Avertissements : Cette aventure est prévue pour un groupe de
3 à 4 Parisiens de la bonne société.
« Le Guide des Années Folles » (bien que prévu pour un autre jeu) peut être une aide précieuse pour « naviguer » dans le Paris de 1910. |
Un cambriolage qui tourne mal...
Paris, 23 janvier 1910, 1 heure du matin. Mr Lejeune,
propriétaire d'une galerie d'art dans le 6ème arrondissement, tire sur
un individu qui s'était introduit chez lui. Ce dernier, une sorte de
clochard, mourra peu après. Et les joueurs, dans tout ça ?
- Ils peuvent profiter d'une accalmie entre deux averses pour
rentrer chez eux après un bon dîner quand un coup de feu retentit dans
une des maisons voisines. Une silhouette titubante en sort puis
s’écroule.
- S'ils sont médecins / avocats / artistes, ils peuvent être
appelés par Lejeune qui a besoin d'un calmant / d'une assistance
juridique / d'un ami pour lui remonter le moral.
- S'ils sont provinciaux, ils peuvent passer quelques jours chez lui.
Auquel cas, ils assisteront à la scène en « live ».
les Inondations de 1910
Fiction...
Levallois, en banlieue, il y a dix ans. Le professeur Sébert et
ses deux assistants, Joux et Desvres s'installent dans une usine
désaffectée, rue d'Anseau. Objet de leurs recherches : le contrôle
scientifique du climat. Sans résultat jusqu’à ce que le professeur ne
commence à s'intéresser à des grimoires médiévaux : peu après, un de
leurs prototypes fonctionnera quelques secondes.Hélas, de telles
recherches coûtent fort cher, et Sébert commit l'erreur de confier la
gestion des fonds qu'ils avaient recueillis à Vogel, un « agent
d'affaires » véreux. Ce dernier se servit du professeur naïf à l’image
de tous les savants de son espèce comme paravent dans plusieurs
opérations louches, puis il disparut. Le scandale éclata. Le professeur
et Desvres furent accusés d'escroquerie et mis en prison. Sébert mourut
peu après. Desvres, à sa sortie, se mit à boire. Le matériel
d’expérimentation fut vendu, ainsi que la totalité des notes de Sébert.
Celles-ci passèrent dans les mains de l'oncle de Mr. Lejeune, un vieil
excentrique qui tenta de reprendre les recherches à son compte, sans
résultat.
Bien plus tard, Vogel revint en France, après avoir fait
fortune en Amérique du Sud. II retrouva Joux, qui ne le reconnut pas,
et apprit de lui l’adresse de Lejeune. II racheta les plans à ce
dernier, qui mourut peu après, laissant la maison à son neveu.
Vogel réussit à construire une machine et décida de faire une
démonstration avant de la vendre.
Depuis, il pleut. Il ne réalise pas bien quelles catastrophes
il risque de déclencher... Deux personnes en ont par contre pris
conscience : Joux, et plus redoutable, le Pr Sébert, sorti de son
éternité pour empêcher qu'on utilise son invention à des fins
criminelles.
Il a repris contact avec Desvres qu'il a poussé à aller récupérer les
plans, qu'il croit toujours chez Lejeune .
... et réalité
Au début du siècle, on s'était préoccupé des risques
d'inondation à Paris. De l'avis des experts, il n'y avait aucun risque
tant que les parapets endiguant la Seine s'élevaient à plus de 35m
au-dessus du niveau de la mer. Mais on s'était empressé d'oublier leurs
recommandations et en 1910, trois endroits se trouvaient sous cette
cote : les tranchées des chemins de fer d'Orsay, des Invalides et du
métro nord / sud (future ligne 12). Et c'est par là que la Seine
s'engouffra, après des semaines de pluies ininterrompues. Au matin du
25 janvier, 3 mini raz-de-marée (4 milliards de m3 d'eau) déferlent sur
le quartier Saint Lazare et les quais de la rive sud, inondant ensuite
la moitié de Paris. La Seine ne rentra dans son lit qu'une semaine plus
tard. C'était la plus forte inondation qu'ait connue Paris depuis 1658.
