Article paru dans Chroniques d'Outre Monde N°13 - 1987

En hommage à Joseph Piechaczyk condamné à mort à Varsovie en 1905 pour actes anarchistes.

1906 - Lundi 9 juillet,

Paris somnole dans la chaleur estivale. A 19 heures, Joséphine Beauregard, jeune personne de 24 ans, quitte le domicile de Dicter Krurnbach, le premier secrétaire de l’Ambassade d’Autriche-Hongrie à Paris.

A 20 heures, Joséphine rentre dans son petit deux pièces, au 16 de la rue Saint Paul, après quelques emplettes.
Le mardi 10 juillet, on retrouve le corps d’une jeune femme vêtue seulement d’une chemise de nuit, en forêt de Fontainebleau. Il s’agit de Joséphine Beauregard, poignardée à plusieurs reprises...

Note : quels genres d’individus pourront être susceptibles de s’intéresser à pareille affaire ? En premier lieu, et selon toute logique, les autorités policières; en second lieu, la presse, toujours à l’affut d’une enquête sensationnelle ; enfin pourquoi pas, d’honnêtes citoyens en villégiature à Fontainebleau, voulant faire toute la lumière sur cette sordide affaire.
Nous vous conseillons tout de même d’avoir, parmi vos personnages, un commissaire de police ou mieux encore, le juge d’instruction chargé de l’affaire.

Paris

Mercredi 11 juillet 1906

« Découverte macabre en forêt de Fontainebleau.

Hier matin Monsieur Raymond Soulex, garde-chasse de son état, a découvert, lors d’une ronde dans les sous-bois, le corps d’une jeune femme vêtue seulement d’une robe de nuit. La victime, qui avait les poignets entravés par une cordelette, aurait selon toute vraisemblance succombé à plusieurs coups de couteau. La gendarmerie de Fontaine-bleau chargée de l’affaire est épaulée par la brigade criminelle de Paris. »

Voici ce que pourront lire les personnages, dans les journaux parisiens ou dans la gazette de Fontainebleau.

A la « criminelle », ou au bureau du juge d’instruction, arriveront les premiers éléments d’enquête:

  • La victime s’appelle Joséphine Beauregard, elle était domiciliée à Paris (16 rue Saint Paul). Sans famille, sortant de l’assistance publique, elle a été placée il y a trois ans comme femme de chambre chez un certain Alphonse Gobineau.
  • L‘enquête médico-légale affirme que la victime a été frappée trois fois à l’abdomen par une arme blanche (type couteau de chasse) ; deux blessures ont entrainé la mort. Le décès remonte à quatre ou cinq heures avant la découverte du corps. La victime ne semble pas avoir été déplacée après sa mort, par contre elle a été violée.
  • Le rapport de gendarmerie indique que l’on a trouvé des traces de pneus sur un chemin proche de l’endroit où a été découvert le corps.

Au domicile de Joséphine Beauregard, 16 rue Saint Paul

La première personne que l’on rencontre en entrant dans le hall de cet immeuble est l’inévitable concierge: Madame Poiret, une brave femme qui n’a ni ses yeux, ni sa langue dans sa poche. Elle indiquera (à la police seulement, ou aux personnes mandatées) que Mademoiselle Beauregard habitait au sixième étage. Selon Madame Poiret, c’était quelqu’un de bien qui ne recevait jamais personne (on peut lui faire confiance). Une fois seulement, un homme l’a attendue dans le hall, « un monsieur très classe, d’une trentaine d’années, portant de superbes moustaches, pas causant pour deux sous... », c’était il y a une quinzaine de jours. Madame Poiret affirmera avoir vu Mademoiselle Beauregard rentrer chez elle lundi soir vers vingt heures. Elle ne l’a pas vue ressortir, et aucune personne étrangère à l’immeuble n’est entrée ce soir-là.

Il n’y a pas d’ascenseur dans l’immeuble et, pendant l’ascension des six étages, Madame Poiret talonnera les per-sonnages, les noyant sous un flot de questions. Arrivée devant la porte de l’appartement, la concierge leur deman-dera s’ils ont prévenu le propriétaire de l’immeuble de leur visite. Elle indiquera, si on le lui demande, qu’il s’agit de Monsieur Gobineau.

L’intérieur du petit appartement est simple mais coquet; un résultat de qualité A ou B en Perception indiquera qu’il a été fouillé préalablement. Si la concierge est toujours présente (elle ne demande que ça…), elle précisera que personne à sa connaissance n’y est entré depuis lundi soir.

