Article paru dans Chroniques d'Outre Monde N°05 - 1987



Un huis-clos infernal pour TRAUMA, en prise directe sur l’actualité, pour 3 à 5 personnages. Que vous aimiez les scénarios complexes et interactifs ou les bastons dégénérées, vous allez être servis...

INTRODUCTION

Dans chaque manifestation se glissent des êtres étranges venus d’on ne sait où : casseurs plus ou moins professionnels, plus ou moins autonomes, faisant parfois le jeu de certains pouvoirs répressifs, ailleurs évoluant pour leur propre compte de minables et d’attardés de la violence gratuite.

Leur apparition fait toujours l’effet d’une génération spontanée, leur disparition est toute aussi mystérieuse. Pourtant, même les larves sortent d’un œuf... les casseurs aussi...

PARIS, DECEMBRE 1986

Un attentat particulièrement ignoble a été commandité à Richard Spandel, mercenaire d’occasion, par un de ses amis, André Peyridieux, magouilleur politique et propriétaire d’une salle de gymnase dans le Quartier Latin à Paris.

Le but : l’assassinat d’un membre d’une organisation de surveillance non-violente lors d’une manifestation étudiante à Paris, dans le but de semer le désordre et de provoquer une répression sanglante.

Le moyen : bénéficiant d’une base en plein Quartier Latin, les tueurs n’auront qu’à regagner leur repaire pour s’y terrer et procéder à leur changement d’identité de se remêler à la foule.

Les exécutants : Peyridieux a recruté parmi ses sbires quelques jeunes gens habitués de ce genre de manifestations pour piloter Spandel dans le quartier et assurer sa protection rapprochée après l’attentat.

L’ambiance : le projet de loi sur les universités cause de nombreux remous dans le milieu étudiant et politique français. Grèves des universitaires, manifestations de rue, violences sporadiques attisées par certains « penseurs » sûrs de leur bon droit qui feront couler le sang...

Il vous suffit de replonger dans vos quotidiens favoris pour retrouver l’étrange saveur de ce soulèvement inattendu, avec ses arrière-goûts de guerre civile.

SAMEDI 6 DECEMBRE

01 h Décès de Malik OUSSEKINE

19 h 30

Avec un double de clés prêté par le propriétaire du KARATE INSTITUTE, Richard SPANDEL pénètre dans les locaux (rue Saint-Sulpice à PARIS) et s’affuble, avec ses quatre collègues, de l’attirail du parfait casseur : casque de moto, écharpe, blouson rembourré, sac de sport contenant pavés, barre de fer, et, dans le cas de Spandel, un Browning Baby (pistolet automatique catégorie 1: voir les règles de TRAUMA dans le N° 01 de Chroniques).

20 h

René LE MOAL, le retraité qui assure l’entretien et le nettoyage des locaux, croise Spandel et ses sbires, en arme, à leur sortie. Spandel l’enjoint de se taire, lui montre son double des clés et lui explique que le patron est au courant.

21h

Les joueurs ont décidé, comme chaque samedi soir, d’aller s’entraîner dans leur club d’arts martiaux, rue Saint-Sulpice, à Paris dans le 6e arrondissement. Certains d’entre eux sont peut-être étudiants, ont pu être amenés à manifester dans les jours précédents (pour ou contre le projet de loi...). En tout cas, nul d’entre eux n’ignore qu’une atmosphère de guerre civile plane sur la capitale depuis quelques jours.

LE KARATE INSTITUTE

A l’origine petite salle de réunion d’un groupe politique aujourd’hui disparu, le KARATE INSTITUTE a été racheté et transformé par son actuel propriétaire, André PEYRIDIEUX. Les locaux sont entretenus et gardés par un retraité, René Le Moal, qui n’est pas au courant des manigances de son patron.

Les lieux

1) Hall d’entrée donnant sur la rue à travers une grille métallique pouvant être remontée ou baissée à la main.

2) Escalier menant au niveau du sous-sol.

3) Salle d’accueil, contenant le bureau du gardien, avec téléphone et liste des adhérents (une trentaine...), ainsi que six chaises et un extincteur.

4) Toilettes

5) Cuisine. L’entrée en est marquée « Privé », mais la porte est souvent entrouverte. René Le Moal y a installé un petit lit de camp, ainsi qu’un réchaud. La pièce contient, outre une bouteille de butagaz:

• des produits d’entretien, dont deux bouteilles de white spirit.

• douze canettes de bière, deux baguettes, un saucisson.