II y eut fort peu de victimes, mais d'importants dégâts matériels. (Si
les PJ ne concluent pas avant le 25, ils termineront l'enquête en
barque. Tous les sites mentionnés se trouvant dans des zones inondées
ou menacées). Si vous voulez replacer ce scenario en province, allez-y
: toute la moitié nord de la France fut inondée également.
Chez M. Lejeune
Une vieille maison d'un étage, entre l'institut et le carrefour
de I'Odéon. Le rez-de-chaussée est occupé par une petite galerie de
tableaux et une réserve. Les toiles exposées sont, pour la plupart,
l'œuvre de débutants en train de percer ; elles n'ont donc pas beaucoup
de valeur pour le moment.
M. Lejeune est un homme entre deux âges, avec une barbe en
pointe qui commence à grisonner. II paraît effondré. Il leur fera un
récit des évènements plutôt décousu. Une fois remis en ordre, ça peut
se résumer à : il a cru entendre du bruit en bas, il a pris son
revolver et est descendu. II y avait quelqu'un dans la réserve. II lui
a ordonné de ne plus bouger. L'autre a eu un geste «menaçant». Lejeune
a tiré, un peu au hasard. Et sa victime est à I ‘hôpital, dans le coma.
Deux choses peuvent intriguer les PJ (Lejeune est hors d'état de les
remarquer) Lejeune décrit son voleur comme «un clochard». Or, il est
rare que de tels individus volent des tableaux.
- II s'est introduit dans la réserve par la porte de
derrière, et, au lieu d'entrer dans la galerie, il a tenté de forcer la
porte de la cave.
D'après Lejeune, la cave contient tout un bric-à-brac, qui
s'y trouvait déjà du temps de son oncle (qui lui a légué la maison il y
a deux mois). II ne le connaissait qu'à peine. Si on prend la peine de
descendre à la cave, on découvrira, proprement mis en caisses, tous les
éléments d'un laboratoire de chimie et d'autres qui (Culture Générale -
2) auraient pu servir a des opérations alchimiques. Que les PJ
s'intéressent à sa cave rappellera à Lejeune une lettre qu'il a reçue
il y a une quinzaine de jours : un « M. Dubois » était désireux de le
rencontrer afin d'acheter certains livres et documents appartenant à
son oncle. Rien d'énigmatique ou de spectaculaire. Seul point curieux :
l'adresse de l'auteur, dans une rue «très mal famée». II n'a pas
répondu, trop occupé à terminer d'emménager.
Lejeune ne peut pas dire grand-chose d'autre. II se
retrouvera en prison dès la mort du cambrioleur. La police commencera à
enquêter. Mais les inondations vont tout arrêter tous les agents étant
requis pour le maintien de l'ordre. Léocadie la femme de charge, est
plus intéressante. Elle était déjà là du temps de l'oncle. Si on s'y
prend bien -en étant courtois, généreux et prêt à abonder dans son sens
chaque fois qu'elle dit du mal de quelqu'un- elle deviendra bavarde.
Elle n'aimait pas feu son maître, « un vieux fou toujours
plongé dans des gros livres, et avare en plus ». En ce qui concerne les
« gros livres » elle pense qu'il les a vendus avant de mourir. II était
déjà très malade quand «un type tout noir, barbu comme le diable mais
habillé rupin», est venu lui rendre plusieurs visites. A la dernière il
est reparti avec une caisse. D'autre part, il lui semble avoir déjà vu
le cambrioleur rôder autour de la maison, depuis une quinzaine...
Chez M Dubois
Un immeuble lépreux, rue Greneta, une ruelle sordide entre les
rues St-Denis et Réaumur. A l'étage une porte marquée «Dubois».