Les personnages pourront toutefois découvrir, grâce à un jet de Perception, un médaillon sur lequel a été apposée la photo d’un homme. Il s’agit de l’individu qui attendait Joséphine dans le hall une quinzaine de jours auparavant. La concierge le confirmera. Si les personnages ont l’idée de regarder dans le poêle en fonte, ils constateront que des papiers y ont été brûlés. Il ne reste de lisible qu’un morceau de ce qui devait être une lettre, portant les mots « Meine Liebe ».

Monsieur Alphonse Gobineau

Il est très probable que les personnages aient dans l’idée de lui poser quelques questions. Monsieur Gobineau n’y verra aucun inconvénient. C’est un homme d’une cinquantaine d’années, directeur du crédit belge à Paris, il a effectivement pris Mademoiselle Beauregard à son service, comme femme de chambre. Monsieur Gobineau est très affecté par la mort de Joséphine (c’est ainsi qu’il l’appelle). Il avait beaucoup d’affection pour elle, et lorsqu’elle lui a appris, il y a cinq mois, qu’elle démissionnait, il lui a fait promettre qu’elle donnerait des nouvelles. Gobineau vit seul et considérait un peu Joséphine comme sa fille, c’est pourquoi il lui louait à un très faible prix ce petit appartement de la rue Saint Paul.

En lui remettant sa démission, la jeune femme lui a confié qu’elle avait fait la connaissance d’un homme prénommé Dieter, et qu’elle allait se marier. Il ne sait rien de ce Dieter, sinon qu’il est diplomate.

Note : il est impossible aux personnages de procéder à une enquête dans les milieux diplomatiques. Mais, en se postant non loin de l’ambassade d’Autriche-Hongrie et en notant les allées et venues, ils verront l’homme dont ils ont, la photo en sortir, accompagnant à chaque fois l’ambassadeur Von Gusenberg.

Fontainebleau

Les personnages, s’ils ont parmi eux le magistrat instructeur ou le commissaire de la criminelle, logeront à l’auberge du Cerf Blanc. Le patron, Maurice Thomas, est un homme charmant, d’une cinquantaine d’années, toujours prêt à rendre service.

A cette période de l’année, l’auberge est en pleine effervescence. De nombreux parisiens viennent y passer quelques jours de détente dans un cadre confortable.

Maurice Thomas n’a jamais vu la jeune dame assassinée en forêt par contre, si quelqu’un fait allusion à l’ambassade d’Autriche.-Hongrie, il confiera que, tous les mois, il héberge l’ambassadeur, ainsi que plusieurs membres de l’ambassade. Ceux-ci doivent d’ailleurs arriver vendredi..,

Raymond Soulex

Garde-chasse de la forêt de Fontainebleau, cet homme d’une quarantaine d’années a tout d’une caricature: l’air bourru, la langue qui roule sur les R, franchouillards à souhait, tout droit sorti d’un roman de Vincenot ou de Cloche-merle». C’est lui qui a découvert le corps, le 10juillet.

« J’avais repéré des collets, la veille au soir, dans le secteur. Alors le matin du dix, ni une ni deux, je m’rends sur place pour prendre les braconniers la main dans sac, si vous voyez c’que j’veux dire... Et là, personne. Et sur quoi c’est-y que j’tombe point ? La p’tite dame, raide comme une souche !... Ah, y’avait point de doute, elle était bel et bien bonne pour la tombe ! C’est pour le coup que j’en ai oublié les collets des Gauthier, j’ai foncé à la gendarmerie prévenir les autorités de ma découverte, si vous voyez c’que j’veux dire.

Les Gauthier ? Oh, allez, on les connaît dans l’coin... Des braconniers, des gens de sac et de corde, des propres à rien ! Ils habitent au fond des, bois, dans une cabane. »

Les frères Gauthier

Félix et Armand Gauthier vivent effectivement dans une masure située en forêt, dans une clairière, près d’une source. Il faudra aux personnages une heure de marche s’ils veulent s’y rendre; et cela n’est possible, que si l’un d’eux connaît bien la région ou s’ils sont accompagnés par des gendarmes.

A la vue de ces derniers, les frères Gauthier tenteront de prendre la fuite. Armand sortira le premier, armé d’une vieille pétoire (Habileté -3) et tentera de tenir tout le monde en respect pendant que Félix s’enfuira.

Si les personnages se montrent fins psychologues et arrivent à amadouer Armand sans utiliser la force, il leur confiera que son frère Félix a vu des « choses» le matin du meurtre. Félix est le type même de l’idiot, mais ce n’est pas un mauvais garçon. Agé de 23 ans (son frère en a 28), il vit du braconnage mais n’a jamais volé quoi que ce soit et encore moins agressé quelqu’un.