• trois couteaux de cuisine dont l’un à bout pointu, dans le tiroir d’une table bancale recouverte de lino.

• un balai-brosse et un aspirateur.

• le disjoncteur d’électricité de l’établissement (planqué dans la boiserie, un jet sous remarquer sous 5D6 permet de l’apercevoir).

6) Le bureau de Peyridieux, fermé à clef et marqué « Privé », ne contient que trois fauteuils, deux vitrines pleines de souvenirs d’Indochine, un bar contenant gin, whisky, porto, pastis... et un bureau en acajou. Parmi les souvenirs de guerre, oubliée, une grenade MK Il rouillée (qui n’a que 10 % de chance de fonctionner).

7) Vestiaires. Seuls trois d’entre eux sont cadenassés et contiennent les effets de Spandel et de ses acolytes, qu’ils comptent réintégrer pour ressortir incognito.

8) Salle d’entraînement, tapis rouge au sol, miroirs sur tous les murs, la salle de gymnase se prête peu à l’ascétisme nécessaire aux arts martiaux. Seule la réputation de l’instructeur, TAI VONG, attire les adhérents.

La salle contient, dans un coffre habituellement ouvert dont Tai Vong possède les clés, un nunchaku et un katana qui servent uniquement en démonstration, ainsi qu’une demi-douzaine de bâtons de bois, les shinaï, qui servent à l’entraînement du kendo.

Pendant une heure et demie les joueurs vont tenter de perfectionner leur technique en karaté et en kendo avec leur professeur, Tai Vong, un jeune cambodgien d’une trentaine d’années.

Seul un jet réussi sous Remarquer avec 5D6 à leur entrée pourra leur permettre de s’apercevoir que le vieux René Le Moal semble préoccupé...

22 heures

Des centaines de CRS protègent l’hôtel de ville. Par petits groupes, des douzaines de casseurs investissent le Quartier Latin, commencent à casser quelques vitrines, à incendier des poubelles. Les ordres de la police sont stricts : ne pas provoquer d’affrontement. Le quartier s’embrase lentement. La rue Saint-Sulpice continue à somnoler.

23 heures

Un groupe de CASQUES BLANCS formé d’un médecin et d’un avocat, se fourvoie en voiture dans le Quartier Latin. Leur but est simplement de constater pour eux-mêmes l’étendue des dégâts, la passivité réelle ou supposée des forces de police, et de vérifier la provenance des groupes de casseurs.

23 heures 10

Au sortir d’un cinéma, Tracy Vong, la sœur de l’instructeur de karaté, un peu anxieuse vu la tournure des événements dans la rue, se rend au KARATE INSTITUTE pour chercher la protection de son frère.

23 heures 15

Spandel trouve sa cible, presque par hasard. La R 5 du groupe de surveillance est bloquée par les casseurs à l’angle de la rue de Condé et de la rue Crébillon. Les policiers sont trop loin pour intervenir, assez proches pour être témoins du meurtre.

23 heures 17

Jean-Paul CHABAL, 29 ans, médecin, et Benoit GROULT, 33 ans, avocat, quittent leur véhicule immobilisé et tentent de se rapprocher des cars de police qui stationnent devant l’Odéon. Spandel sort d’une porte cochère et braqué son arme sur les deux casques blancs. Un premier coup part, blessant Benoit Groult à la cuisse. Avant d’avoir le temps de réagir, Spandel prend une giclée de gaz paralysant en pleine figure. Il tâche d’éliminer son agresseur, mais Jean-Paul Chabal lui envoie son coude en pleine poitrine, lui coupant toute velléité de violence. Trois policiers témoins de la scène se précipitent malgré les consignes et, tandis que le médecin s’affaire autour de son camarade blessé, Spandel et ses acolytes s’enfuient en désordre dans les ruelles du Quartier Latin, leur mission totalement ratée, pour rejoindre leur base.

23 heures 20

Spandel, guidé par un de ses acolytes, fait irruption dans le Karate Institute. Sous la menace d’une arme, Le Moal ferme la grille et les portes métalliques de sécurité, et livre les clés à Spandel. Dehors, les policiers continuent sur leur lancée, puis, s’apercevant que leurs fugitifs ne peuvent s’être évaporés, bouclent le quartier, décidés à retrouver la trace des meurtriers en puissance. A l’intérieur du Karate Institute commence un huis-clos de terreur et de violence.