Personne ne répond. Le reste du bâtiment est occupé par des
prostituées, pour la plupart laides et alcooliques. Elles ne demandent
pas mieux que de bavarder un peu, si les PJ n'ont pas l’air trop
«officiel». Dubois habite ici depuis plusieurs années. On l'appelle
Docteur, parce qu'il accorde parfois des consultations gratuites. Il
boit beaucoup, parle peu et ces dames sont convaincues qu'il «a eu des
malheurs». Les mieux renseignées en imaginent même de fort
convaincants. Plusieurs fois ces dernières semaines, il a reçu la
visite d'un grand vieillard barbu. Il venait toujours après la tombée
de la nuit, ce qui est le plus sûr moyen de se faire voir, dans un
quartier pareil. La première fois, on a entendu Dubois crier. Pas comme
s'il était en colère Comme s'il avait peur. Les PJ peuvent
perquisitionner à loisir, personne ne viendra les déranger.
Le mobilier de la chambre de Dubois se limite à une paillasse
pleine de vermine, une commode bancale et une table de toilette au
miroir brisé Dans la commode sont rangés plusieurs livres de médecine
et des traités d'astronomie et de météorologie. Sur la page de garde de
l’un d'eux, presque effacé, on distingue le nom de Robert Desvres. Cela
réveillera un vague souvenir dans l'esprit des PJ réussissant des jets
de Culture Générale - 3 (à vous de préciser quels souvenirs, en
fonction de la qualité du résultat). Dans un des tiroirs, (Perception -
2) traine un bout de papier : « Joux. 10, rue Daguerre », écrit de la
même main que la lettre reçue par M. Lejeune.
Regard sur le passé Le nom de Desvres est associé à un ancien
scandale. Ca, les PJ devraient le savoir. Lequel? Selon leur facilité
d'accès aux journaux, aux archives judiciaires, etc., les recherches
prendront plus ou moins longtemps. Ils obtiendront un reflet un peu
déformé de la situation, insistant sur les détournements en tous genres
dont Sébert et ses assistants (le nom de Joux est cité) se seraient
rendus coupables, et parlant infiniment moins de l'objet de leurs
recherches. Certains parlent vaguement de «météorologie», d'autres
affirment qu'il n'y avait pas de recherches du tout, juste une vaste
escroquerie. Ils s'étendent aussi sur le rôle trouble de Vogel, l'homme
d'affaires en fuite, condamné à 15 ans de réclusion, par contumace. Si
les PJ obtiennent un résultat de qualité A pendant la recherche
d'informations, ils auront aussi des échos plus modérés, dans lesquels
le professeur et ses assistants n'apparaissent coupables que de
négligence...
Joux
Cet homme maigre, aux vêtements râpés, habite un petit
appartement derrière la place Denfert- Rochereau. II n'est là que le
soir. La visite des PJ ne lui fait visiblement pas plaisir. II affirme
que c'est parce qu'elle lui remémore une période pénible de sa
carrière. II est intarissable sur l'injustice qu'ils ont subie.
Persécutés, comme tous les précurseurs. Leurs recherches « gênaient »
la science officielle. Alors on les a discrédités, etc. Il reconnaît
que leurs expériences portaient sur la maîtrise du climat, mais affirme
qu'ils n'avaient pas été très loin. Il dit ignorer ce que sont devenues
les notes de Sébert. Mais si on lui parle de M. Lejeune, il se trouble
très visiblement. Il dissimule mal et risque de se «couper». D'autre
part, il peut être amené à coopérer si on l'effraye ou si on le
corrompt (il rêve de retrouver un poste dans la filière «officielle»
qu'il dit mépriser).
A priori il ne dira pas qu'il a été contacté par un riche
étranger qui désirait savoir ce que les plans de la machine étaient
devenus. Comme il le savait il le lui a dit, en même temps que le peu
qu'il savait sur son fonctionnement. II a reçu en échange une grosse
somme d'argent. Mais depuis, il s'inquiète : la dépression d'Irlande
est-elle réellement responsable des torrents de pluie qui s'abattent
sur la France depuis un mois... La visite des PJ et la mort de Desvres
(qu'il n'avait pas revu depuis des années) vont le décider à agir.
