John, les conduit au premier étage où leurs chambres sont prêtes. Il leur signalera qu'ils ont le temps de se remettre un peu de la fatigue du voyage, les invités se retrouvant vers 19 heures dans la salle du banquet pour l'apéritif. Un bon feu de bois réchauffe agréablement les chambres. John proposera à chacun des personnages un bain ou une boisson chaude. A cette occasion, il allume les lampes à pétrole : c'est le crépuscule.

Il va sans dire que l'on se présente au diner en habit de soirée, cela les personnages l'auront prévu. C'était une règle dans la bonne société en 1900.

Mr et Mme Harbome les accueilleront vers 19 heures, dans la salle de banquet où ils leur présenteront les autres invités :
- Mr et Mme HANSON, âgés de cinquante ans environ. Mr Hanson a longtemps enseigné l'histoire à l'Université d'Oxford avant de se consacrer à l'écriture d'ouvrages historiques. Il vient de terminer un livre consacré aux sorcières de Salem. Les procès de sorcellerie le passionnent et il prépare actuellement un ouvrage sur la sorcellerie dans l'Angleterre du dix septième siècle. L'invitation des Harborne tombe à point nommé, ses recherches lui ayant appris qu'une certaine Isabel Miguel fut brûlée pour sorcellerie en 1640 près du village d'Ashby. Il espère bien pouvoir accéder à la bibliothèque du monastère pour y trouver des documents sur cette affaire, n'ayant pu en obtenir autrement. Il ignore tout de l'histoire du château et n'a jamais entendu parler de Maccabées Nosta.

- AMELITA FIORUCCI, cantatrice italienne d'une quarantaine d'années. Contrairement à nombre de cantatrices de l'époque, elle n'a jamais été source de scandale et mène une vie très sage. En diva qui se respecte, elle a bien mauvais caractère, mais sa voix est si belle et elle sait se montrer si gentille qu'on lui pardonne volontiers ses accès de mauvaise humeur. Une seule chose la rend vraiment agaçante : elle n'a aucune mémoire des noms et déforme systématiquement celui de ses interlocuteurs. Après le repas, les invités pourront apprécier sa voix au cours d'un mini récital qu'elle leur offrira; son air favori est "l'air des bijoux" extrait de la damnation de Faust de Gounod.

- EDOUARD SMITH, pianiste d'une trentaine d'années. Les Harborne l'ont applaudi à Londres, et, lui trouvant du talent, ils comptent bien lui apporter leur aide pour sa carrière. Il accompagnera volontiers la diva lors du mini récital qu'el1e donnera.

- MRS VAN APPLE, la quarantaine bien avancée, est la femme d'un riche diamantaire. Son mari arrivera le 25 au matin. Elle porte de superbes bijoux : boucles d'oreilles, bracelets, bagues, colliers ornés de diamants.
Les propos échangées au cours de la soirée restent très anodins. Si les personnages vont dans le fumoir, ils remarqueront le blason de Robert Devereux ainsi que l'inscription gravée sur l'appui intérieur de la fenêtre. Mr Hanson les leur fera d'ailleurs remarquer, pour peu que les personnages se soient liés avec lui et se soient intéressés à ses recherches. Il leur racontera l'histoire de Robert Devereux ; il ignore qui fut Maccabées Nosta. Il identifiera sans difficulté Nostradamus. Mr Harbome annoncera que le père Bernard, supérieur du monastère voisin, viendra le lendemain déjeuner au manoir. Pour ceux qui désirent visiter le monastère, ce sera l'occasion d'en demander l'autorisation.

La soirée sera agrémentée de quelques airs d'opéra interprétés par la diva, accompagnée au piano par le jeune Smith, ou un des personnages s'il y a un musicien parmi eux. Un oeil attentif dénotera que Mrs Van Apple semble prendre grand plaisir à la compagnie du jeune pianiste. Cela semble être un flirt sans importance, mais il va déclencher des évènements redoutables. Même si l'adultère n'a pas encore été commis, la pensée y est. Cela est bien suffisant pour que Nosta se manifeste, d'autant que certains personnages peuvent avoir de bien vilaines pensées en voyant la fortune qu'exhibe Mrs Van Apple ! Quoi qu'il en soit, Maccabées Nosta ne tardera pas à arriver ...