Spandel, à moitié aveugle, a donné son arme à Munier, qui force les joueurs et tout le personnel à se regrouper dans la salle de combat et les empêche de sortir. Paleau et Tassier tentent en vain de joindre leur unique contact, le propriétaire du Karate Institute.

Spandel et ses hommes voudraient se débarrasser de leur arme afin de pouvoir se fondre dans la foule et échapper à une rafle possible. Mais leur fiasco a maintenant des témoins gênants. Les joueurs sont devenus fort compromettants et, pour peu que certains d’entre eux aient les cheveux un peu longs ou le teint ocre ou basané, leur position va vite devenir inconfortable.

Au fil des heures, alors que du dehors parviennent par moments les bruits de l’émeute (explosions de voiture, sirènes, tirs de grenades, hurlements...), et que Paleau et Tassier démolissent le bar de Peyridieux, l’atmosphère dans le Karate Institute devient plus pesante. L’emprise de Richard Spandel sur ses hommes surexcités va devenir de plus en plus ténue, jusqu’à ce qu’un cataclysme de violence se déchaîne.

La présence de Tracy Vong, 22 ans, la sœur de Taï Vong, va faire perdre la tête à Paleau et Tassier, déjà bien défoncés par les canettes de la réserve de René Le Moal qu’ils ont éclusées. Spandel, conscient de l’échec de son plan, ne tentera même pas d’arrêter ses hommes. Vers trois heures du matin, si les joueurs n’ont rien tenté, il trouvera la solution à son problème et mettra le feu aux vestiaires après y avoir fait enfermer tous les témoins gênants. Il faut espérer que les joueurs aient pris l’initiative auparavant.




CONSEILS AU TRAUMATO

Le scénario est conçu pour s’articuler en trois parties. Familiarisez dans un premier temps les joueurs avec leur environnement et la pratique de leur art martial favori, puis introduisez le dérapage dans l’angoisse avec l’irruption des assassins ratés... Rappelez-vous que Spandel et ses hommes ne sont pas des surhommes, et sont tout aussi inquiets que leurs otages, et tentez, dans un premier temps, de créer une ambiance étouffante sous la menace des armes (après tout, les joueurs ont sans doute, avec l’addition de Le Moal, de leur instructeur et de Tracy Vong, l’avantage du nombre...) avant que la violence s’installe au fur et à mesure que les hommes de Spandel, ivres d’alcool et de haine, échappent à son contrôle...

N’hésitez pas à utiliser vos pouvoirs de Traumato retors pour faire planer sur vos pauvres joueurs l’angoisse de cette profonde nuit... servez-vous à boire en les laissant poireauter ou quémander nourriture et boisson comme le feront certainement Paleau et Tassier, rendez vivants et horriblement réels ces êtres cruels, vils, lâches…

Tassier est un fanatique de Hard Rock et, après la première heure de biture, il passera outre les consignes de Spandel et mettra, dans le mini-cassette de René Le Moal, son unique cassette fétiche : Ozzy Osbourne ou Ted Nugent sur la face A, War et Two Tribes de Frankie Goes To Hollywood sur la face B. Il ne comprend rien aux paroles, et le grand message pacifiste de FGTH lui est indifférent. « Ce que j’aime, c’est les super sirènes au début du morceau qui annoncent l’Apocalypse nucléaire. Super-bath comme idée.... »

Faites résonner plein tube cette musique stressante aux oreilles de vos joueurs, ils vous en sauront gré... Avec l’émeute qui gronde à l’extérieur, le son ne sera pas repéré de l’extérieur, malheureusement. Bonne chance.

P.N.J GENERIQUE

Richard SPANDEL


Ancien mercenaire, il s’est reconverti à38 ans dans les mauvais coups lors de certaines campagnes d’affichage politiques un peu musclées. Très attaché à sa survie, c’est un homme suffisamment intelligent pour discuter avec ses otages, mais totalement amoral.

FOR 12, DEX 13, AGI 7, CON 14, MAS 16, CHA 15, VOL 14, EQM 12, INT 14, ION 13, EDU 12, CHC 14, ODO 3, VUE 6, (sous l’effet du gaz) OVI 12
Points de Vie: 22
Combat de rue: 15 (7)
Couteau: 17 (9)
Arme de poing: 15 (7)
Les effets du gaz s’estompent au bout d’une heure, SPANDEL retrouvant un point à chacune de ses compétences et caractéristiques diminuées par heure supplémentaire.