Joux pourrait essayer de faire une visite à l'atelier de
Levallois. Mais son occupant (voir plus loin) risque de lui en vouloir
de la part qu'il a pris dans la récupération des plans -on pourrait le
retrouver mort de peur. II pourrait aussi tenter de faire chanter le
Marquis -auquel cas, il disparaitra, ou sera poignardé... Si on fouille
chez lui, on trouve une photo de toute l'équipe, aux jours heureux.
Desvres est aisément reconnaissable. Le professeur est un vieil homme,
avec un air de patriarche inoffensif. La bibliothèque de Joux contient
un rayon de traités d'alchimie et de magie et des kilomètres de notes
et de formules : Il a essayé de prendre la succession de Sébert. Sans
rien produire d'autre qu'un galimatias inutilisable. (Mais Dieu sait ce
que les PJ pourraient y voir...). Dans son carnet d'adresses, on trouve
un marquis de Valadares, incongru au milieu de relations de travail
parfaitement ternes.
L'ancien laboratoire
A Levallois, la rue d'Anseau est une ruelle grise qui borde un
haut mur de briques, dont le portail de fer est solidement cadenassé.
II est possible d'escalader (Aptitudes Physiques - 3) ou de crocheter
(Habilité - 4), sans risque d'être vus. Derrière, surgissent une vaste
cour herbue où des machines achèvent de rouiller, et un grand bâtiment
aux vitres cassées. Sous la pluie, le spectacle est triste à pleurer. A
l'intérieur de l'usine désaffectée on distingue, malgré l'obscurité
ambiante, un grand hall, avec une galerie à mi-hauteur et des bureaux
dans le fond. Dans cette immensité déserte, le moindre bruit rebondit
en échos. Pendant l'inondation, on aura de l'eau jusqu’à la taille.
Tout semble inoccupé depuis des années. Mais pourtant quelqu'un veille
: le spectre de Sébert. II loge dans les bureaux où il y a un lit.
De jour, les personnages ont de bonnes chances de le
surprendre, à condition de faire des efforts de discrétion (Habileté,
malus à votre idée). S'ils attirent son attention, le spectre se mettra
à l'abri et les surveillera (Perception pour l'apercevoir). Les PJ qui
réussissent un jet de fluide capteront des bouffées de sa haine. Des
malaises sont à prévoir S'ils ne le repèrent pas, il les suivra ou les
fera suivre, puis essayera de les surveiller, quitte à les contacter
plus tard. S'ils le trouvent, il essayera de leur faire croire qu'il
n’est qu'un clochard logeant ici. Si on évoque devant lui le passé, il
deviendra attentif (Perception). Et si on lui raconte franchement ce
que l'on sait, il s'ouvre complètement...
Sébert
L'inoffensif savant amateur de sciences occultes est revenu de
l'Au-Delà dans l'intention de se venger du criminel qui utilise sa
machine. Pour cela, il a pris possession du corps d'un clochard qui,
effectivement, logeait là. Mais il lui à imprimé sa marque : son visage
est hagard, et à la longue, il dégage une aura angoissante... C'est un
personnage ambigu. Il ne nie pas, il affirme même être Sébert. Mais il
ne lui ressemble pas, et les PJ savent qu'il est mort. Il n'est pas
simple de communiquer avec lui. Il ramène tout à sa mission et a son
rêve brisé : un monde cultivé du Groenland au Sahara, ou aurait régné
un éternel printemps, etc. II reste extrêmement évasif sur son passé,
se contentant de dire qu'il est sorti de prison. Mais d'un autre côté,
il lui arrive de parler de «l'ancien Sébert» à la 3ème personne. Les PJ
n'auront guère de mal à lui faire dire qu'il a poussé Desvres au
cambriolage, mais ils resteront dans le doute pour le reste. Dans le
meilleur des cas, ils obtiendront de Sébert une coopération réticente
et pleine d'arrière-pensées. Si les PJ ne le rencontrent pas à l'usine,
il ne prendra contact avec eux que s'il le juge utile. En attendant, il
pourrait, la première nuit, se rendre chez Desvres, mettant la chambre
à sac, et trouvant l'adresse de Joux, qu'il terrorisera. Il a également
la possibilité d'aller jeter un coup d'œil chez Lejeune, faisant à
moitié mourir de peur Léocadie.