LE 23 DECEMBRE

La matinée s'écoulera sans incident. Les personnages pourront aller et venir à leur guise dans le manoir. Si ce n'est déjà fait, ils pourront découvrir les particularités du fumoir (ancien laboratoire de Nosta). Dans l'aile non restaurée du château, ils remarqueront une pièce dont les boiseries sont brûlées, sans aucun doute il y a eu un incendie dans cette salle. Le feu n'a sévi que là et ne s'est pas étendu aux autres pièces.

A 11 h 30, le Père Bernard arrive. C'est un homme d'une cinquantaine d'années, bien portant, sans nul doute amateur de bonne chère. Interrogé sur Nosta, il dira ne pas le connaître, pas plus d'ailleurs que l'histoire de Devers Hall. Un jet de perception permet de comprendre qu'il en sait plus qu'il ne veut le faire croire. li semble inquiet du flirt de moins en moins discret de Mrs Van Apple et du jeune pianiste. Après avoir pris une liqueur, il prend congé de son hôte et des invités. Il demandera à un des personnages de bien vouloir le raccompagner jusqu'à la porte, puis, arrivé sur le seuil de la demeure, il le priera de bien vouloir sortir un instant avec lui, en s'excusant de paraître mystérieux, pour ne pas dire mal élevé. Ce qu'il a à dire est très grave et ne peut être confié qu'en particulier. Choisir pour ces confidences soit le personnage ayant des points communs avec le Père Bernard, soit celui montrant le plus de curiosité pour l'histoire du château. Le père s'adressera à lui avec gravité :
"Si vous avez de l'amitié pour Mr Harborne, convainquez-le de quitter cette demeure au plus vite avant qu'un nouveau malheur ne survienne. Laissez-moi vous dire que de 1640 à 1863 - date où un certain Mr Nicholson vint y vivre - nul n'a pu rester à Devers Hall. En examinant les pièces, vous verrez que certaines ont été reconstruites à des dates postérieures à l'époque de la construction du manoir. Sept personnes ont péri dans des feux qui se sont déclarés dans ces pièces, à différentes époques. Les feux ne s'étendirent jamais aux autres pièces. Une horrible malédiction pèse sur cette demeure, quittez la au plus vite."
Le Père Bernard n'en dira pas plus long et proposera à son interlocuteur de venir le voir vers 16 heures au monastère, il lui montrera des documents surprenants. Il peut venir avec des amis s'il le désire. Après cela, il s'éloignera en direction du monastère. Si le personnage le suit des yeux, il verra au bout de 500 mètres le Père Bernard se débattre, comme s'il se défendait contre un agresseur invisible, puis s'effondrer. Il pourra constater que le moine est mort. Un rapide examen montrera qu'il a été étranglé. Là où on pourrait, en toute logique, s'attendre à voir des hématomes dûs à la strangulation, on remarque des brûlures.

Si le personnage est rentré tout de suite au château, des domestiques trouveront le corps dix minutes plus tard.

EFFETS SUR LES PERSONNAGES

Faire un jet d'ouverture d'esprit pour les personnages qui verront les brûlures laissées par la strangulation : événement force 3 pour le personnage à qui le Père Bernard a parlé, s'il a vu le "meurtre", sinon force 2. Pour les autres personnages, ceci est un événement de force 1.

Le corps doit être ramené au monastère, cela pourra être une occasion pour les personnages de s'y rendre. S'ils décident d'attendre, faites en sorte qu'ils n'aient pas de difficultés à être reçus par le Père remplaçant le Père Bernard.

RENSEIGNEMENTS POUVANT ETRE OBTENUS AU MONASTERE :

- Les brûlures ont disparu sur le corps quelques instants après qu'il ait été porté à la chapelle.