Louis MUNIER

A 24 ans, Munier déteste tout ce qui ne lui ressemble pas: les immigrés, les femmes, les intellectuels, les non-violents, les étudiants, les homosexuels... C’est un minable d’autant plus dangereux qu’il veut se valoriser auprès de l’idole qu’il s’est choisie, Spandel. Il n’éprouve que du mépris pour Pierre-Louis Rochevigne, cet « aristo » qui s’est attaché à ses bottes, et qu’il soupçonne d’être homosexuel (comme toute personne utilisant des mots de plus de trois syllabes).

FOR 12, DEX 13, AGI 13, CON 10, MAS 12, CHA 5, VOL 10, EQM 7, INT 10, ION 10, EDU 6, CHC 10, ODO 12, VUE 9, OVI 12
Points de vie: 16
Combat de rue: 12
Arme de poing: 10

Pierre-Louis ROCHEVIGNE

A vingt-deux ans, Pierre-Louis est un étudiant se réclamant du royalisme. Ni plus méchant ni plus bête qu’un autre, il a le malheur de ne pas voir que les valeurs surannées mais glorieuses qu’il défend servent en fait de couverture à des malfrats de piètre envergure. Pour lui, l’action de ce soir était un test, Pierre-Louis Rochevigne, en bon étudiant de philosophie, veut déterminer si l’action prime la morale, si la force prime le droit. Pour cela, il était prêt à accompagner son ami Louis Munier dans un meurtre... il se justifie en citant MALRAUX ou PAUWELS, en combattant de l’Ordre face au sida mental.

FOR 12, DEX 10, AGI 8, CON 10, MAS 12, CHA 9, VOL 6, EQM 9, INT 10, ION 6, EDU 16, CHC 6, ODO 10, VUE 10, OVI 11
Points de vie: 16
Arme de poing: 7
Combat de rue: 6

Maurice PALEAU & Louis TASSIER

« Etudiants » à Paris depuis deux ans, ces deux inséparables immondices sont de toutes les manifestations, de toutes les bastons.

Repérés par les services d’ordre de certains amis haut placés de Peyridieux, ils sont supposés piloter Spandel dans le quartier. En fait, leur seule passion est d’imposer leur violence au monde extérieur, et, dans une certaine mesure, a eux-mêmes... Leur goût pour la souffrance physique n’est surpassé que par leur imbécillité maladive.

PALEAU

FOR 15, DEX 10, AGI 9, CON 10, MAS 14, CHA 7, VOL 9, EQM 6, INT 5, ION 8, EDU 7, CHC ,9 ODO 6, VUE 14, OUI 13
Points de vie: 17
Arme de poing: 9
Combat de rue : 15

TASSIER

FOR 14, DEX 8, AGI 13, CON 14, MAS 17, CHA 6, VOL 8, EQM 6, INT 5, ION 12, EDU 7, CHC 12, ODO 12, VUE 15, OUI 14
Points de vie: 22
Arme de poing: 10
Combat de rue: 15

René LE MOAL

Agé de 72 ans, Le Moal est cardiaque. Tout stress un peu intense a une chance cumulative de 15 % par demi-heure d’induire un malaise cardiaque, nécessitant le repos absolu et l’intervention d’un SAMU ou d’un médecin équipé dans les trente minutes... Sans quoi...

FOR 6, DEX 9, AGI 6, CON 5, MAS 10, CHA 10, VOL 13, EQM 13, INT 12, ION 8, EDU 9, CHC 11, ODO 13, VUE 5, OUI 6
Points de vie: 10

Tai VONG

A 28 ans, Tai Vong, réfugié cambodgien, a vu mourir ses parents dans les camps des Khmers Rouges. Il vit en France depuis deux ans avec sa sœur à qui il essaie de payer des études de secrétariat en donnant des cours de karaté et de kendo. C’est un adepte de boxe thaï redoutable, qui n’utilise ses talents qu’en dernière extrémité

FOR 14, DEX 13, AGI 17, CON 16, MAS l0, CHA 12, VOL 18, EQM 15, INT 10, ION 15, EDU 11, CHC 17, ODO 10, VUE 12, OUI 14
Points de vie: 21
Combat de rue: 15
Karaté: 20
Kendo 20
Boxe thaï: 23

Tracy VONG

22 ans, une beauté à damner un saint, Tracy Vong tente de s’intégrer à la société française. Mais il y a la pauvreté, et la couleur de sa peau. Suffisamment intelligente pour tenter d’amadouer ses ravisseurs, elle se défendra jusqu’au bout s’ils tentent d’abuser d’elle.