II habite un corps humain, mais s'il le décide, il peut se
montrer sous son vrai jour : une flamme d'un bleu ardent au centre de
laquelle se distingue une silhouette humaine. En regardant bien, on
peut reconnaitre le visage du professeur au milieu de flammes,
l’expression déformée par quelque torture inimaginable. Ses émotions
aussi sont pleinement perceptibles, la rage, le chagrin, la haine,
démesurément amplifiés. Evènement d'ordre 2 - la Spiritualité. Il ne
présentera son vrai visage qu'en cas d'extrême urgence, s'il est
physiquement menacé, ou une fois en face de Vogel.
Le marquis de Valadares
Pour tout le monde, c'est un Sud-Américain richissime, qui mène
grande vie et personnifie parfaitement l'étranger venu goûter aux
délices du Gai Paris. Si on prend le temps de faire des recherches un
peu plus poussées (câbler des demandes de renseignements au Brésil,
prendre contact avec son banquier), il se révélera sorti de Dieu sait
où et couvert de dettes Mais il n'y paraît pas. Il habite un superbe
hôtel particulier avenue Velasquez (une contre-allée bordée d'arbres
qui relie le boulevard Malesherbes ou Parc Monceau). Sa porte est
efficacement défendue par un maître d'hôtel glacial «je suis désolé,
Monsieur le Marquis est sorti. Si ces messieurs veulent bien me
remettre leur carte». Et aussi, s'il faut en venir là, par une
demi-douzaine de laquais herculéens importés du Brésil, et par César,
un gros chien de race indécise, mais très friand de cambrioleurs.
Si les PJ parviennent à être reçus, ils rencontreront un
homme d'une quarantaine d'années, halé et portant une barbe noire. II
porte quelques décorations auxquelles il n'a pas droit...
Autrefois, Vogel était blond et rasé. Néanmoins, on peut
déceler une ressemblance en réussissant un jet de Perception-4. Il nie
catégoriquement savoir quoique ce soit de toute cette histoire. Il n'a
jamais entendu parler de Joux. Si son nom était dans le carnet
d'adresses de ce monsieur, c'est qu'il devait penser à venir lui
demander de l'argent. Le marquis est habile, persuasif, sûr de lui,
mais se trouble quand même imperceptiblement (Peception-2) si on
mentionne devant lui l'achat des papiers
En fait, les PJ le gênent énormément. Ils déboulent dans ses
affaires alors qu'il est à quelques jours de vendre la machine à
l'ambassade d’X (censuré pour raisons diplomatiques). Il fera le
nécessaire pour les écarter de sa route. Il ne souhaite pas tuer, mais
un «accident», ou l'enlèvement et la séquestration sont dans les
limites de ce qu'il s'autorise.
S'il est reconnu en tant que Vogel, il n'aura rien de plus
pressé que de filer : il est toujours condamné sous ce nom. Si c'est
nécessaire, il proposera un arrangement aux personnages. Du genre : la
machine et une forte somme contre son départ. Il ne respectera pas sa
promesse et reviendra se venger. C'est bien son genre. Sinon, d'ici une
petite semaine, il filera, laissant la machine aux bons soins de
l'ambassade d'X... D'ici là, il a de fréquents entretiens avec l'un des
secrétaires de cette ambassade (qui est disposée a lui fournir du
renfort, pour écarter des PJ encombrants). L'intérieur de l’hôtel
particulier est une accumulation de dorures, de marbres, de statues, de
plafonds surchargés et de décor pseudo-moyenâgeux Second Empire.