Si Raymond Soulex est présent lors de l’audition de Félix Gauthier, ce dernier ne dira pas un mot, se contentant de fixer ses chaussures en reniflant et de hocher la tête en signe de réponse. Un jet en Perception -2 indiquera qu’il a peur de parler en présence du garde-chasse. Soulex ne partira que si les personnages lui demandent expressément. Félix déclarera alors que le fameux matin du meurtre il allait relever les collets lorsqu’il a vu la jeune femme allongée par terre. Il a pensé qu’elle dormait, alors il s’est caché pour la regarder. Peu de temps après, il a vu arriver Soulex qui s’est penché sur elle. Le garde-chasse a commencé à la tripoter et à lui faire des « choses ». Félix a pris peur et c’est enfui.

Note : Félix Gauthier dit la vérité. Raymond Soulex est un abject nécrophile qui a profité de l’aubaine. Mais ce n’est pas tout. Soulex cache d’autres choses beaucoup plus graves. Seulement comment accorder crédit aux déclarations d’un simple d’esprit ?

Une fouille dc la cabane des frères Gauthier permettra de découvrir, au milieu d’un inimaginable désordre, une boite en fer blanc contenant divers objets, un mouchoir brodé, un mégot de cigare, quelques photos sans importance découpées dans des journaux et un portefeuille. La boîte appartient à Armand, il y glisse tout ce qui a de la valeur à ses yeux. Le mouchoir brodé, il l’a ramassé un dimanche soir devant l’église de Fontainebleau ; le mégot de cigare, il l’a chipé dans un cendrier du « Café des Amis » les photos, il les a découpés dans des vieilles revues ; quant au porte-feuille, il l’a volé à l’auberge du Cerf Blanc mardi soir, alors qu’il allait livrer du gibier braconné a Maurice Thomas.

Il contient des papiers établis à Bratislava, en Slovaquie, au nom de Joseph Svoboda et une photo de Joséphine Beauregard...

Note : Svoboda est un anarchiste slovaque exilé. Vivant à Paris depuis un an, il rêve d’assassiner le duc Von Güsenberg, ambassadeur d’Autriche-Hongrie. Assisté de deux compatriotes. Gustav Petrovsky et Ludvig Masarvk, il a repéré les allées et venues de Joséphine chez Dieter Grumbach, le premier secrétaire de Von Güsenberg. L’enlever en passant par les toits fut un jeu d’enfant, la questionner sur les habitudes de l’ambassadeur aussi (vous avez compris que Joséphine était la maîtresse de Grumbach, et il se trouve qu’elle était au courant de bien des détails, comme ces weekends mensuels). N’ayant plus besoin des services de Joséphine. Svoboda l’a assassinée en forêt, espérant que personne ne la découvrirait avant longtemps.

Après les révélations de Félix Gauthier, il est fort probable que les joueurs aient quelque envie d’aller jeter un coup d’œil chez Raymond Soulex.



La maison du garde-chase

C’est très certainement l’endroit le plus dangereux de la région. Soulex se montrera agréable, sauf si quelqu’un fait allusion aux dires de Félix. Dans ce cas il pâlira, son visage se crispera, il réfutera les déclarations d’un demeuré, déclarant que cet imbécile à l’esprit dérangé a cru voir des choses alors qu’il examinait le corps afin de s’assurer du décès.

L’intérieur de la maison est propre mais l’obscurité y est dérangeante. Soulex prétend garder les volets clos pour éviter qu’il ne fasse trop chaud.

Note : le meneur de jeu devra effectuer un jet de Fluide pour chaque personnage présent. Celui pour lequel le jet sera réussi aura la désagréable impression que l’obscurité est tangible et, surtout, que même si l’on ouvrait les volets, il ne ferait pas plus clair.

La maison de Soulex renferme quelques secrets :

• Dans le garde-manger, un personnage réussissant une Perception -2 trouvera une petite trappe camouflée (mais pas assez) par quelques conserves. La trappe s’ouvre sur une cache dans laquelle se trouve un épais livre: PSEUDOMONARCHIA DAEMONUM. Il est écrit en latin, et sa lecture demanderait

de nombreux mois d’étude, il s’agit d’un répertoire exhaustif des créatures de l’enfer. Dans la reliure du livre a été glissée une liste de noms sur laquelle figurent ceux de Von Güsenberg et de Dieter Grumbach. En entête de la liste, il y a trois lettres majuscules: NTR. (Neue Teutonische Reiter, les Nouveaux Chevaliers Teutoniques).