- Le Père Bernard s'intéressait à l'histoire de Devers Hall. Il semblait soucieux depuis qu'il avait appris qu'il allait y avoir de nouveaux habitants au manoir.

- Le nouveau père supérieur acceptera volontiers de laisser les personnages accéder à la bibliothèque du monastère. Il leur montrera la table de travail du défunt père. Sur celle-ci, les personnages remarqueront un gros livre relié de cuir consacré à l'histoire de l'Angleterre et ses légendes. Une page est marquée ; elle représente un manoir que les personnages ne peuvent identifier, sous lequel on peut lire Devereux Hall près d'Ashby. Un chapitre entier est consacré à Devereux Hall ainsi qu'à sa légende. Une feuille de papier manuscrite est glissée dans les pages du livre à ce chapitre. On peut y lire :



"Pourvu que rien de mal ne se passe avant que j'aie pu les mettre en garde. Demain, après le repas, je trouverai bien quelqu'un à qui parler. Le mal est trop fort pour les chasser. Peut·être qu'en faisant une chaîne et en unissant notre foi nous pourrions le repousser, encore faut-il le surprendre à l'oeuvre. Mais qui aurait le courage dt prendre la tête de cette chaine et de lui ordonner de renoncer à ses victimes ? Dieu ait pitié de lui !"
Après avoir pris connaissance de ces documents, certains personnages voudront peut-être quitter Devers Hall, malheureusement pour eux la neige rend le chemin impraticable! Faire les recherches au monastère aura pris pas mal de temps, les personnages ne seront de retour au manoir qu'à 18 heure, juste le temps d'aller dans leur chambre se mettre en tenue pour le diner.

Alors qu'il se prépare, un personnage entend un rire féminin sous sa fenetre. En regardant dehors, il pourra voir Mrs Van Apple au bras du jeune Smith. Il sentira ses cheveux se dresser sur sa tête, non pas que le spectacle soit horrible, mais le couple est suivi par un être invisible ! Des traces de pas s'impriment dans la neige, de légères volutes, pareilles à une vapeur, flottent au-dessus de la piste fantomatique.

Faire un jet d'ouverture d'esprit événement force l et un jet dt spiritualité événement force 1. Le couple se dirige vers l'entrée de la maison, les traces disparaissent à l'entrée de la demeure.

Lorsque les invités sont en train de prendre l'apéritif dans la salle de banquet, faire un jet d'ouverture d'esprit pour chacun des personnages présents. Un jet réussi leur permettra de distinguer sur le sol une tache de lumière rouge prenant des allures de flammes. Jet d'ouverture d'esprit événment de force 2. Cette lueur ne dure qu'un court instant puis disparaît.

Au cours du repas, le majordome vient dire quelques mots à voix basse à Mr Harborne.

Le maître de maison s'excuse et quitte la table. Après une assez brève absence, il revient et annonce aux invités :
"Chers amis, nous avons un invité de plus. Un voyageur dont la voiture a été accidentée est venu me demander asile. Comme il souffre d'une légère entorse. il ne dinera pas avec nous ce soir. Il a besoin de repos, vous le verrez sûrement demain au déjeuner. c'est un homme charmant."
Si l'on s'inquiète du nom de ce nouvel invité, le maître de maison avouera à sa grande confusion qu'il a complètement oublié de le lui demander. Vous avez surement compris que Nosta vient d'arriver !

Avec l'arrivée de Nosta, l'ambiance du manoir va changer. Pour ceux qui iront au fumoir après dîner, faire un jet de spiritualité, événement force 2. Il y règne une atmosphère lugubre. Même ceux qui ont raté leur jet la ressentent. Une réussite de qualité D ou C fait ressentir une présence mauvaise. Sur une réussite de qualité A ou B, il est impossible de rester dans la pièce tant l'atmosphère en est maléfique.

Au dehors, une tempête de neige peu commune fait rage. Le bruit du vent déchaîné ajoute à l'ambiance sinistre qui s'installe peu à peu.