La machine de Sébert occupe la moitié de la surface de la
cave. C'est une masse de consoles, de condensateurs, d'accus à acide
(terriblement des enchevêtrements de câbles, parcourus d'étincelles et
de crépitements. Bref, sous une forme rudimentaire, c'est le
bric-à-brac qui fera la joie des prochaines générations de savants
fous. Les antennes et autres émetteurs, sur le toit, ont été
judicieusement camouflés en girouettes gothiques. Le marquis descend
fréquemment à la cave pour entendre les rapports le son ingénieur
(aimablement prêté par l'ambassade d’X). Vogel est très fier de son
gros jouet qu'il fera volontiers visiter à un prisonnier éventuel.
C'est à la suite d'un test que la pluie s’est mise à tomber sans répit.
Mais à partir du 25 janvier, et devant l'étendue du désastre, Vogel
tentera d'arrêter la machine, ce qui ne sera pas facile (Culture
Générale - 3 pour couper l'alimentation ...). Si Sébert arrive à
remonter jusqu'à Vogel (et a le détruire, si les PJ ne s'en sont pas
chargés) il regardera longuement la machine, avant de s'en approcher...
et de disparaitre dans un torrent de flammes. Est-ce lui ? Est-ce un
accu qui a explosé ? On distingue une forme au cœur du brasier (fluide
: une sensation de satisfaction). L’hôtel particulier va brûler. Si les
PJ y sont, ils ont intérêt à réussir quelques jets d'Aptitudes Physique
et de Constitution (pour les vapeurs de chlore dégagées par les accus).
On ne retrouvera rien, ni de l’Invention, ni du vieillard...
En guise de conclusion
Cette aventure s'inspire un peu des Harry Dickson de Jean Ray
(Chez NéO - 21 vol. 120 Fr. Incontournables !). La trame présente n’est
que purement indicative et se résume à trois groupes en présence
(Sébert, Joux, le Marquis). Faites-les agir les uns contre les autres.
Brouillez les cartes jusqu'à ce que personne n'y comprenne plus rien,
multipliez les coups de théâtre. Au besoin, rajoutez des personnages.
On peut par exemple supposer que Sébert avait une petite-fille qui
s'attacherait à faire réhabiliter son grand-père, ce qui la conduirait
à... Restez ambigu. La machine fonctionne-t-elle, ou Vogel n’est-il
qu'un escroc habile ? Et le «Sébert» que les joueurs vont rencontrer.
Est-ce un fantôme ? Le professeur vivant, mais fou ? Un imposteur ?
Prenez vos joueurs à contrepied : s'ils veulent du surnaturel,
donnez-leur une escroquerie, avec une infime zone d'ombre. Et s'ils
sont rationnels...
CHARLES VOGEL / LE MARQUIS DE VALADARES
Escroc, 39 ans. Constitution : 13, Aptitudes physiques : 8, Spiritualité : 7, Perception : 13, Ouverture d'Esprit : 13, Habilité : 13, Fluide : 5, Culture Générale : 10. |
|
JOSEPH JOUX
Répétiteur, 32 ans. Constitution : 12, Aptitudes physiques : 11, Spiritualité : 8, Perception : 9, Ouverture d'Esprit : 12, Habilité : 11, Fluide : 5, Culture Générale : 13. |
|
DOMESTIQUES DE VOGEL
A peu près 30 ans. Constitution : 13, Aptitudes physiques : 14, Spiritualité : 13, Perception : 10, Ouverture d'Esprit : 7, Habilité : 14, Fluide : 5, Culture Générale : 7. Its utilisent des couteaux. |
|
HENRI SEBERT
Spectre vengeur. Constitution : 11, Aptitudes physiques : 14, Perception : 10, Habilité : 14, Fluide : 8, Culture Générale : 7 |