• L’armoire de la chambre de Soulex, possède un faux plancher que l’on peut déceler grâce à Un jet de Perception -1. Soulex y a caché une étrange panoplie : une robe et une cape noires sur lesquelles une croix blanche barrée d’un aigle a été brodée. Les personnages réussissant un jet de Culture générale reconnaîtront la croix de l’ordre des Chevaliers Teutoniques, les autres; n’y verront que l’aigle prussien. Dans une poche de la robe a été glissée une chevalière sur laquelle un démon est, gravé. Une bête grotesque aux yeux fixes et aux griffes acérées.

Les personnages, s’ils en ont l’idée, peuvent regarder si la créature infernale représentée sur la chevalière est men-tionnée dans livre Pseudomonarchia Daemonum. S’ils lisent le latin, il leur faudra réussir un jet de Perception 3 pour apprendre qu’il s’agit d’Umbakrail, ou Umbaqurahal ou encore S’aamed, le démon de l’obcurité.

Note: l’étude de ce genre d’ouvrage ne se fait jamais sans risque. Le personnage qui se plongera dans la recherche du démon devra effectuer un jet de Spiritualité (événement 1) à chaque tentative.

Si les personnages trouvent ces pièces à conviction, Soulex se soumettra, et les conduira à la remise où il ouvrira une trappe conduisant à la cave.

Prétendant tout leur expliquer, il descendra avec eux. Arrivé en bas, il murmurera le nom d’Umbakrail. Aussitôt, et quelle que soit la source de lumière utilisée par les personnages, tous seront plongés dans l’obscurité la plus totale. Un jet d’Ouverture d’Esprit (ordre 1) sera nécessaire pour ne pas paniquer, d’autant plus qu’ils sentiront une présence maléfique tapie au fond de la cave.

Umbahrail est désormais présent. Il se jettera sur quiconque approche de lui, mais ne pourra occasionner des blessu-res que si cette personne rate un jet de Spiritualité (ordre 3).

Umbakrail adore faire souffrir avant de tuer...

Pour retrouver l’escalier et sortir de cet enfer, les personnages devront réussir un jet de Perception. Attention, un échec non qualifiable jettera son auteur dans les griffes d’Umbakrail !...

Soulex, quant à lui, a profité de la confusion pour s’échapper par un passage souterrain menant au cœur de la forêt. Il restera invisible jusqu’à samedi soir.

De retour à l’auberge du Cerf Blanc, si les personnages demandent à voir Svoboda, ils apprendront qu’il est reparti ce matin. Il ne leur reste plus maintenant qu’à attendre l’arrivée de Von Güsenberg.

Week-end sylvestre

Vendredi 13 au soir

Von Güsenberg, accompagné par Dieter Grumbach et six hommes de l’ambassade, arrivera vers 19 heures à l’auberge du Cerf Blanc. Maurice Thomas se montrera très cérémonieux durant toute la soirée : l’ambassadeur est un client de marque. La soirée se passera sans problème. L’ambassadeur semblera on ne peut plus calme et serein et sortira même pour regarder passer la retraite aux flambeaux du 13 juillet.

Samedi 14

L’animation va régner durant tout ce jour de fête nationale défilé de majorettes avec la fanfare municipale, kermesse paroissiale, tombola, pétards ( !!!) de quoi passer une excellente journée ensoleillée...

L’incontournable bal du 14juillet aura lieu sur la place de Fontainebleau, juste en face de l’auberge du Cerf Blanc. Après dîner, Von Güsenberg, accompagné de son « état-major », ira se dégourdir les jambes. Il passera devant la buvette, mais bientôt se dirigera vers la voiture de l’ambassade pour y monter à toute vitesse et se diriger vers la forêt.

Où peut bien aller Von Güsenberg en pleine nuit ?

Sachez tout d’abord, et certains personnages l’auront peut-être remarqué, que c’est une nuit de pleine lune : ensuite que la forêt regorge d’endroits aux appellations étranges. Ainsi, si les personnages se sont renseignés, ils auront appris ou se trouve la croisée du dolmen, le chêne aux loups, les rochers du diable, ou mieux encore, la clairière obscure...

Oui, c’est à cet endroit (la clairière obscure) que se rendent les Autrichiens, et ça n’est pas la première fois.