Le ou les premiers personnages qui passeront dans le hall pour aller se coucher apercevront Mr Hubome en convenation avec le majordome. Ils percevront juste des bribes de cette conversation :
"Enfin, John, mon ami, vous divaguez, ce monsieur avait probablement un autre manteau par dessus ! - En effet, que Monsieur veuille bien m'excuser de l'avoir importuné. - Ce n'est rien. Veillez à ce que mes hôtes ne manquent de rien."
Sur ce, il s'engage dans l'escalier menant aux chambres, non sans adresser un rapide bonsoir aux personnages se trouvant présents.

John, interrogé sur la conversation surprise, répondra qu'il a juste fait part à Mr Harborne d'un fait qu'il a trouvé étrange :
"lorsque j'ai débarrassé de son manteau le monsieur qui est venu demander asile, il n'y avait pas un seul flocon de neige dessus, alors qu'au dehors la tempête commençait."
Un ou plusieurs personnages voudront peut-être aller voir à quoi ressemble le nouvel arrivant, et ce contre toute convenance ! Si c'est le cas, John leur indiquera sa chambre. Un homme fort beau, d'une trentaine d'années, leur ouvrira la porte. Il sera vêtu d'une robe de chambre d'un beau rouge flamboyant. Il se présentera, avec un sourire ambigu : "Comte de Stano, enchanté de faire votre connaissance. Que me vaut l'honneur d'une visite si tardive ?" Disant cela, il tendra à chacun de ses interlocuteurs une main fine et soignée. Les personnages présents devront faire un jet de spiritualité événement force 3 s'ils ne serrent pas la main du comte.



Pour ceux qui accepteroot sa poignée de main, l'événement est de force 5 : on ne rencontre pas impunément le Malin ! Si la conversation avec de Stano dure plus que l'échange de quelques politesses, à chaque répartie du comte faire pour chaque personnage assistant au dialogue un jet de spiritualité événement force 1, augmenter d'un seuil la force de l'événement à chaque répartie du comte. Pour les jets réussis, dites au joueur qu'il se sent face à une puissance qui l'effraie, et qu'il sent que prolonger la conversation pourrait bien mettre son âme en danger. Pour les jets ratés, expliquez au joueur qu'au fond ce monsieur est charmant, d'une politesse exquise, et surement incapable de faire du mal. Si un joueur tombe à zéro de spiritualité, il sera complètement conquis par le comte de Stano. Nous vous expliquerons plus loin ce qui lui arrivera.

La nuit, les invités auront bien du mal à dormir. La tempête ne cesse de faire rage. De plus, au hurlement du vent semble se mêler un rire sauvage, pour ne pas dire démoniaque ! La tempête se calmera au petit matin.