FOR 7, DEX 12, AGI 15, CON 10, MAS 10, CHA 18, VOL 14, EQM 11, INT 13, ION 13, EDU 10, CHC 14, ODO 10, VUE 12, OUI 12
Points de vie: 15
Combat de rue: 8

Jean Paul CHABAL

Trente ans, dont deux années passées en Afghanistan avec Médecins du Monde pour tenter de soulager la population civile. Le docteur CHABAL est un homme prêt à répondre à la violence. Il n’a pas évité les mines et les roquettes soviétiques pendant deux ans pour laisser cinq salopards abattre un de ses amis dans la rue en plein Paris. Il rôde dans le quartier, son casque blanc oublié, armé de sa bombe de gaz CS 6 %, à la recherche de Spandel.

FOR 12, DEX 11, AGI 17, CON 13, MAS 15, CHA 15, VOL 16, EQM 18, INT 18, ION 10, EDU 20, CHC 13, ODO 7, VUE 14, OUI 11
Points de vie: 20
Combat de rue: 12
Couteau: 13
Arme de poing: 16

LES ARTS MARTIAUX

Une très courte description de principes de trois arts martiaux permettra aux Traumatos de donner plus de véracité à leurs descriptions des combats. Les aficionados de ces différentes disciplines nous pardonneront d’être très schématiques.

Le karaté

Exige une grande maîtrise de soi dans sa forme classique, où les coups ne sont pas portés mais retenus avant l’impact. Seules les personnes ayant atteint un niveau très élevé utilisent une variante plus moderne, le Karaté-Contact, où les coups sont portés, sans cependant mettre l’adversaire K.O.

Le Kendo

Art des Samouraï, le Kendo permet de spectaculaires combats, les kendokas, protégés par une armure proche de celle des grands guerriers de Bushido (casque à visière men, pantalon large hakama, protecteur de poitrine do et gants kote) se donnent de grands coups rapides et précis avec des bâtons de bois shinaï qui remplacent les sabres ou katana. A la différence de son maître japonais, Tai Vong combat sans utiliser le légendaire cri kiai, dans un silence angoissant.

La boxe Thaï

Le but en est totalement différent des autres arts martiaux, puisqu’il s’agit pour le boxeur thaï de mettre son adversaire K.O. par tous les moyens possibles : coups de pieds, de genou, de coude... Très simplement, la boxe thaï est l’art d’enseigner à son adversaire les fractures multiples... C’est pourquoi Tai Vong n’utilise jamais cette forme de combat au Karate Institute et ne fait aucune allusion au fait qu’il la possède parfaitement.

VIOLENCES ET MANIFESTATIONS

Perdus dans la foule, anonymes, nombreux sont les casseurs ou les membres des forces de l’ordre qui ont pu se sentir l’âme meurtrière. Les hôpitaux ont accueilli en ce début décembre un nombre impressionnant de victimes. Selon un médecin de l’hôpital Cochin à Paris, plus de soixante personnes, étudiants ou passants d’âge divers (jusqu’à 60 ans) ont été admis aux urgences de chirurgie en l’espace de sept heures, certains jours de manifestations, avec des plaies et traumatismes crâniens divers. Le bilan officiel restera plus concis : trois blessés très graves parmi les rangs des manifestants (dans l’attente de l’instruction, impossible d’affirmer qu’il s’agirait à deux reprises de tirs horizontaux de grenades lacrymogènes, selon les témoins), et un mort de 22 ans dont certains n’ont pas hésité à dire, parce qu’il était dialysé, que sa mort était une délivrance... Laissez-les vivre !

LES CASQUES BLANCS

Partant du principe que le droit de manifester est un droit garanti par la constitution et ne doit pas encourir de sanctions administratives du genre matraquage ou autres gâteries, de hauts fonctionnaires et des membres de professions libérales (médecins, avocats), ont décidé de créer un « Groupe de Surveillance de la Liberté Constitutionnelle de Manifester ».

Munis comme seul uniforme d’un casque blanc marqué « Groupe de Surveillance », ils ont bénévolement encadré certaines manifestations pour empêcher les heurts entre manifestants, forces de l’ordre et casseurs. Supportés par les manifestants comme par les policiers modérés, ils ont certainement évité de nouveaux morts... Leur initiative se poursuivra sans doute, tant qu’il sera plus difficile pour un voltigeur de matraquer un magistrat qu’un étudiant, un médecin qu’un dialysé. Nul doute qu’ils devront affronter la haine de tous ceux à qui la violence profite...


Christian Lehmann