Von Güsenberg est un passionné d’histoire germanique. L’année passée, il a transmis sa passion à Grumbach, à qui est venue l’idée saugrenue de refonder l’ordre des chevaliers teutoniques. Von Güsenberg ayant l’habitude de prendre le vert à Fontainebleau, il y a rencontré Soulex le garde-chasse. De discussion en discussion, Soulex a réussi à détourner l’idée originelle des Nou-veaux Chevaliers Teutoniques au profit d’un culte voué à Umbakrail

Vers minuit, les Autrichiens retrouveront Soulex au lieu-dit « la clairière obscure ». Ils revêtiront tous l’habit des Nouveaux Chevaliers Teutoniques, se disposeront en arc de cercle et débuteront une étrange cérémonie, au cours de la-quelle chacun s’entaillera l’avant-bras. Le sang, récolté dans un petit bol, sera ensuite présenté à Soulex qui étendra les mains au-dessus, récitant une incantation.

Aussitôt, Umbakrail fera son apparition (si des personnages sont témoins de la scène, ils devront faire un jet d’Ouverture d’Esprit ordre 4, et un jet de Spiritualité ordre 3). Tous les participants à la cérémonie se prosterneront devant le démon. Soulex lira alors une liste de noms (celle des personnages) et ordonnera à Umbakrail de s’emparer de leurs âmes.

Le démon tentera durant la nuit de posséder le personnage ayant le moins de Spiritualité (faire effectuer un jet de Spiritualité ordre 4). Si Umbakrail parvient à posséder quelqu’un, il lui faudra quatre heures pour assimiler se nouvelle enveloppe; quatre heures durant lesquelles le personnage s’enfermera dans l’obscurité la plus totale et sombrera dans le coma ; après quoi Umbakrail donnera libre cours à son imagination...

Les possessions se termineront toutes par un suicide.

Note : faut-il préciser que les personnages ont tout intérêt à ce que la cérémonie n’ait pas lieu jusqu’à cette phase fi-nale ?... A ce propos, il est utile de savoir que seul Soulex peut invoquer Urnbakrail.

Dimanche 15

Les événements prévus pour ce jour dépendront de ce qui s’est passé durant la nuit; mais quoi qu’il en soit, c’est vers 14 heures que Svoboda et ses acolytes ont prévu d’attenter à la vie de Von Güsenberg.

Le plan des anarchistes : Svoboda approchera l’ambassadeur au moment où celui-ci sera installé sous un parasol de la terrasse de l’auberge du Cerf Blanc. Arrivé à sa hauteur, il sortira deux revolvers et tirera à bout portant sur Von Güsenberg, ne lui laissant aucune chance de survie. Assis à une table voisine, Masaryk couvrira Svoboda au cas où ce dernier s’avérerait menacé. Petrovsky, quant à lui, sera le chauffeur; il attendra au volant d’une voiture que Svoboda et Masatyk reviennent pour rentrer à Paris.

Conclusion

Si les personnages ont réussi à maîtriser Soulex, l’empêchant ainsi d’évoquer Umbakrail, et s’ils ont fait avorter le complot des anarchistes slovaques, nul doute qu’ils ne fassent la une des journaux. Von Güsenberg sera rappelé à Vienne et un nouvel ambassadeur nommé à Paris.

Dans ce cas de figure, le Meneur de Jeu accordera un jet sous la Spiritualité, événement d’ordre 3 (gains possibles 1 à 3 points), ainsi qu’un jet en Ouverture d’Esprit, événement d’ordre 3. Il effectuera ensuite des jets sous le Fluide, événement d’ordre 3.

Si l’ambassadeur est assassiné, il y a de fortes chances que les personnages aient à répondre de leurs faits et gestes durant le week-end. Le juge d’instruction sera muté à Charleville-Mézières, le commissaire à Besançon... Le Meneur de Jeu, dans son incommensurable clémence, pourra toutefois accorder des jets de Spiritualité, Ouverture d’Esprit et Fluide (événement d’ordre 2).

Si Soulex n’a pas été maîtrisé et si l’ambassadeur a été assassiné, prions pour que les personnages trouvent un jour le repos...


P.N.J

Raymond Soulex

Garde Chasse; 48 ans
Aptitudes physiques 13; Perception 13; Constitution 14
Habileté 12; Culture générale 8
Spiritualité 2; Ouverture d’esprit 14; Fluide 18

Von Güsenberg

Ambassadeur; 56 ans
Aptitudes physiques 8; Perception 12; Constitution 10
Habileté 9; Culture générale 17
Spiritualité 7; Ouverture d’esprit 6; Fluide 13

Dieter Krumbach

Secrétaire d’ambassade; 31 ans
Aptitudes physiques 13; Perception 12; Constitution 13
Habileté 10; Culture générale 13
Spiritualité 6; Ouverture d’esprit 10; Fluide 9

Olivier Piechaczyk