24 DECEMBRE

Le comte de Stano ne se présente pas au petit déjeuner. Il est parti se promener en compagnie de Mrs Van Apple et Mr Smith. Vers 11 heures, ils reviendront. Si un personnage est à une fenêtre, il verra seulement revenir Mrs Van Apple et le jeune Smith. Un jet de perception réussi permet de remarquer un fait curieux : alors que l'on ne voit que deux personnes, il semble qu'en fait c'est un groupe de 3 qui se dirige vers le château. Mrs Van Apple et son chevalier servant rejoindront les invités dans la salle du banquet, quant au comte, il ne se montrera pas. Mrs Van Apple se déclarera ravie de sa promenade et vantera l'intelligence du comte de Stano :
"C'est vraiment un homme extraordinaire ... Un hypnotiseur accompli ... Il s'est mis en colère lorsque je lui ai dit que j'étais sceptique quant à la puissance de l'hypnose. Il m'a défié de le toucher ne serait-ce que de mon petit doigt. Je l'ai fait, regardez!"
Disant cela, elle montrera le bout d'un de ses doigts, portant une ampoule comme si elle s'était brûlée. Suggestion hypnotique dira-t-elle avec un petit rire nerveux. Le déjeuner se déroulera sans incident. Les invités pourront remarquer que Mrs Van Apple joue avec une amulette d'or suspendue à une chaine de même métal, représentant un bouc dressé sur ses pattes de derrière. Interrogée sur cet objet, elle répondra que c'est une amulette d'amour assyrienne, cadeau du comte de Stano. Il ne sera pas possible de sortir du manoir de tout l'après-midi, la tempête de neige faisant rage. Elle cessera totalement vers 19 heures. Tous les invités son1 donc bloqués à Devers Hall. Il ne reste que la ressource d'écouter Amelita Fiorucci interpréter quelques airs d'opéra. Ah ! Je ris de me voir si belle en ce miroir ! Des tables de bridge ont été installées au salon ainsi que des jeux d'échec. Faites ressentir que malgré cette ambiance détendue, il plane sur la demeure un malaise indéfinissable. Le comte de Stano ne se montrera pas de toute la journée. A 19 heure, la tempête ayant cessé, Mr Harbome annoncera qu'il sera possible d'aller au monastère pour la messe de minuit Le repas sera fort gai. Le comte, parti dès l'accalmie, n'y assistera pas. Vers 23 heures, Mr Harbome incitera chacun à prendre un manteau pour se rendre au monastère. Une fois les invités prêts, ils découvriront que la tempête sévît à nouveau. Ils entendront, se mêlant au vent, un grand éclat de rire propre à glacer le sang au plus courageux d'entre eux. A peine remis de leur frayeur, des hurlements venant du fumoir les feront sursauter. L'on remarquera l'absence de Mn Van Apple, du jeune Smith et du ou des personnages dont la spiritualité est tombée à zéro, s'il y en a. Ils se sont éclipsés lorsque les invités sont restés un court instant frappés de stupeur par la violence de la tempête et le rire diabolique se mêlant au vent. Ils ont retrouvé Nosta dans le fumoir. Lorsqu'ils arriveront dans la salle de musique, les personnages auront la surprise de voir qu'une porte interdit l'accès du fumoir. Faire un jet d'ouverture d'esprit, événement force 2. Il n'y en avait pourtant pas ! Tout personnage tentant de l'ouvrir sera cruellement brûlé.

DENOUEMENT

La seule façon d'ouvrir la porte et d'affronter Nosta est de former une chaîne. Pour cela, tous les personnages doivent se tenir la main. Le premier de la chaîne a la lourde tache de repousser le Malin.

L'idée de la chaine devrait venir à l'esprit des joueurs s'ils oot trouvé les notes du Père Bernard. Lorsque la chaîne sera formée, il suffira au premier de tendre la main vers la porte pour que celle-ci se dissipe en fumée. le fumoir commence à être la proie des flammes. A terre sont effondrée les victimes de Nosta. Celui-ci se postera devant le premier de la chaîne, le défiant. Il faut une bonne dose de courage pour soutenir le regard d'un tel être, d'autant plus que Nosta se montre sous sa véritable apparence : vêtu d'une robe rouge aux allures de flammes, une créature au visage hideux réveille en celui qui l'affronte toutes les peurs ancestrales, peur du diable apparaissant ici sous ses traits les plus ignobles. Il faut lui ordonner de se retirer en laissant là ses victimes. Pour savoir si l'ordre est suivi, additionnez le fluide des personnages participant à la chaîne (comptez 5 pour chacun des personnages non joueurs) et opposez ce chiffre de fluide à celui de Nosta qui est de 30. Otez 30 du total, vous obtenez le chiffre sous lequel le jet doit être réussi. En cas d'échec, les flammes envahiront brutalement le fumoir quelques secondes, puis il ne restera que des cendres et quelques ossements calcinés. Une réussite de qualité D ou C fera cesser le feu, les victimes resteront en vie mais ce ne sera que partie remise ! Ils sont damnés et tôt ou tard, leur âme reviendra à Nosta. Une reussite de qualité A ou B sauvera le corps mais aussi l'âme des victimes.